Bombe à Montréal: Kent Hughes et Jeff Gorton interviennent dans le bureau de Martin St-Louis

Bombe à Montréal: Kent Hughes et Jeff Gorton interviennent dans le bureau de Martin St-Louis

Par Marc-André Dubois le 2025-04-22

C’est le genre de revirement qui secoue non seulement un vestiaire, mais toute une province.

Alors que Martin St-Louis semblait camper sur sa décision de laisser Arber Xhekaj dans les gradins pour le match #2 contre les Capitals, des informations rapportées par le journaliste Marc De Foy du Journal de Montréal laissent entendre que le directeur général Kent Hughes et le vice-président hockey Jeff Gorton pourraient intervenir directement pour imposer leur volonté.

Et même si Marc De Foy affirme que Martin St-Louis aura le dernier mot, le simple fait que Jeff Gorton et Kent Hughes soient prêts à s’impliquer dans cette décision en dit long.

On ne parle pas ici d’une consultation de routine : on parle d’un enjeu qui divise le cœur même de l’organisation. Si le président des opérations hockey et le directeur général jugent nécessaire de mettre leur grain de sel, c’est que, clairement, ils veulent voir Arber Xhekaj en uniforme. Point.

Dans une organisation aussi hiérarchisée que le Canadien de Montréal, ce genre d’intervention ne survient jamais sans raison. Cela confirme ce que tout le monde pense : l’absence de Xhekaj est un problème, et Gorton comme Hughes veulent y remédier.

Une telle manœuvre constituerait un affront sans précédent à l’autorité de l’entraîneur-chef, mais aussi un aveu clair : l’absence de Xhekaj est devenue une crise qui dépasse le cadre sportif.

Parions que le malaise dans la salle de presse, suite aux  propos nébuleux, presque méprisants de Martin St-Louis lorsqu’on lui a demandé si la présence d’Arber Xhekaj pourrait changer la donne contre Tom Wilson, a convaincu les dirigeants de débarquer dans le bureau du coach.

St-Louis, sans même tenter de cacher son agacement, a balayé la question du revers de la main :

« Tom Wilson jouera de la même manière, qu’Arber soit là ou non. »

Cette déclaration, livrée d’un ton froid et détaché, a glacé la salle. C’était comme si, encore une fois, le coach lançait un message déguisé : Xhekaj ne compte pas. Son impact est négligeable. Il ne change rien. Et ce message, Xhekaj l’a reçu en plein cœur, tout comme le reste du Québec.

Car au lieu de souligner la force de caractère de son défenseur, son intensité, sa volonté de protéger ses coéquipiers, Martin St-Louis l’a relégué au rang de spectateur inutile.

En pleine série éliminatoire, alors que tout le monde sentait que le moment d’Arber Xhekaj était arrivé, l’entraîneur-chef a préféré minimiser son importance, comme pour mieux justifier son exclusion de la formation.

Le problème, c’est que ce genre de sortie ne fait qu’aggraver le fossé qui se creuse entre St-Louis et une partie de l’état-major… et entre St-Louis et les partisans.

Le premier affrontement de la série a laissé des traces. Le CH s’est fait brasser, bousculer, intimider. Lane Hutson, pourtant un des joyaux de la relève montréalaise, a été rudoyé sans ménagement.

Andrew Mangiapane lui a même asséné un coup de poing au visage en plein arrêt de jeu, sans qu’aucune réplique ne vienne du banc montréalais. Le message était clair : sans le Shérif, le Canadien est vulnérable.

Lors de son point de presse mardi, Martin St-Louis est resté de marbre. Interrogé sur la possible insertion de Xhekaj, il a esquivé, affirmant que chaque décision était prise en fonction de l’équipe.

Mais derrière cette façade, des tensions couvent. Le public réclame le retour du défenseur robuste, les médias s’interrogent, et même au sein de l’organisation, des voix s’élèvent.

Selon Marc De Foy, Kent Hughes et Jeff Gorton, qui accompagnent l’équipe à Washington, envisagent sérieusement de convaincre, voire de forcer, St-Louis à réintégrer Xhekaj dans la formation.

Une telle décision serait exceptionnelle, tant elle empiète sur les prérogatives de l’entraîneur-chef. Mais l’urgence de la situation l’exige : une deuxième défaite placerait le Canadien dans une position précaire, et l’absence de robustesse pourrait être fatale.

Ce n’est pas la première fois que Jeff Gorton se retrouve dans une telle situation. En 2021, alors qu’il était à la tête des Rangers de New York, son équipe avait été malmenée par Tom Wilson sans pouvoir répliquer.

Le propriétaire des Rangers, mécontent de cette passivité, avait alors limogé Gorton. Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter, et Gorton ne peut se permettre de revivre le même scénario.

À Montréal, l’indignation est évidente. Les partisans ne comprennent pas l’exclusion de Xhekaj, surtout après la démonstration de force des Capitals.

Les réseaux sociaux s’enflamment, les lignes ouvertes débordent, et les analystes sont unanimes : le Shérif doit être sur la glace. Son absence est perçue comme une trahison, un affront à l’identité même du Canadien.

Un vestiaire divisé?

Si officiellement, les joueurs soutiennent leur entraîneur, des murmures laissent entendre que certains aimeraient voir Xhekaj revenir.

La peur de se faire brasser sans pouvoir répliquer est bien réelle. Et dans une série aussi physique, chaque joueur veut savoir qu’il peut compter sur ses coéquipiers pour le protéger.

Le match #2 pourrait bien être un tournant, non seulement pour la série, mais pour l’avenir de plusieurs membres de l’organisation.

Si St-Louis persiste dans sa décision et que le Canadien subit une nouvelle défaite, sa position pourrait être fragilisée.

À l’inverse, céder à la pression de Hughes et Gorton pourrait entamer son autorité auprès des joueurs. Une situation délicate, où chaque choix a des conséquences.

Le Canadien de Montréal est à un carrefour. Entre l’ego de son entraîneur, la pression de la direction et les attentes des partisans, l’organisation doit prendre une décision qui pourrait définir son avenir immédiat.

Le retour ou non d’Arber Xhekaj dans la formation est devenu bien plus qu’une simple question de stratégie : c’est un symbole, un test de leadership, et peut-être même, un point de non-retour.