Bombe au camp du CH : le message d’Oliver Kapanen fait trembler Kent Hughes

Bombe au camp du CH : le message d’Oliver Kapanen fait trembler Kent Hughes

Par André Soueidan le 2025-09-12
canadiens

C’est pas tous les jours qu’un petit gars du nord de l’Europe débarque à Montréal avec les yeux pétillants comme s’il venait de gagner un concours pour aller bruncher avec Céline Dion.

Oliver Kapanen a compris quelque chose de gros : il vient peut-être de vivre les meilleures présences de sa vie… dans un camp des recrues. Pourquoi? Parce qu’il a patiné aux côtés d’Ivan Demidov.

Et ce moment-là, il l’a savouré à chaque présence.

« C’est le fun. J’ai aimé ça, vraiment. C’est agréable de jouer avec lui, il est calme avec la rondelle et super intelligent. J’ai essayé de garder ça simple et de jouer de la bonne façon », a confié Kapanen, sourire en coin, après l’entraînement.

Un moment banal pour certains, mais une révélation pour lui. Dans sa tête, une lumière s’est allumée : « Et si c’était ça, ma shot? »

C’est là que tout a changé. Il ne l’a pas dit avec ces mots exacts, mais ça transpirait dans son regard, dans sa gestuelle, dans sa façon d’aborder le reste du camp.

Oliver Kapanen est en train d’envoyer un message direct à Martin St-Louis et Kent Hughes :

« Essayez-moi une fois, juste une fois, pis vous allez voir. »

Le Finlandais de 22 ans, repêché 64e au total en 2021 par le Canadien, n’a jamais été vu comme un espoir flashy.

Pas un “sexy pick”. Mais aujourd’hui, il est à Brossard, il parle aux médias, il joue aux côtés du Russe le plus énigmatique depuis Pavel Bure, pis il a un sourire d’enfant de 8 ans dans une boutique de bonbons.

Quand on lui demande comment ça va, sa réponse est limpide : « C’est le fun. Je suis heureux d’être ici. »

Ça peut sonner anodin. Mais dans ce petit « c’est le fun » tout doux, y’a une vérité bien plus grande : le kid est en mission.

Lui, il le sait. Des postes sont vacants. Dvorak est parti. Armia aussi. Et ce que Kapanen voit, c’est une ouverture. Pas une petite, là. Une vraie de vraie. Une fenêtre qui s’entrouvre pis qui pourrait bien changer sa carrière.

Mais pendant ce temps-là, Kapanen jette un regard discret vers Martin St-Louis et lui murmure, avec un accent finnois bien pesant : « Je suis capable. Je peux jouer avec les meilleurs. Je peux jouer avec Demidov. »

Pis honnêtement, qui serait contre l’idée?

Dans ses propos, le jeune n’a jamais dit noir sur blanc : « Je veux jouer avec Demidov. » Mais ça suinte dans chacun de ses mots.

Quand il parle de l’admiration qu’il a pour le style de jeu d’Ivan. Quand il dit qu’il aimerait avoir son calme avec la rondelle.

Quand il avoue avoir appris juste en le regardant pratiquer. Quand il dit que c’est agréable de jouer avec lui, pis qu’il essaie de garder ça simple pour se fondre dans le trio…

Come on. On n’a pas besoin d’être Mario Langlois pour comprendre le sous-texte : le gars veut ce spot-là. Il le veut pour vrai.

Pis quand il ajoute qu’il aimerait avoir sa chance en avantage numérique, qu’il veut prouver qu’il peut contribuer offensivement, là, c’est clair comme de l’eau d’érable.

Il n'est pas venu à Montréal pour être 13e attaquant.

Il n'est pas là pour être un depth piece qui joue une fois par semaine quand tout le monde est pogné avec la gastro.

Il est là pour montrer qu’il peut jouer centre offensif, avec un joueur élite comme Demidov, pis qu’il est prêt à tout pour ça.

Et là, la vraie question : est-ce qu’il en est capable?

Regarde sa progression.

L’an dernier en Finlande, il a produit 34 points en 51 matchs dans la Liiga, une ligue pas reconnue pour être un carnaval offensif.

Il a représenté son pays sur la scène internationale. Il a été capitaine. Il a élevé son jeu dans les gros matchs. Et quand il est arrivé à Laval, il a pas fait honte.

Il a fait ses classes. Il a écouté Pascal Vincent. Il a accepté de jouer sur des missions défensives, d’être un shutdown center même si c’est pas son ADN de base.

Et maintenant? Il veut que ça paye.

Là, faut aussi parler du profil.

Oliver Kapanen, c’est un gars intelligent, posé, avec une bonne tête de hockey. Il se place bien. Il triche pas. Il comprend la game. Il est pas spectaculaire, mais il est efficace.

Et surtout, il est versatile. Il peut t’aider sur le désavantage numérique. Il peut gagner ses mises en jeu. Et là, il te dit qu’il est prêt à aller jouer sur l’avantage numérique aussi.

Il veut te montrer qu’il peut créer des jeux avec Demidov, pas juste les regarder.

Et y’a un moment dans l’entrevue où ça devient évident que ce qu’il veut, c’est un essai.

« Je n’ai pas encore eu de temps de jeu sur l’avantage numérique, mais je serais très heureux si je pouvais l’avoir dans un match à venir. Je veux montrer que je peux aider là-dessus aussi. »

C’est pas subtil.

C’est un cri du cœur.

C’est un message de joueur affamé qui regarde le staff dans les yeux pis qui dit : « Donne-moi une petite maudite chance. Juste une. »

Pis si t’es Kent Hughes, tu fais quoi avec ça?

Tu l’ignores? Tu le coupes au profit d’un autre prospect que t’as vu 1000 fois déjà?

Ou tu fais ce que tous les fans du CH feraient dans une game de NHL 25 : tu l’alignes sur un trio avec Demidov dans un match pré-saison, pis tu regardes ce que ça donne.

Tu le mets au centre. Tu lui donnes une minute sur le PP. Tu le laisses suivre le jeu rapide de Demidov. Tu l’observes.

Pis si ça clique, t’as une solution que personne n’avait vue venir.

Mais faut que tu l’essayes.

Parce qu’au bout du compte, Kapanen est plus vieux que Beck. Il est plus mûr. Il a joué pro. Il a une meilleure lecture. Il est pas flashy, mais il fait tout bien.

Et c’est peut-être exactement le genre de centre dont Demidov a besoin pour exploser. Pas un autre joueur qui veut la rondelle à chaque présence.

Juste un gars qui comprend la game, qui distribue, qui supporte, qui pense à la place de l’autre.

Et surtout, un gars qui en veut.

Tu le vois dans son langage corporel. Il est excité. Il sourit. Il est dans l’instant. Il veut plus.

Il veut être à Montréal toute la saison. Il l’a dit.

Et s’il doit jouer en désavantage numérique, il va le faire. Mais s’il peut aussi te montrer ce qu’il peut faire sur le plan offensif, il va se battre pour cette chance-là jusqu’au dernier jour du camp.

Et si Martin St-Louis écoute comme il faut, il va l’entendre, le message.

Et toi, Kent? Tu vas l’entendre aussi?

Parce qu’à Brossard, y’a un p’tit Finlandais tranquille qui hurle dans ta direction :

« Essayez-moi une fois. Juste une. »

À suivre ...