Bombe médiatique au Québec: Luc Poirier premier ministre

Bombe médiatique au Québec: Luc Poirier premier ministre

Par David Garel le 2025-06-16

Bombe médiatique au Québec!

Luc Poirier, le milliardaire flamboyant, l’homme aux 42 Ferrari, celui que certains adorent détester et que d’autres considèrent comme l’exemple ultime de la réussite québécoise, serait prêt à remplacer François Legault comme premier ministre du Québec.

Le promoteur immobilier au style excessif, qui a déjà songé à se présenter à la mairie de Montréal, n’exclut plus un saut en politique provinciale.

Au contraire, il l’envisage. Sérieusement. Calmement. Stratégiquement. Et pendant que le gouvernement Legault s’enlise dans les scandales, l’usure du pouvoir et une chute libre dans les sondages, une autre figure prend de la place.

Son nom est sur toutes les lèvres. Luc Poirier. Premier ministre du Québec? Voilà le scénario auquel personne ne croyait… mais que de plus en plus de gens commencent à envisager.

Le choc est réel. Le Québec est sous le choc. Et dans ce climat d’incertitude, tous les projecteurs se tournent vers celui qui, justement, n’a jamais fui la lumière.

Jamais, au Québec, un promoteur immobilier n’a semblé aussi déterminé à transposer son succès financier en influence politique.

Luc Poirier, qui a amassé sa fortune dans l’immobilier, fait aujourd’hui figure d’ovni sur la scène publique : un vrai self-made-man, issu du HLM de Longueuil, qui envisage la politique comme on lance un projet immobilier, avec ambition et audace.

Engagé dans une télévision à vocation entrepreneuriale (Dans l’œil du dragon, Luc le milliardaire ?), il ne cache plus son rêve potentiel de diriger le Québec.

Et tout porte à croire que derrière ses déclarations provocatrices, il y a un plan réfléchi, prêt à être activé dès que ses adolescents seront plus âgés.

Les observateurs le soulignent : la confiance en la CAQ est ébranlée, François Legault amorce un recul, et l’heure est à la recherche d’un nouveau leadership. Dans ce contexte, un outsider bien huilé comme Poirier s’inscrit naturellement dans la course :

Il est richement médiatisé, ce qui assure une visibilité permanente.

Sa couleuvre médiatique (“flasher” sa richesse) fait aussi parler et fait vendre.

Il surfe sur les valeurs entrepreneuriales et le désir de renouveau politique.

Rien de classique, certainement. Mais dans un Québec en mal d’idée neuve, l’excentricité et l’inattendu peuvent devenir des atouts.

Le Québec est partagé. Il y a ceux qui voient en Poirier une incarnation de la réussite à la québécoise : un gars de la classe populaire qui a grimpé au sommet par le travail.

Et ceux qui y voient le symptôme d’une fracture entre les élites médiatiques et la population, entre les riches qui montrent tout et les familles qui s’épuisent à joindre les deux bouts.

Et c’est là que les critiques deviennent intense autour de cet homme controversé.

Car pour une partie de la population, et surtout pour l’élite traditionnelle du Québec, Luc Poirier est tout ce qu’on méprise : un parvenu bruyant, flambeur, qui montre son compte de banque comme d’autres exhibent une médaille.

Sa série Luc le milliardaire ? en est l’exemple parfait : 42 Ferrari alignées dans un garage privé, un scooter Christian Dior à 60 000 $, une bague composée d’un des plus gros diamants au pays, un hélicoptère personnel, un château à Candiac, et même un yacht à 135 millions d’euros en vue au Monténégro.

À Westmount, dans les salons feutrés de Westmount et Outremont, où le luxe est silencieux et codé, Poirier dérange. Il ne fait pas partie du club. Il est trop voyant. Trop bruyant. Trop “bling”.

Pour plusieurs, il incarne le contraire du « quiet luxury ». Le luxe, pour lui, n’est pas un art de vivre discret, c’est un feu d’artifice. Une mise en scène. Une provocation.

« Je dépense un million par mois », dit-il fièrement.

Et ça ne passe pas. Surtout dans un Québec où l’écart entre les riches et les pauvres se creuse, où des familles peinent à nourrir leurs enfants, où des retraités hésitent entre l’épicerie et le chauffage.

Dans ce contexte, voir Luc Poirier se pavaner en Dior, en Hermès et en Ferrari, ça enrage les Québécois. Il est critiqué, conspué, ridiculisé. Mais il s’en fout. Parce qu’il n’a jamais joué selon les règles de la bienséance.

Cette polarisation a un effet : le phénomène Poirier grossit, devenant une bombe politique à retardement. Il n’est plus qu’un promoteur : il est une histoire que tout le monde regarde, commente, débat.

À plusieurs reprises, Poirier a parlé de se présenter à la mairie de Montréal, brandissant un affront intellectuel envers Valérie Plante qu’il déclare « détester ». Il a nié, puis ravivé l’idée. C’est un signal fort : il ne craint ni les élections ni l’adversité politique.

Et ce n’est pas un simple caprice : à ses yeux, le pouvoir public est un autre projet, un vaste chantier humain où plaider sa vision prend la forme de discours institutionnels, non plus de lampes étincelles dans son garage.

Dans une entrevue avec La Presse, il évoque un horizon plus vaste : « peut-être aux élections provinciales d’après prochainement ». Traduit : il vise un mandat à Québec, et les gens le voient à la CAQ, vu qu'il a avoué avoir voté (à regret) pour Legault.

Ce geste briserait les codes. Luc Poirier n’est ni un politicien de carrière, ni un profil traditionnel de candidat. Il représente un style disruptif : armée financière et médiatique en main, il frappe à la porte du pouvoir.

Car inévitablement, une figure à ce profil divise. Les critiques sont nombreuses : on pointe la démesure, les échecs médiatiques (controverses avec Louis Morissette, scooter Dior à 60 000 $…), la frilosité institutionnelle de certaines télévisions ou partenaires publics.

Pour réussir, Poirier devra affronter un défi colossal : transformer son capital médiatique en capital de confiance. Il faudra montrer une profondeur, une vision claire au-delà de la vanité et du gain financier. Le Québec n’a pas besoin de Mr. Ferrari ; il a besoin d’un vrai leader public.

Dans le Québec actuel, une frange d’électeurs refuse la politique traditionnelle. On les appelle les “insatisfaits du système”. Poirier apparaît comme un antidote : un outsider qui agit selon ses règles, sans filtre, symbole d’une ambivalence généralisée envers les institutions.

C’est ce que les stratèges politiques, appellent « la politique de la pulsion », où le vote devient impulsif, émotionnel. 

Poirier pourrait fédérer un mouvement jeune, entrepreneurial, impatient, un électorat déçu par la classe politique habituelle.

Car si Poirier veut y aller, il devra acter un programme solide :

Gestion de la crise du logement: il connaît le terrain.

Promo de l’entrepreneuriat: sa marque de commerce.

Rassemblement vers une fiscalité responsable: idéal pour séduire des francophones modérés et des milieux d’affaires.

Sensibilité sociale: validation incontournable. Il doit prouver qu’il comprend la vie ordinaire, où chaque dollar compte. Après tout, il a grandi dans un HLM avec une mère sur le bien-être social.

Sa force ? Sa trajectoire réelle, un parcours d’ascension par l’effort. Mais il doit s’y exprimer avec authenticité, empathie, vision de société, sans se farder de slogans ou de mètres cubes façade.

La poursuite en diffamation intentée par Louis Morissette, d’un montant de 1,875 M$, devra servir de leçon.  Les accusations ont révélé des failles dans la stratégie de Poirier et mettent Poirier sous le microscope médiatique.

Les dossiers publics, les audiences éventuelles, tout ce virage, c’est du poison pour un aspirant à la haute fonction. Si la justice discrédite sa parole publique, sa crédibilité tombe en morceaux. Et dans la politique, l’image, la réputation, c’est l’allégeance silencieuse du vote.

Peu importe tout ce qu’on en pense : l’idée d’un Luc Poirier premier ministre est aujourd’hui une bombe politique. Elle ébranle les repères traditionnels

Le choc, économique, culturel, symbolique, est tel que ça prend des tripes pour le digérer.

Peut-il réussir ? Oui. Avec un discours pragmatique, des preuves de cohésion, une stratégie hors de la vantardise de richesse, il pourrait faire sa place comme outsider redoutable.

Car derrière les Unes, les critiques, il y a un homme de projet, de conviction, avec un timing politique presque idéal.

Mais il y a un souci : le Québec n’aime pas qu’on flashe sans fond.

Un homme qui peut gérer 4 000 condos, un empire immobilier, et ses 42 Ferraris, ne suffit pas à incarner un Québec solidaire, attentif, humble.

S’il veut être retenu, Poirier doit bâtir autre chose que des projets. Il doit construire un pont. Le pont entre ses millions, et le quotidien de toutes et tous.

Sans ce pont, celui de la confiance, il restera un phénomène médiatique.

S'il veut devenir un vrai politicien, il doit absolument trouver de la modestie... dans toute sa richesse...