Bombe médiatique au Québec: Pierre-Karl Péladeau va perdre le Canadien de Montréal

Bombe médiatique au Québec: Pierre-Karl Péladeau va perdre le Canadien de Montréal

Par David Garel le 2025-01-23

Pierre-Karl Péladeau vit actuellement un cauchemar éveillé alors que Bell Média continue de tisser sa toile et de prendre une avance considérable dans la course aux droits de diffusion de la LNH et surtout des matchs réhionaux du Canadien de Montréal.

Après avoir fait un premier coup de maître en s’associant à Amazon Prime, Bell passe maintenant à la vitesse supérieure en offrant un abonnement conjoint RDS+Crave, laissant entrevoir une stratégie redoutable pour 2026, année où les droits de la LNH seront renégociés.

Pour TVA Sports, déjà sur respirateur artificiel avec des pertes avoisinant les 300 millions de dollars, cette nouvelle offensive de Bell pourrait bien être le coup de grâce.

Le journaliste Maxime Truman a résumé la situation avec une lucidité tranchante :

« Bell Média offre désormais un package RDS+Crave. Je commence à penser de plus en plus que des matchs régionaux des Canadiens seront diffusés sur Crave dès 2026. »

Cette déclaration en dit long sur la direction que prend Bell. Avec Crave, une plateforme de streaming de renom qui compte déjà des centaines de milliers d’abonnés à travers le Canada, Bell est en train de s’armer pour dominer le marché numérique et capter une audience massive qui délaisse de plus en plus la télévision traditionnelle.

RDS, autrefois limitée aux abonnés du câble, pourra désormais s’adresser directement aux jeunes générations et aux amateurs de sport qui consomment le contenu à la demande, sur plusieurs écrans, où et quand ils le souhaitent.

En d'autres mot. TVA Sports est devenu l’otage de son retard technologique

Oui, la station de Pierre-Karl Péladeau se retrouve prise dans un piège qu’elle s’est elle-même tendu : l’absence d’une plateforme numérique crédible. 

Illico, son service de vidéo sur demande, est loin d’être à la hauteur des standards modernes imposés par Netflix, Amazon Prime et maintenant Crave.

Peu flexible, mal optimisée et largement délaissée par les jeunes générations, Illico n’a jamais su s’imposer comme un acteur sérieux du numérique.

Contrairement à Crave, qui bénéficie de l’énorme force de frappe de Bell et de son contenu diversifié (séries, films et sports), Illico reste une plateforme vieillissante, peu attrayante et incapable d’offrir une expérience fluide et moderne.

Face à l’offensive numérique de Bell, TVA Sports a bien tenté une riposte avec le lancement de sa nouvelle plateforme TVA+, censée incarner la modernisation tant attendue de Quebecor dans le domaine du streaming.

Malheureusement, cette initiative s’est avérée être un échec cuisant. Lancée avec beaucoup de bruit et d’ambition, TVA+ n’a tout simplement pas réussi à séduire le public québécois.

Peu ergonomique, avec une interface dépassée et une offre de contenu limitée, la plateforme souffre d’un cruel manque d’intérêt.

Pire encore, elle est pratiquement inexistante dans l’écosystème numérique francophone et peine à rivaliser avec les géants du streaming déjà bien établis.

Pendant ce temps, Crave continue de s’imposer comme le véritable poids lourd du marché canadien. Avec son partenariat stratégique avec HBO, Crave a su s’imposer comme une plateforme incontournable pour les amateurs de contenu premium.

La marque HBO, reconnue mondialement pour ses productions de qualité, a choisi Crave comme diffuseur exclusif au Canada pour une raison simple : son infrastructure solide, sa portée impressionnante et sa capacité à offrir une expérience utilisateur de premier ordre.

On parle ici du “HBO canadien,” une plateforme qui jouit d’une crédibilité et d’une reconnaissance que TVA+ est loin d’atteindre.

Ce n’est pas un hasard si la LNH et Geoff Molson vont se tourner vers Crave en 2026.

La ligue, toujours à la recherche de nouveaux revenus et de visibilité accrue, voit en Crave un allié stratégique capable d’offrir une exposition nationale, bilingue, et surtout multiplateforme.

Crave est déjà disponible sur tous les appareils modernes – télévisions intelligentes, consoles de jeux, appareils mobiles – et sa présence dans l’espace numérique est incomparable.

Pour la LNH, qui cherche à maximiser son auditoire et attirer les jeunes générations, s’associer à un acteur aussi solide est une évidence.

En comparaison, TVA+ peine à se faire un nom et reste pratiquement invisible. Son catalogue de contenu, simple extension de TVA, est limité, son interface est loin d’être intuitive, et sa promotion est quasi inexistante.

Le grand public québécois l’ignore, préférant se tourner vers des plateformes qui offrent une expérience beaucoup plus riche et variée.

Même les employés de Quebecor, en privé, admettent que TVA+ est un projet mal ficelé, lancé à la hâte pour tenter de masquer le retard technologique flagrant de l’entreprise face à Bell et ses partenaires.

Le constat est brutal : Quebecor n’a jamais su bâtir une véritable plateforme de streaming digne de ce nom. 

Le combat entre TVA Sports et Bell Média pour les droits de diffusion de la LNH ne se joue plus uniquement sur la télévision traditionnelle, mais bien dans l’arène du numérique.

Et sur ce terrain, TVA Sports est déjà largement dépassée.

Si rien ne change d’ici 2026, la LNH pourrait tourner le dos à TVA Sports pour de bon, et ce jour-là marquera la fin d’un rêve devenu un cauchemar pour Péladeau.

Là réside le plus grand problème de TVA Sports : un modèle de diffusion ancré dans une ère révolue, incapable de suivre l’évolution rapide des habitudes de consommation.

Alors que Bell multiplie les partenariats et prépare un futur numérique ambitieux, Péladeau et Quebecor se retrouvent piégés dans un modèle de câblodistribution qui ne répond plus aux attentes du public.

Avec l’expiration des droits de diffusion exclusive en français de la LNH en 2026, Bell semble parfaitement positionnée pour arracher une bonne part du gâteau à TVA Sports.

L’offre conjointe RDS+Crave ouvre la porte à une diffusion hybride qui combine la portée du câble et la flexibilité du numérique, une formule gagnante à l’ère du streaming.

Les amateurs de hockey, autrefois contraints de choisir entre la télévision traditionnelle et les abonnements spécialisés, auront désormais une solution tout-en-un qui risque d’éclipser complètement TVA Sports.

En interne, chez Quebecor, c’est la panique. Malgré les investissements massifs et l’entêtement de Péladeau à maintenir TVA Sports à flot, il devient de plus en plus évident que la chaîne ne peut rivaliser avec l’arsenal de Bell.

Ce n’est pas qu’une question de droits de diffusion, c’est un problème structurel. Bell a les infrastructures, la technologie et les ressources pour adapter son offre aux besoins changeants du marché, tandis que TVA Sports peine à simplement maintenir une programmation cohérente.

Les amateurs de hockey le savent : l’expérience utilisateur est désormais aussi importante que le contenu lui-même.

Pouvoir regarder un match en déplacement, revoir des séquences à la demande, et bénéficier d’une couverture multiplateforme sont devenus des standards que TVA Sports ne peut tout simplement pas offrir avec ses outils actuels.

Cette situation est d’autant plus frustrante pour Péladeau, qui a misé sur l’exclusivité des droits de la LNH pour garantir la survie de TVA Sports.

Mais la réalité est sans pitié: sans une plateforme moderne et performante, cette exclusivité perd de sa valeur.

Même les partisans les plus fidèles du Canadien se tournent progressivement vers Sportsnet et RDS, attirés par une qualité de diffusion et des fonctionnalités bien supérieures.

La prochaine bataille pour les droits de la LNH ne sera pas seulement une question d’argent, mais surtout de technologie et d’adaptabilité.

Sur ce terrain, Bell est déjà largement en avance, et la situation de TVA Sports apparaît plus précaire que jamais.

L’absence d’une plateforme digne de ce nom condamne pratiquement Quebecor à perdre son statut de diffuseur principal du hockey francophone.

Pierre-Karl Péladeau a beau répéter qu’il croit en TVA Sports, la réalité est qu’il est en train de perdre la guerre avant même qu’elle ne commence.

Le modèle d’affaires de Quebecor, basé sur des abonnements traditionnels, est passé date face aux ambitions de Bell et aux attentes du public.

L’offre RDS+Crave est un signal clair : Bell se prépare en grand pour 2026, et TVA Sports n’a tout simplement pas les moyens de rivaliser.

Si rien ne change rapidement, TVA Sports pourrait bien disparaître du paysage médiatique québécois, devenant une simple note de bas de page dans l’histoire de la diffusion sportive.

Péladeau doit choisir entre investir massivement dans une nouvelle plateforme numérique, ou accepter que son rêve de dominer le marché du hockey au Québec est désormais hors d’atteinte.

Le compte à rebours est lancé, et pour TVA Sports, l’heure est plus que jamais à la survie.