Bombe médiatique dans le studio du 98,5 Sports: Kent Hughes avoue vouloir Sidney Crosby

Bombe médiatique dans le studio du 98,5 Sports: Kent Hughes avoue vouloir Sidney Crosby

Par David Garel le 2025-04-19

Il y a des silences qui crient plus fort que des cris.

Et vendredi soir, sur les ondes du 98,5 FM, c'est un malaise assourdissant qui s'est abattu sur le studio quand Yvon Lambert, sans prévenir, a largué une véritable bombe.

Dans un moment surprenant de franchise, alors que Mario Langlois, Stéphane Waite et Pierre Gervais prenaient plaisir à jaser de hockey autour d'une table qui respirait la bonne conversation entre chums — et peut-être un verre de vin ou deux —, Yvon Lambert a cloué tout le monde au dossier.

"Kent Hughes est venu me voir personnellement pour me demander si, moi, je pensais qu'il fallait aller chercher Sidney Crosby."

Une phrase percutante. Et un silence de plomb. Langlois a baissé les yeux. Waite a fait un sourire incertain. Gervais a étouffé un rire nerveux. Et Lambert, lui, n'a pas bronché. Il était sérieux. Grave. Convaincu. Comme s'il venait, sans même s'en rendre compte, de dévoiler le secret le mieux gardé du Centre Bell.

Les mauvaises langues diront qu'Yvon Lambert avait peut-être pris un verre de trop. Mais il faut connaître Yvon pour comprendre que jamais, jamais il ne lancerait une déclaration aussi explosive, en direct, sur une antenne d’envergure nationale, sans y croire à 100 %.

Ce n'était pas une blague. Ce n'était pas un moment délirant. C'était un appel du coeur.

Et surtout, c'était une confirmation. Une validation de tout ce qui se murmure, de tout ce que les partisans rêvent en secret, de tout ce que les journalistes commencent, timidement, à envisager sérieusement : Sidney Crosby à Montréal, ce n'est plus une rumeur. C'est un projet.

Évidemment, cette bombe lâchée par Yvon Lambert en direct du 98.5 FM n’a pas fait que des heureux.

Kent Hughes ne doit pas trop apprécier qu’on parle publiquement de conversations tenues à bâtons rompus dans le salon des anciens du Centre Bell. Mais le mal est fait, et quel moment de radio ce fut.

Surtout que le conseil d’Yvon Lambert, lui, était clair comme de l'eau de roche : 

« Kent, si tu veux que Demidov explose à Montréal, tu dois l’entourer. Et pas avec n’importe qui. T’as vu ce que le vedettariat a fait à certains gars du CH. Si tu veux qu’il devienne un joueur spécial, entoure-le d’un joueur spécial. Va chercher Crosby. »

Au final, ce qui reste, c’est l’écho puissant de cette conversation. Car pour la première fois, on a compris que dans les coulisses du Centre Bell, dans les cercles les plus respectés, le nom de Sidney Crosby circule vraiment.

Et cette fois, ce n’est pas un blog obscur ou un compte anonyme sur les réseaux sociaux qui l’avance. C’est Yvon Lambert, et il n’a jamais eu peur de dire ce qu’il pense.

Depuis des mois, les signaux s'accumulent. Dany Dubé l'a laissé entendre sur les ondes du 98,5 FM. Renaud Lavoie, de TVA Sports, a consacré un segment complet à explorer l'hypothèse.

Même Brian Wilde et Jack Todd, des piliers de la presse anglophone, ont ouvert la porte en grand. Et voilà que le vénérable Yvon Lambert, ancienne gloire du Canadien et figure respectée du des Anciens Canadiens, affirme que Kent Hughes lui-même l'a consulté.

Ce n'est plus une fabulation de partisans. Ce n'est plus un fantasme de chroniqueur. C'est un dossier sur le bureau du directeur général.

Et comment pourrait-il en être autrement?

Sidney Crosby, 38 ans, vient de connaître une saison de 86 points. Il est encore l'un des meilleurs joueurs de la LNH. Il est le capitaine déchu d'une équipe en ruines. Une organisation qui a raté les séries pour une troisième année consécutive.

Une franchise brisée par les erreurs de Kyle Dubas, engluée dans des contrats atroces (Tristan Jarry, Ryan Graves, Erik Karlsson), qui n'a plus ni avenir, ni souffle, ni ambition.

Pendant ce temps, à Montréal, le vent tourne. Ivan Demidov arrive. Lane Hutson explose. Nick Suzuki est un capitaine crédible. Samuel Montembeault joue comme un mur. Martin St-Louis impose le respect. Il manque un centre. Un mentor. Une icône.

Et si Crosby était la pièce manquante?

La question, maintenant, n'est plus de savoir si Kent Hughes y pense. C'est évident. Il l'a même verbalement exprimé à un ancien joueur. La question, c'est : jusqu'où est-il prêt à aller?

Le nom de Michael Hage revient souvent. Le joyau du CH, un centre de 18 ans promis à un rôle majeur. On sait que Kyle Dubas rêve de l'obtenir. Et il faut l'avouer : l'idée de sacrifier Hage pour deux ou trois ans de Crosby est inconfortable.

Mais est-ce nécessaire? Peut-être pas. Peut-être qu'un ensemble composé de Kirby Dach, Logan Mailloux, un choix de première ronde (peut-être celui de Calgary, 16e au total), et un jeune joueur supplémentaire pourrait suffire. Surtout si l'on considère que Crosby contrôle son destin et pourrait imposer Montréal comme unique destination.

Faudrait-il rajouter un 2e choix de première ronde?

La pression monte. Le Centre Bell a envoyé un message clair à Crosby lors de la Confrontation des 4 Nations. L'ovation. La pasion. Le mythe vivant de la Sainte-Flanelle. Il a senti ce que c'est de jouer dans la Mécque du hockey. Il a vu ce que pourrait être la fin de sa carrière : magique.

Et si lui aussi commençait à y croire?

Il reste deux ans à son contrat. Il gagne 8,7 millions, un salaire ridiculement modeste pour sa valeur. Le Canadien peut le payer. Peut le prolonger. Peut le mettre sur la même ligne que Demidov. Et là, soudainement, ce ne serait plus une reconstruction. Ce serait une résurrection.

Yvon Lambert a parlé. Il a délié la langue d'une organisation secrète. Il a dit tout haut ce que tout le monde ose enfin murmurer.

Le feu est allumé.

Maintenant, la balle est dans le camp de Crosby.

Mais à Montréal, on est prêt.