C’est une déclaration qui fait déjà trembler le marché des agents libres : Kent Hughes, en pleine réunion des directeurs généraux en Floride, a ouvert son jeu comme rarement auparavant.
Le DG du Canadien de Montréal a confirmé que son équipe sera très active cet été sur le marché des agents libres, profitant des nombreux avantages que possède l’organisation.
Et le message ne pouvait pas être plus clair. Hughes n’a pas nommé de noms, mais tout le monde sait qui il vise.
Montréal a un besoin énorme d’un deuxième centre pour compléter son alignement et accompagner Ivan Demidov l’an prochain.
Il a parlé de l’impact du Tournoi des 4 Nations, de l’impression laissée par Montréal auprès des joueurs vedettes qui y ont participé, et surtout, de l’espace sous le plafond salarial dont il disposera pour faire une offre de poids.
Dans la tête de tous, un nom revient en boucle : Sam Bennett.
Kent Hughes sait que l’un des plus grands défis des Canadiens ces dernières années a été d’attirer des joueurs autonomes.
Le marché de Montréal a souvent été perçu comme hostile : impôts élevés, pression médiatique intense, marché bilingue. Mais le Tournoi des 4 Nations a changé la donne, et Hughes en est pleinement conscient.
”Notre plus grand atout, c’est notre marché. La passion pour l’équipe, la chance pour les joueurs de jouer dans cette ambiance…”
Le Centre Bell a explosé lors des matchs du Canada, et plusieurs joueurs ont goûté à la passion montréalaise d’une manière qu’ils n’avaient jamais expérimentée ailleurs.
Parmi ces joueurs ? Sam Bennett et Mitch Marner, deux noms qui figurent sur la liste des cibles potentielles du CH cet été.
Hughes a raconté une anecdote révélatrice à ce sujet :
“Lors des réunions de fin de saison en 2022, Jeff Gorton avait lancé à David Savard : ‘Ça fait deux ans de suite que tu quittes sous une ovation, une avec la Coupe Stanley, l’autre en finissant dernier au classement.’”
Autrement dit, l’engouement à Montréal est inégalé, même quand l’équipe est dans les bas-fonds du classement. Imaginez l’impact sur un joueur qui a la chance de venir aider le CH à franchir une étape cruciale dans sa reconstruction.
Pourquoi Sam Bennett est la cible parfaite ?
Si Hughes n’a pas dit son nom, tout le monde sait qu’il parlait de Sam Bennett. L’attaquant des Panthers sera joueur autonome cet été et n’a toujours pas trouvé d’entente avec la Floride.
Il cherche un contrat à long terme, et la négociation avec les Panthers piétine.
Avec son style de jeu en papier sablé, son intensité et sa capacité à élever son niveau en séries éliminatoires, Bennett coche toutes les cases pour le CH. Il n’a que 28 ans, il est toujours au sommet de sa forme, et il pourrait former un duo redoutable avec Ivan Demidov.
Le Canadien aura l’espace sous le plafond pour faire une offre compétitive, et Bennett sait qu’il serait une pièce maîtresse du club, contrairement à la Floride où il est un élément de soutien.
Si les Panthers ne veulent pas le payer à la hauteur de ses attentes, Montréal pourrait très bien en profiter et lui offrir un rôle de premier plan.
L’autre nom qui circule est celui de Mitch Marner. Lui aussi a brillé lors du Tournoi des 4 Nations, lui aussi a ressenti l’énergie du Centre Bell, et il se dirige vers une séparation avec les Maple Leafs après des séries encore une fois décevantes à Toronto.
Le problème ? Son prix.
Marner va exiger un contrat à 13 millions par saison, et la question brûle toutes les lèvres: CH peut-il se permettre un tel investissement dans un ailier droit alors que le poste de deuxième centre est la priorité absolue.
Cela dit, Hughes pourrait surprendre tout le monde, car il a également affirmé que son équipe dispose d’armes importantes pour améliorer son effectif.
“C’est la première fois qu’on joue des matchs importants. On est rendus à un stade où, quand on joue comme on peut le faire, on peut battre n’importe qui.”
Un tel message montre clairement que Montréal ne veut plus être dans la phase de reconstruction. L’heure est à la progression.
Hughes est prêt à frapper un grand coup.
La déclaration de Kent Hughes a enflammé la planète hockey à Montréal. Il ne parle jamais à la légère, et il sait que son club doit maintenant franchir une étape.
Les partisans attendent un grand mouvement cet été.
Cet été, Montréal veut frapper fort. Et Kent Hughes...a répondu encore plus fort...
Depuis la date limite des transactions, les critiques fusent de toutes parts contre le DG du CH. Son inaction a été décriée par plusieurs analystes, dont Jean-Charles Lajoie, qui a été cinglant en l’accusant d’avoir abandonné son équipe en pleine course aux séries.
Pourtant, lors de la réunion des directeurs généraux en Floride, Hughes a enfin répondu aux attaques, défendant fermement sa décision.
Le message du DG du Canadien était clair et réfléchi : ce n’était pas le bon moment pour bouger. Il a expliqué que forcer une transaction à un prix exorbitant aurait été une erreur stratégique qui aurait nui à long terme à l’organisation.
Et il ne voulait pas vendre ses agents libres contre des choix car cela aurait brisé le mental de sa chambre
Pour Hughes, l’équilibre du vestiaire et la chimie étaient beaucoup plus importants que d’ajouter un joueur à la dernière minute juste pour « faire plaisir » aux partisans.
« Les joueurs voulaient bâtir sur ce qu’ils ont commencé ensemble. C’était important pour nous aussi », a affirmé Hughes en Floride.
C’est une réponse directe aux critiques de Lajoie, qui a clamé que Hughes avait manqué une occasion en ord’aider son équipe immédiatement.
Mais selon le DG, agir dans la précipitation aurait été une erreur. Il a insisté sur le fait que cette équipe a atteint ce point grâce à un processus bien défini, et non grâce à des acquisitions précipitées.
Au-delà de la chimie de l’équipe, Hughes a aussi justifié son immobilisme par des raisons économiques. Il sait que le marché des joueurs autonomes de cet été s’annonce crucial, et il ne voulait pas se priver d’une flexibilité financière qui pourrait lui permettre de frapper un grand coup.
« Nous avons de la place sous le plafond, et nous voulons être en mesure d’en tirer profit cet été », a déclaré Hughes.
Ce commentaire en dit long sur ses intentions. En gardant sa masse salariale sous contrôle, il pourra attaquer le marché des agents libres avec plus de latitude.
Cela rejoint une critique récurrente des dernières années : trop souvent, des équipes se ruinent à la date limite pour des joueurs qui ne changent pas réellement la donne.
Hughes ne voulait pas tomber dans ce piège. Il sait que son équipe est jeune, talentueuse, et encore en croissance.
Mieux vaut renforcer l’effectif intelligemment pendant l’été, lorsqu’il aura le choix et le contrôle, plutôt que de se faire extorquer par des équipes vendeuses en pleine frénésie de la date limite.
Hughes ne s’est pas laissé démonter par la pression médiatique, et il a tenu à envoyer un message fort aux partisans.
Il veut que les gens comprennent que le Canadien n’est pas encore dans une mentalité de “tout pour gagner maintenant”.
Oui, l’équipe est compétitive et surprend cette saison, mais le plan reste de bâtir une formation capable de gagner durablement, et non d’espérer une qualification surprise en séries pour ensuite se faire éliminer rapidement.
« On est rendus à un stade où, quand on joue comme on peut le faire, on peut battre n’importe qui », a-t-il affirmé.
C’est sa vision du projet : bâtir une équipe solide, équilibrée, et capable de gagner sur plusieurs années, plutôt que de se précipiter pour un coup d’éclat éphémère.
En fin de compte, Hughes a directement répondu à Lajoie et aux autres critiques qui le jugent trop passif. Il ne s’agit pas d’un manque d’audace ou d’un excès de prudence, mais bien d’un choix stratégique réfléchi.
Si les partisans veulent un deuxième centre, ils ne l’auront pas à la date limite des transactions, mais cet été, lorsqu’Hughes pourra choisir la meilleure option sans surpayer.
Si les médias veulent voir un Kent Hughes agressif, ils n’auront qu’à patienter jusqu’au 1er juillet, où il pourra profiter de sa marge de manœuvre financièrepour frapper un grand coup.
L’heure de vérité approche. Cet été, Hughes devra prouver qu’il avait raison.