C’est maintenant une guerre à finir.
La bataille pour Noah Dobson est officiellement déclenchée, et les Red Wings de Detroit viennent tout juste de déclarer les hostilités. Mais ce qui étonne le plus, ce n’est pas leur témérité, mais bien leur naïveté.
Steve Yzerman, grand stratège reconnu, aurait offert J.T. Compher et Jonatan Berggren pour mettre la main sur Dobson, selon Elliotte Friedman.
Sérieusement? C’est avec ça qu’on veut arracher un défenseur de premier plan, droitier, âgé de 25 ans, qui sort d’une saison de 39 points (et de 70 points l’année précédente)?
C’est une gifle à l’intelligence de Mathieu Darche. Et si Kent Hughes et Jeff Gorton sont attentifs, ils ont là une opportunité en or de faire valoir leurs munitions.
J.T. Compher, c’est un attaquant de soutien, 29 ans, 32 points en 76 matchs, 7 buts. Il ne fait peur à personne. Il est payé 5,1 millions de dollars par année jusqu’en 2028. Un contrat moyen pour un joueur moyen.
Jonatan Berggren? Choix de 2e ronde (33e au total) en 2018, il n’a jamais explosé dans la LNH. À 24 ans, il plafonne à 24 petits points. Un espoir en stagnation, tout au plus.
Et même si Detroit ajoute son 13e choix au total en 2025, l’offre est encore trop mince. Dobson, ce n’est pas un pari. C’est une pierre angulaire.
Pendant ce temps, le Canadien de Montréal a les moyens de frapper fort. Très fort. Le CH peut mettre sur la table les choix 16 et 17, un duo de premières rondes qui vaut beaucoup plus que le 13e des Wings, surtout dans une cuvée où les opinions divergent fortement à partir du top 10.
Ajoutez Logan Mailloux, un jeune défenseur droitier, gros gabarit, tir foudroyant, potentiel de quart-arrière de l’avantage numérique.
Exactement le profil que recherche Darche dans ce dossier. Ce n’est pas une rumeur: Darche veut un défenseur droitier jeune avec du potentiel de power play. Mailloux coche toutes les cases.
Et si ça ne suffit pas, Hughes peut ajouter un Jake Evans ou un Owen Beck, voire même Joshua Roy. Des attaquants abordables, jeunes, et prêts à contribuer rapidement.
Mais ce que personne ne semble vouloir dire à voix haute, c’est que le Canadien peut aussi intégrer du salaire comme les Wings avec JT Compher.
Et dans cette optique, Josh Anderson devient un atout stratégique.
Oui, son contrat est lourd. Cinq millions et demi par année jusqu’en 2027, pour un joueur qui a inscrit seulement huit buts en 56 matchs.
Mais cette réalité est trompeuse. Anderson a terminé la saison en lion, a dominé physiquement en fin de calendrier, et a rappelé à toute la ligue pourquoi il est l’un des attaquants les plus intimidants du circuit.
Et justement, les Islanders cherchent ce profil.
Mathieu Darche veut bâtir une équipe robuste, difficile à affronter. Il l’a toujours dit : pas question de construire une escouade de finesse sans colonne vertébrale.
Josh Anderson entre parfaitement dans cette vision.
Et soyons francs : en quoi J.T. Compher est-il supérieur à Anderson?
Compher a 30 ans, mesure 6 pieds et pèse 190 livres tout mouillé, touche 5,1 millions jusqu'en 2028, a marqué seulement 7 buts l’an dernier, et n’a aucun impact physique.
Il ne dérange personne sur la glace. Il ne crée pas d’espace. Il ne frappe pas. Il n’intimide pas. Josh Anderson, lui, peut changer le momentum d’un match sur une mise en échec du haut de ses 6 pieds 3 . Il peut réveiller un banc. Et surtout, il est encore respecté dans la ligue, malgré sa production offensive décevante.
En ajoutant Josh Anderson dans un package deal, Kent Hughes peut à la fois liquider un salaire important et offrir à Long Island un joueur prêt à jouer, à insérer dans leur top-9 immédiatement. L
Les Islanders et surtout Patrick Roy ont besoin de joueurs capables d’amener la rondelle profondément, de fatiguer les défenseurs adverses, d’amorcer des cycles. Anderson coche toutes ces cases.
Ce n’est pas un hasard si, à la date limite des transactions, Washington aurait offert un choix de 2e ronde pour Anderson à condition que le CH retienne du salaire. Imaginez ce que cette valeur devient dans un marché d’été après ses séries culottées contre Tom Wilson et les Caps.
Le Canadien n’est pas obligé de se débarrasser d’Anderson à tout prix. Mais s’il peut l’inclure dans une transaction pour obtenir Noah Dobson, il transforme un problème salarial en une opportunité de croissance. Et ce genre de conversion, c’est exactement ce que les bons DG font dans une fenêtre d’ouverture.
Ajoutez Anderson à un combo Mailloux + choix 16 et 17 et d'autres éléments. Soudain, le dossier change de nature. Ce n’est plus une simple offre agressive. C’est une proposition de reconfiguration complète pour les Islanders qui cherchent justement à se relancer sur de nouvelles bases.
Bref, le CH peut bâtir un “package deal” qui ridiculise celui des Wings. Detroit a jeté son premier pion. C’est maintenant à Montréal de répliquer… et de frapper avec autorité.
La clé dans tout ça, c’est que les Islanders ne veulent pas d’un retour en futures considérations. Ils veulent reconfigurer leur brigade défensive.
Frank Seravalli l’a clairement expliqué: le plan, c’est de « retool » la défense. Ça veut dire: des jeunes défenseurs, des choix, et des joueurs capables de jouer maintenant ou très bientôt.
Le CH est parfaitement positionné avec toutes ses munitions. Beck, Roy, Mailloux, les choix 16 et 17. Sans oublier Arber Xhekaj qui peut aussi être impliqué dans une offre.
Ce sont exactement le genre d'éléments recherchées par Darche. Surtout quand on sait que Dobson exige un contrat de 11 millions de dollars par saison.
Darche ne veut pas le payer. Il l’a offert à d’autres équipes, discrètement. Mais tout le monde sait que l’unique façon de sauver la face, c’est d’échanger Dobson pour un retour impressionnant. Et Yzerman ne l’a pas compris.
C’est là que Montréal peut le torpiller. Mettre les Wings dans le vent. Et prendre le contrôle.
Le reste de la LNH le sait: Dobson n’est pas à l’aise avec Patrick Roy. Il a connu une saison exceptionnelle avant l’arrivée de Roy. Mais depuis, tout est en chute libre.
Moins de points, plus d’erreurs, moins de confiance. Les rumeurs disent qu’il n’y a plus de dialogue entre les deux hommes. Dobson veut du changement. Et à 25 ans, il veut un coach moderne, proche de ses joueurs. Il veut Martin St-Louis.
Kent Hughes ne peut pas laisser cette occasion lui glisser entre les doigts. Depuis son arrivée, il cherche un défenseur droitier de premier plan.
Et pour une fois, le CH a les munitions. Il ne manque que la volonté.
Les Red Wings veulent jouer dans la cour des grands? Qu’ils sachent que Montréal ne les laissera pas faire. Le marché est ouvert, et Dobson vaut la guerre. C’est le moment ou jamais.