Bombe sportive à Montréal: Pascal Vincent quitte le CH

Bombe sportive à Montréal: Pascal Vincent quitte le CH

Par David Garel le 2025-06-03

C’est une bombe qui secoue l’organisation du Canadien de Montréal en pleine demi-finale de la Ligue américaine : selon les informations exclusives de Marco Normandin, l’entraîneur-chef du Rocket de Laval, Pascal Vincent, quitterait l’organisation du CH à la fin des séries.

Ce départ-surprise survient dans un contexte de tension extrême, alors que le vestiaire est en ébullition et que la relation entre Vincent et la direction du Canadien est visiblement fracturée.

Dès la publication de l’article de Normandin, les réseaux sociaux se sont enflammés. Deux sources auraient confirmé que Pascal Vincent, embauché à l’été 2024 pour diriger le Rocket, quittera l’organisation pour devenir entraîneur-adjoint dans la LNH. Un changement de cap aussi radical, en plein cœur des séries, alors que son équipe tire de l'arrière 0-3, soulève une question inévitable : qu’est-ce qui s’est vraiment passé à Laval?

C’est après l’effondrement de Jacob Fowler au match #4 contre Rochester que tout a basculé. La direction du Canadien – fidèle à sa philosophie de développement – avait imposé un système d’alternance rigide.

Une rotation imposée par le haut, sans égard au momentum, ni aux performances individuelles. Ce soir-là, Fowler a été bombardé, abandonné par sa défense, incapable de gérer la pression d’un match potentiellement décisif. Laval a perdu, et dans le vestiaire, Pascal Vincent aurait explosé.

Selon nos sources, c’est ce moment-là, ce match #4 à Rochester, qui a brisé le lien de confiance entre Vincent et ses patrons. Le coach voulait rompre l’alternance. Il voulait revenir à Primeau. Mais Kent Hughes et Jeff Gorton lui ont imposé Jacob Fowler.

Le match #5 contre Rochester est désormais célèbre : Cayden Primeau a été fumant, dominant, impérial. Il a sauvé la saison du Rocket presque à lui seul. Et fort de cette prestation magistrale, Vincent a eu l’autorisation exceptionnelle d’utiliser Primeau pour les deux premiers matchs contre Charlotte… deux rencontres disputées en deux soirs.

Ce fut une première entorse au système d’alternance.

En réalité, ce « feu vert » accordé à Pascal Vincent n’était rien d’autre qu’un geste stratégique, purement politique.

Kent Hughes et Jeff Gorton n’étaient pas du tout d’accord avec l’idée de revenir à Cayden Primeau. Eux, dans leur logique à long terme, avaient déjà tranché : Jacob Fowler devait être le gardien numéro un, car il représente l’avenir de l’organisation.

Mais à ce moment précis, après la catastrophe du match #4 et l’explosion du vestiaire, ils savaient que s’opposer frontalement à Vincent risquait de faire dérailler complètement la fin de saison du Rocket.

Les tensions étaient évidente. L’ambiance, toxique. Et la direction savait aussi que Vincent avait déjà un pied en dehors de l’organisation, ciblé par Julien BriseBois et le Lightning de Tampa Bay, avec un intérêt concret des Islanders de New York dirigés par Patrick Roy.

Hughes et Gorton ont donc cédé. Un feu vert, oui… mais à contrecœur. Une façon détournée de dire à Vincent : « D’accord. Fais à ta tête. Si tu veux aller avec Primeau, vas-y. Mais n’oublie pas que tu quittes bientôt. Et que la responsabilité t’appartient. »

Leur consigne était pourtant claire : faire confiance à Jacob Fowler, le joyau de l’organisation. Vincent, pourtant, a décidé de jouer à contre-courant, de faire les choses à sa façon. Il a envoyé Cayden Primeau devant le filet. Et ce fut la débâcle totale.

Primeau s’est effondré. Trois matchs de suite, deux humiliations, et un vestiaire en plein doute. Le conflit était maintenant ouvert : Vincent contre ses patrons. Et le troisième match n’a rien arrangé. Revenu une fois de plus avec Primeau, Vincent a définitivement perdu la chambre. Trois buts en quelques minutes, et Jacob Fowler a été forcé d’entrer en renfort. Une scène d’abandon.

Mais ce qui a le plus choqué, c’est la tentative maladroite de Vincent pour justifier ses choix. En conférence de presse, il a balbutié une justification malaisante : Primeau « méritait cette chance », il fallait « redonner à ceux qui avaient bien fait ». Tout en avouant, à mots couverts, que « les choses ne se sont pas passées comme on le voulait ».

Et soudainement, l’homme qui jouait au mystérieux toute la saison a cédé. Il a déclaré que Jacob Fowler serait le partant pour le match #4. Un virage à 180 degrés. Un aveu d’erreur. Et surtout, un signe clair que la décision ne venait plus de lui.

L’effondrement de Primeau a donc été le point culminant d’une guerre froide entre les bureaux de Kent Hughes et le banc de Pascal Vincent.

Selon les proches du dossier, la rupture était inévitable. Déjà, des rumeurs circulaient sur l’intérêt du Lightning de Tampa Bay. Mais aujourd’hui, Marco Normandin affirme que le départ est confirmé.

Il quitterait donc dès la fin de la saison du Rocket, soit dans quelques jours, pour devenir entraîneur-adjoint dans la LNH.

Deux destinations potentielles circulent : le Lightning de Tampa Bay, où Julien BriseBois le considère comme remplaçant potentiel de Jon Cooper à moyen terme, et les Islanders de New York, où Patrick Roy doit reconstruire son personnel d’entraîneurs après le départ de ses adjoints.

Derrière cette décision se cache aussi une réalité financière. Vincent complète la dernière année de son contrat LNH signé avec Columbus.

Il écoule maintenant la première année d’un contrat de trois ans avec le CH, mais au salaire de la Ligue américaine. Le moment est donc stratégique pour sauter à nouveau dans un échelon supérieur. Et dans l’état actuel des choses, son autorité à Laval est irrécupérable.

La déroute du Rocket contre Charlotte n’aura été que le détonateur. Vincent a perdu la chambre. Les jeunes joueurs, comme Joshua Roy et Logan Mailloux, sont déstabilisés par les rumeurs de transaction. Florian Xhekaj n’est pas prêt pour la LNH. Cayden Primeau a anéanti sa valeur. Et Vincent, censé être le pilier de cette jeunesse, n’a offert aucune stabilité.

Le plus ironique? C’est que la direction du Canadien avait raison depuis le départ. Fowler était le choix logique. L’avenir du club. L’homme à développer. Mais Vincent a voulu montrer qu’il était le patron. Il a fait passer son ego avant l’équipe. Et il en paie aujourd’hui le prix.

L’histoire retiendra que le passage de Pascal Vincent à Laval s’est terminé sur une crise de confiance, une guerre de vestiaire, et un exil politique. Sa nomination était censée stabiliser le développement. Elle n’aura fait que l’embrouiller davantage.

La seule certitude aujourd’hui : ce n’est plus une rumeur. Pascal Vincent quitte le Canadien de Montréal. Et il ne regarde pas en arrière.