Ça sent la fin du Centre Bell: un nouvel amphithéâtre pour Geoff Molson

Ça sent la fin du Centre Bell: un nouvel amphithéâtre pour Geoff Molson

Par David Garel le 2025-04-28

Il faut avoir le courage de le dire aujourd’hui : le Centre Bell est dépassé. Archidépassé. C’est une dure réalité silencieuse qui s’accumule, série après série, match après match.

Et ces séries éliminatoires 2025 n’ont fait que mettre à nu une vérité crue que personne ne peut nier : le vénérable Centre Bell est désormais un boulet pour Montréal.

Inauguré en 1996, il était autrefois la fierté d’une province et d’une équipe. Aujourd'hui, malgré toutes les couches de peinture fraîche et les rénovations superficielles commandées par Geoff Molson, le Centre Bell est devenu un dinosaure caché, incapable de suivre les standards de confort, de circulation et d’accessibilité qu’impose une ligue moderne.

Le simple fait de circuler dans les corridors est devenu un cauchemar urbain. Même dans les rouges, où les billets coûtent une fortune, c’est l’enfer.

Pas d’espace. Pas de place pour respirer. Des files d’attente interminables aux concessions alimentaires. Des bousculades désagréables pour aller aux toilettes.

Une ambiance étouffante qui, selon plusieurs témoignages, a dégénéré au point de créer des tensions physiques dans les files d’attente.

Les journalistes de Washington, pourtant habitués à un amphithéâtre encore plus "has been" que le Centre Bell, n'en revenaient pas.

Comment, dans une ville aussi mythique pour le hockey, peut-on encore offrir une expérience de spectateur aussi primitive? 

La réponse est simple : parce que Montréal s'accroche à un vestige du passé, au lieu d’oser construire l’avenir.

Pendant ce temps, à Québec, même le Centre Vidéotron — pourtant vide de hockey de la LNH — s’offre des modernisations pour assurer la sécurité et le confort des visiteurs.

À Detroit, à Seattle, à Long Island, on des amphithéâtres dignes du futur, à Montréal, on demande aux gens de payer des centaines de dollars pour vivre entassés comme du bétail dans des allées mal conçues.

Et que dire de l’expérience dans les toilettes? Il faut en parler. Il n'y a pas assez de cabines pour les hommes. Il n'y en a pas assez pour les femmes. 

Les gens attendent bien trop longtemps pour simplement espérer se soulager. Pendant ce temps, dehors, les files pour attraper une bière ou un hot-dog sont sans fin. C’est une honte.

Et tout cela dans un bâtiment qui approche tranquillement... les 30 ans d’existence.

Le mythe est en train de tomber : le Centre Bell n’est plus la "Mecque" du hockey. C’est une "machine à cash" mal huilée, mal pensée, mal adaptée aux réalités de 2025. Un lieu qui n’a de légendaire que son passé. Son présent est misérable.

Même les plus fervents partisans — même ceux qui vivent pour les Canadiens — commencent à se poser la question qui dérange : est-ce encore un privilège de mettre les pieds au Centre Bell? Ou est-ce devenu un supplice?

Et attention : il ne s'agit pas seulement de confort ou de nostalgie. Il s'agit de l'image même du Canadien de Montréal. D'une franchise qui vaut plusieurs milliards de dollars, mais qui continue de recevoir ses partisans dans un édifice qui n’aurait même pas passé les normes modernes de la LNH si une expansion avait été votée aujourd’hui.

Les plus lucides réclament un nouveau Centre Bell dans le bassin Peel. Un projet ambitieux? Oui. Un projet coûteux? Oui. Mais indispensable si Montréal veut encore jouer dans la cour des grands dans dix ans.

Parce que soyons honnêtes : ce n’est pas en posant du nouveau tapis ou en changeant l'éclairage que l'on va régler des problèmes structurels criants.

Ce n’est pas en installant une nouvelle section VIP pour les riches que l’on va cacher le fait que le bâtiment est devenu obsolète jusque dans ses fondations.

Le Centre Bell est trop petit. Trop étroit. Trop désuet.

À chaque match, c’est devenu un parcours du combattant : se rendre à sa place, espérer aller aux toilettes sans rater un but, prier pour pouvoir acheter une bière sans devoir rater une période entière. C’est ridicule. Et ça commence sérieusement à tacher l’image du Canadien.

Geoff Molson, que fais-tu?

Montréal fait honte avec son amphithéâtre du siècle dernier. Pendant que Seattle, Vegas et même Edmonton impressionnent le monde du hockey avec leurs merveilles technologiques, nous, on est coincés dans un Centre Bell étouffant, bousculé, dépassé.

La vérité, c’est qu’on n’a plus le choix. Il faut un nouveau Centre Bell. Pas demain. Pas dans dix ans. Maintenant.

Chaque dollar investi dans la rénovation est un dollar gaspillé. Chaque année de procrastination est une année de honte accumulée.

Le Canadien de Montréal, franchise mythique entre toutes, mérite un édifice à la hauteur de son histoire et de son avenir. Pas un musée poussiéreux où l'on tente de tourner les coins ronds.

Geoff Molson, ouvrez les yeux. La province le mérite. La LNH le mérite. Les partisans l’exigent.

Reconstruisez. Ou assumez de devenir une équipe d’un autre temps.

Pendant que Geoff Molson dort au gaz à Montréal, Pierre Karl Péladeau, lui, a compris l’urgence d’agir. À Québec, le propriétaire du Centre Vidéotron a entrepris une série de rénovations massives pour moderniser son amphithéâtre, même si celui-ci n'a même pas encore soufflé ses 10 bougies. 

Mise à jour des systèmes de sécurité, accessibilité améliorée, travaux majeurs sur les accès piétonniers : bref, Péladeau a mis les bouchées doubles pour que son édifice réponde aux standards d’aujourd’hui… et de demain.

Geoff Molson, lui, se contente de retapisser des loges VIP, de changer l'écran géant et de repeindre des murs au Centre Bell, comme si des « petites couches de peinture » pouvaient masquer les problèmes d'un bâtiment de 30 ans qui craque de partout. 

Il est temps que Geoff Molson prenne exemple sur Pierre Karl Péladeau : on ne retarde pas l'inévitable en 2025. On construit pour dominer.

Surtout quand ta business vaut plus de 2,5 milliards de dollars.