Caleb Desnoyers ne se cache plus : il veut jouer pour le Canadien de Montréal.
Dans une entrevue poignante accordée à Anthony Martineau de TVA Sports, le jeune centre des Wildcats de Moncton a réaffirmé son rêve d’évoluer pour l’équipe de sa province natale.
"Ça serait encore plus de la fierté de vouloir représenter le Québec et Montréal, d'où je viens, de proche, Saint-Hyacinthe. Donc c'est sûr que ça serait très excitant", a-t-il déclaré, la voix assurée et confiante comme jamais.
Et le Canadien de Montréal rêve tout autant de lui.
L’organisation en parle à huis clos. Caleb Desnoyers possède ce profil rare : un centre gaucher complet, à la Jonathan Toews, qui gagne partout où il passe, avec un QI hockey élevé, une maturité déconcertante, et ce fameux « vouloir » qu’il mentionne lui-même dans ses entrevues.
Il incarne ce qu’on appelle un « vrai ». Et dans un marché comme Montréal, où la pression enfonce les talents incertains, Desnoyers pourrait être la réponse à une prière vieille de 30 ans. Un centre québécois superstar.
Mais voilà : Desnoyers ne sera pas disponible au 16e ou au 17e rang. Tous les experts le placent dans le top-6. On parle du 4e ou du 5e rang comme les cibles probables. Et de plus en plus de recruteurs le voient au 4e rang.
Le Kraken, qui détient le 8e choix, ne cèderait même pas ce rang en retour des choix 16 et 17, selon l’évaluateur Scott Wheeler. Alors imaginez ce que demanderont les prétendants du top-5.
Et c’est ici que le dossier devient explosif.
Si Kent Hughes veut réellement faire l’acquisition de Caleb Desnoyers, il devra frapper fort. Très fort. Le Mammoth, qui détient le 4e choix, pourrait être une cible stratégique.
Elliotte Friedman a confirmé que l'Utah cherche deux choses : un gardien numéro un car l'organisation a de moins en moins confiance en Karel Vejmelka et un attaquant top 6. Le Canadien peut proposer Samuel Montembeault, mais cela créerait une onde de choc au Québec.
Il reste encore deux ans au contrat de Montembeault à 3,15 M$ par saison, ce qui en fait un atout majeur pour une équipe comme le Mammoth.
Si Hughes décide de garder Montembeault, la seule voie serait d’ajouter beaucoup de talent : Joshua Roy, Logan Mailloux, les choix #16 et #17… mais est-ce suffisant?
Utah veut des pièces prêtes à avoir un impact. Ni Roy ni Mailloux ne sont perçus comme des certitudes. Il manque une pièce.
Le nom de Kirby Dach commence à circuler à l’interne. Oui, il a connu une saison écourtée cayastrophique, mais il conserve une certaine valeur en tant que centre de gros gabarit.
Dach pourrait être un "throw-in". Pas la pièce centrale. Mais un joueur de complément à une offre incluant Joshua Roy, Logan Mailloux et les choix de premier tour.
Logan Mailloux? Sa valeur a chuté. Trop d’erreurs défensives à Laval, trop de questions sur son éthique, son jugement. Mais il reste un droitier avec un bon gabarit et un flair offensif. C’est un argument possible.
Alors on parle d’un package monumental autour des choix #16 et #17,
Avec Logan Mailloux et Joshua Roy?
Avec Joshua Roy, Logan Mailloux et Kirby Dach?
Avec Samuel Montembeault, Logan Mailloux et Joshua Roy? Est-ce que c’est excessif? Oui. Est-ce que c’est nécessaire? Peut-être.
Parce que Desnoyers est non seulement talentueux, il est motivé. Il rêve du CH. Il a déclaré :
"Si tu veux être un gagnant, c'est simple comme ça. J'ai prouvé que je garde de gagner partout où je joue. Avec tous les intangibles que j'ai dans ma game, spécifiquement parce que tu veux gagner une Coupe Stanley."
Le Québécois n’a pas caché son excitation après son entrevue avec le Canadien de Montréal.
« Tu ne sais jamais ce qui peut arriver », a-t-il lancé à Anthony Martineau, en parlant d’une éventuelle transaction pour permettre au Tricolore de s’avancer dans le repêchage.
Le jeune joueur des Wildcats de Moncton ne s’est pas contenté de politesses. Il s’est carrément projeté dans un avenir aux côtés d’Ivan Demidov.
« À voir l’an passé et comment il a bien fait… Demidov a l’air d’être un très bon joueur. Peu importe qui est-il ensemble, ça compte être un bon trio », a-t-il dit. Il rêve déjà du Centre Bell.
Surtout, il assume les critiques sur sa Coupe Memorial.
"C'était un moment d’adversité. J'ai foncé dedans. J'ai mangé du pain noir, mais ça m'a grandi."
Caleb Desnoyers est plus qu'un espoir. C'est un prodige québécois qui veut écrire sa légende chez lui.
Selon Philippe Boucher, le CH va tout faire pour l'obtenir. Et attention, on ne parle pas ici d’un ancien joueur de passage. On parle de l’un des anciens défenseurs les plus respectés de sa génération, champion de la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009, ancien directeur général et entraîneur-chef des Remparts de Québec, et surtout, ex-DG des Saguenéens de Chicoutimi.
Un homme qui a passé les quinze dernières années dans les coulisses du hockey junior majeur, à bâtir des alignements, à gérer des repêchages, à flairer les vrais talents. Bref, quelqu’un qui sait de quoi il parle.
Quand Philippe Boucher dit quelque chose dans le milieu du hockey québécois, ça résonne. Parce que ses racines sont profondes. Il est respecté des entraîneurs, des joueurs, des agents.
Il a vu passer des centaines d’espoirs, des Caleb Desnoyers, il en a connu. Et lorsqu’il monte au front en direct à TVA Sports pour dire que le Canadien va tout faire afin de transiger pour aller chercher Desnoyers, ce n’est pas du blabla de plateau.
« Moi, il y a un attaquant que je ferais tout pour aller chercher, c’est lui », a lancé Boucher sur le plateau de Jean-Charles Lajoie, le regard tranchant.
« J’ai de petites informations à l’interne. Mon fils Matthew connaît quand même du monde dans le hockey junior. Caleb Desnoyers est exceptionnel dans ses entrevues avec les équipes, et il ne manque pas de confiance en ses moyens. »
Il n’y a pas plus clair que ça. Quand un ancien DG de la LHJMQ, avec des connexions directes partout dans le circuit Courteau, affirme qu’un joueur québécois est en train d’exploser dans les classements et que le Canadien doit se positionner, tu écoutes.
Et ce n’est pas une opinion lancée en l’air. Boucher n’est pas du genre à chercher le buzz médiatique. Il est discret, respecté, stratégique.
Tu veux une référence crédible dans le hockey junior? C’est lui. Philippe Boucher, c’est la vieille école qui reconnaît les nouveaux leaders. Et s’il affirme que Desnoyers est prêt à porter le Tricolore et que le CH le veut absolument, il n'y a pas de fumée sans feu.
Kent Hughes a les cartes. Reste à savoir s'il aura le courage de les jouer. Car si le CH laisse passer Desnoyers, ce n'est pas juste un joueur qu’il perd. C’est peut-être l’âme même d’une équipe qu’on essaie de rebâtir depuis trop longtemps.