La saison surprise du Canadien de Montréal, marquée par une participation inattendue aux séries, a certes ravivé la passion des partisans, mais elle a aussi créé une réelle frustration chez certains observateurs.
Car cette poussée tardive a peut-être fait dérailler un plan de reconstruction qui était parfait. Le maillon manquant demeure évident : un centre gaucher de deuxième trio. Et le nom qui revient avec insistance dans les coulisses du CH, c’est celui de Caleb Desnoyers.
Desnoyers, jeune prodige des Wildcats de Moncton, fait l’objet d’une véritable surveillance obsessionnelle de la part de Martin Lapointe et de Nick Bobrov.
Et disons qu'en regardant son rapport de dépisteur, il y a de quoi s'énerver le poil des jambes:
Même après que Montréal se soit éloigné de la cave pour arriver dans le "NO MAN'S LAND", le Canadien a continué d’épier son centre vedette dans des contextes de matchs à haute intensité.
Caleb Desnoyers est sur toutes les lèvres. Il est en train de remonter dans les classements de repêchage à une vitesse fulgurante. Certains experts le placent déjà dans le top 7. D’autres, plus audacieux, le voient dans le top 5.
On parle d’un centre complet, de 6 pieds et 183 livres, qui combine robustesse, intelligence de jeu, leadership et sens offensif élite. Une perle rare dans une cuvée pourtant très relevée.
Et ce n’est pas anodin. Le CH a un besoin clair au poste de centre gaucher. Suzuki, Beck, Kapanen, Dach… tous des droitiers.
Et à part Suzuki, des droitiers de bas-étage. On ne peut construire une équipe de série avec une ligne de centre unidimensionnelle. C’est pour ça que le rêve Crosby est si populaire. Mais en terme de planification à long terme, Desnoyers est l’option idéale.
Le choix de premier tour des Flames, 16e, combiné avec Logan Mailloux, pourrait-il suffire à grimper dans le top 8? Anaheim, propriétaire du 9e choix, est un partenaire logique.
On sait qu’ils étaient prêts à donner Trevor Zegras pour Mailloux et le 21e choix la saison dernière. Et ils ont toujours un besoin criant à droite en défense.
Seattle, avec le 6e choix, est une autre piste. Leur profondeur au centre est excellente avec Wright, Beniers et McCann. Leur défensive droite? Beaucoup plus vulnérable. Une offre incluant Mailloux, le 16e choix et un choix de deuxième ronde pourrait les faire réfléchir.
Il faudra sûrement rajouter quelque chose dans la balance, mais comme base de négociation, disons qu'on parle d'une offre solide.
Ce qui rend Desnoyers encore plus attirant pour le CH, c’est son profil de leader. On le compare souvent à Nick Suzuki.
Il joue dans toutes les situations, il élève son jeu dans les moments cruciaux, et il dégage une éthique de travail exceptionnelle. C’est le genre de joueur autour duquel tu peux bâtir.
« Ça fait longtemps qu’il n’y a pas eu un bon joueur de centre du Québec de même. » Cette phrase, lâchée récemment par un recruteur de la LNH, résume toute l’excitation qui entoure Caleb Desnoyers.
Il ne s’agit pas d’un simple bon espoir. Il s’agit d’un centre complet, mature, puissant, avec une exécution chirurgicale. Un compétiteur né. Un leader silencieux mais redoutablement efficace.
Le jeune homme de Saint-Hyacinthe est en train de faire fondre les recruteurs comme neige au soleil. À 17 ans, Desnoyers est classé 7e chez les patineurs nord-américains par la Centrale de recrutement.
Mais son ascension ne semble pas vouloir s’arrêter là. Certains le projettent dans le top 6. D’autres le considèrent déjà comme le meilleur centre québécois depuis Pierre-Luc Dubois, voire même depuis Sean Couturier.
Lors d’une visite au Centre Bell dans le cadre des rencontres médiatiques de la LHJMQ, Desnoyers a impressionné autant par sa sérénité que par sa lucidité.
« Un classement, c’est un classement. Il y a 32 équipes, il y a 32 listes différentes. Peu importe où je serai repêché », a-t-il lancé, détendu, presque philosophe. Il n’est pas du genre à s’enflammer. Et pourtant, tout le monde s’enflamme autour de lui.
Des sources rapportent que Martin Lapointe a continué d’épier Desnoyers tout au long de la saison, même après l’exclusion du joueur du programme de l’équipe nationale. Montréal n’a jamais décroché. Ce n’est pas anodin.
Caleb est le frère cadet d’Elliot Desnoyers, choix de cinquième ronde des Flyers de Philadelphie en 2020.
« C’est mon frère, mon meilleur ami, mon modèle », a confié Caleb avec émotion.
« Il m’aide à éviter certains pièges qui peuvent s’en venir. Je suis vraiment content et chanceux de l’avoir dans ma vie. »
Ce soutien familial, combiné à l’encadrement de ses parents et de ses agents, a permis à Desnoyers de traverser l’année la plus cruciale de sa jeune carrière avec une stabilité remarquable.
Ses statistiques parlent d’elles-mêmes : 35 buts, 85 points en 56 matchs. Un ratio exceptionnel, qui fait de lui l’un des meneurs incontestés de la LHJMQ. Ses 9 buts, 24 points en 13 matchs éliminatoires jusqu'à maintenant font de lui un prodige.
Il faut aussi parler de symbolisme. Desnoyers est un Maskoutain qui a grandi en idolâtrant le Canadien. Il ne s’en cache pas.
Même s’il garde les pieds sur terre, il sait très bien que l’attention médiatique montréalaise se concentre déjà sur lui.
« Je m’en fais plus parler que moi j’y pense », a-t-il admis avec un sourire lucide. « J’ai reçu leur questionnaire, mais je ne leur ai pas encore parlé. C’est sûr que je m’en fais beaucoup plus parler que des 31 autres équipes. »
Et il ne fait aucun doute que cette pression, il l’accueille. Il ne la fuit pas.
Martin St-Louis, déjà conquis?
L’entraîneur-chef du Canadien, de passage devant les espoirs de la LHJMQ, a partagé ce message direct :
« Juste te faire repêcher, ce ne sera pas assez. Comment te distingues-tu des autres? C’est quoi ton avantage? » Desnoyers, sans le dire, a déjà sa réponse. Il est un centre complet, capable d’exceller dans les deux sens de la patinoire.
Il joue sous pression comme un vétéran. Il ne panique jamais. Il est fait du même moule que les Suzuki et les Bergeron. Il n’est peut-être pas flashy, mais il est solide. Il est fiable. Il est vrai.
Et si c’était lui, la pièce manquante?
Le CH a toujours cherché un centre naturel québécois autour duquel bâtir. Desnoyers coche toutes les cases. Son style de jeu, sa personnalité, son entourage, sa progression.
S’il fallait investir Mailloux et le 16e choix pour aller chercher un choix dans le top 6, ce serait sans doute l’opération la plus logique et durable à long terme pour Montréal.
Dans une ligue où tout passe par le centre, où les grands clubs se bâtissent avec un duo de pivots dominants, imaginer un avenir avec Suzuki à droite et Desnoyers à gauche — entourés de Demidov, Slafkovsky et Caufield —, c’est entrevoir la renaissance du Canadien dans toute sa splendeur.
Desnoyers ne parle pas beaucoup. Mais il joue fort, il joue juste, et il monte. Très vite.
Et à Montréal, on commence à comprendre qu’un Québécois peut encore changer le destin d’une équipe.
Le CH ne veut pas refaire les erreurs du passé. Hughes a déjà sacrifié un 13e choix pour Kirby Dach. Il a bougé agressivement pour Newhook.
Il a réussi un coup de maître avec Lane Hutson. Il a maintenant en main un 16e choix, un 17e choix un Mailloux qui est devenu une monnaie déchange, et un bassin d’espoirs suffisants pour construire une offre irrésistible.
Desnoyers n’a pas de passif médical, pas de controverses, et il incarne à la fois l’esprit québécois et l’avenir du hockey canadien.
À la fin de son contrat d’entrée, il aura 21 ans. Il peut devenir le centre gaucher parfait pour compléter Suzuki et Hage dans une rotation élite. Et surtout, il permet au CH de bâtir de l’intérieur.
Le CH a été trop bon, trop vite. Mais s’il se ressaisit au repêchage et réussit à aller chercher Desnoyers, il pourrait corriger cette "erreur de jeunesse".
La touche finale à la reconstruction pourrait venir non pas d'une transaction monstre, mais d'une manœuvre brillante au repêchage.
La balle est dans le camp de Kent Hughes.