Les rumeurs de transactions entourant le Canadien de Montréal ont repris de plus belle.
Et cette fois, elles mènent tout droit à Boston.
Selon plusieurs sources, le CH aurait dépêché des recruteurs au TD Garden, lors du match opposant les Bruins de Boston aux Blackhawks de Chicago. Officiellement, rien d’anormal : les recruteurs de la LNH font la tournée des clubs en ce début de saison.
Mais officieusement, on sait que Kent Hughes et Jeff Gorton sont à la recherche active d’un deuxième centre de premier plan. Et ce n’est un secret pour personne : les Bruins et le Canadien ont discuté à plusieurs reprises au cours de l’été.
Le scénario devient fascinant, car les deux organisations sont dans des trajectoires diamétralement opposées, mais liées par une même pièce d’échec : Pavel Zacha.
On l’a souvent dit, mais il faut le répéter : le Canadien a déjà tenté le grand coup.
L’été dernier, Kent Hughes aurait proposé un “package deal” comprenant Oliver Kapanen, Jayden Struble et Joshua Roy en retour du centre Pavel Zacha.
À l’époque, les Bruins ont refusé.
Ils jugeaient que Zacha faisait partie du noyau jusqu'à preuve du contraire. Ils voulaient se donner le temps de juger l'équipe au classement d'ici l'Action de grâce américaine.
Mais aujourd’hui, en voyant le début de saison explosif d’Oliver Kapanen à Montréal, deux buts en deux matchs, une maturité de vétéran et un instinct offensif inattendu, plusieurs à Boston commencent à se mordre les doigts.
Parce que la valeur de Kapanen n’est plus du tout la même.
Ce qui était un espoir “intéressant” est devenu un joueur NHL-ready, solide dans les deux sens, capable d’évoluer dans un top-9 et de créer du jeu avec des ailiers rapides comme Demidov et Newhook ou Kapanen (si on le déplace à l'aile).
Parlant de Kapanen, il n’est plus sur le marché.
Et les Bruins ont raté leur fenêtre.
Le problème, c’est que Zacha, lui aussi, connaît un début de saison canon : deux points en deux matchs, une aisance retrouvée au cercle des mises en jeu, et une complicité évidente avec David Pastrnak sur le premier trio.
Et il l’avait dit lui-même, quelques jours avant le début de la saison :
« Si on commence fort, si on montre que l’équipe est dans la course, je ne veux pas aller nulle part. »
C’est exactement ce qui se passe.
Les Bruins affichent un dossier parfait de 2-0.
Le vestiaire respire la stabilité, et les leaders comme Pastrnak et McAvoy ont publiquement vanté la maturité du groupe.
Zacha est désormais intouchable.
Et ça, pour Montréal, ça change tout.
Parce que l’espoir d’obtenir Zacha reposait sur un scénario où Boston trébucherait tôt et déciderait de vendre. Or, c’est le contraire qui se produit.
C’est là qu’entre en scène un nom qui fait déjà jaser dans les coulisses : Casey Mittelstadt.
L’ancien des Sabres, maintenant au cœur du deuxième trio des Bruins, a marqué hier soir contre Chicago. Il a joué plus de 16 minutes sur le 2e trio. (il se retrouve sur la 2e unité d'avantage numérique).
Or, Mittelstadt arrive à l'avant-dernière année de son contrat. (encore deux ans à 5,75 millions $ par saison)
Et les Bruins, déjà coincés sous le plafond salarial (à peine 2 M$ de lousse) pourraient devoir choisir entre le prolonger ou capitaliser sur sa valeur maintenant.
Et voilà que James Murphy, de RG Media, rajoute de l'huile sur le feu:
« Casey Mittelstadt pourrait être échangé très prochainement », a confié un dirigeant de la LNH sous le couvert de l'anonymat, précisant que ces discussions circulaient déjà avant même la fin de la saison des Bruins.
Mittelstadt est capable de joueur au centre ou l’aile gauche. On parle d’un profil que Montréal recherche depuis le départ de Phillip Danault : un centre solide, responsable défensivement, mais assez créatif pour générer de l’attaque.
Et surtout, un joueur qui n’a pas encore atteint son plein potentiel.
Avec 59 points en 2022-2023 à Buffalo (15 buts, 44 passes) et une saison suivante plus discrète à cause d’un environnement instable, le talent est toujours là. Il suffit de le remettre dans le bon contexte.
Les Bruins, eux, sont en crise d'identité.
Ils prétendent être en transition, pas en reconstruction, mais l’ère Bergeron-Marchand-Krejci est terminée depuis des lunes. Mittelstadt avait été acquis pour stabiliser le top 9, mais les dirigeants savent qu’ils devront bientôt faire des choix.
Et dans ce contexte, Mittelstadt devient une pièce d’échange stratégique.
Boston veut de la jeunesse, des choix, des joueurs avec du « upside ».
Montréal peut offrir tout ça.
D’où l’intérêt de Montréal.
Le CH cherche un centre de transition en attendant Michael Hage, productif, mais encore jeune (26 ans), capable de soutenir Suzuki. Mittelstadt correspond parfaitement à ce profil.
Hier, plusieurs observateurs ont noté que les recruteurs du Canadien semblaient particulièrement attentifs aux séquences de Mittelstadt.
Un hasard? Peut-être.
Mais dans une Ligue où rien ne fuit sans raison, ce genre de présence en tribune n’est jamais un simple détail..
Ce qui rend le tout encore plus explosif, c’est le contexte historique.
Un échange majeur entre Boston et Montréal? Impensable pour certains, surtout après des décennies de rivalité féroce. Mais les temps changent.
Et les deux clubs sont à des stades de cycle qui peuvent se compléter.
Boston a besoin de jeunesse et de plafond de développement.
Montréal a besoin d'un joueur établi au centre.
L’équation se défend sur papier.
Là où tout se complique, c’est sur le plan des étiquettes émotionnelles.
Mais dans une LNH où les rivalités sont de noins en moins féroces, tout est possible.
Le début de saison étincelant de Kapanen a tout changé.
À 22 ans, il joue comme un vétéran : il se replie, bloque des tirs, crée de l’offensive.
Et dans le vestiaire, Martin St-Louis ne cache plus son admiration.
« Oliver, c’est un gamer. Il comprend le jeu, il veut apprendre. Il fait partie du futur de cette équipe ».
Et c’est précisément ce qui met la pression sur Boston. Parce qu’en refusant le package cet été, ils ont perdu la chance d’obtenir trois jeunes actifs NHL-ready.
Et si Kent Hughes offrait Owen Beck à la place de Oliver Kapanen avec Joshua Roy et Jayden Struble? Ce ne sera pas assez pour Zacha.
Et pour Mittelstadt?
Ce qui se murmure à travers la ligue, c’est que Kent Hughes a réactivé plusieurs dossiers en parallèle.
Non seulement à Boston, mais aussi à Nashville (Ryan O'Reilly), l'Utah (Nick Schmaltz) et Pittsburgh, où les discussions autour de Sidney Crosby continuent de planer comme une rumeur persistante.
Mais dans l’immédiat, les Bruins restent la cible prioritaire.
Et la présence des recruteurs du Canadien au TD Garden confirme que la ligne reste ouverte.
Si Boston décide d’écouter pour Mittelstadt, Montréal sera prêt.
Et cette fois, Hughes n’aura plus besoin d’offrir Kapanen.
Des noms comme Owen Beck, Joshua Roy et Jayden Struble pourraient suffire à bâtir un nouveau “package” cohérent.
Et contrairement à un vétéran de fin de carrière, Mittelstadt entre dans son prime.
Le facteur temps, par contre, n’est pas en faveur du CH.
Les Bruins, avec deux victoires en deux matchs, n’ont aucune raison de bouger maintenant.
Tant que tout va bien, Don Sweeney va prêcher la patience.
Mais dans la LNH, tout peut basculer vite : une blessure, une série de défaites, une chute au classement… et la porte s’ouvre.
C’est pour cette raison que Kent Hughes maintient la pression.
Le but, ce n’est pas de forcer une transaction cette semaine, mais de planter la graine.
D’être là quand Boston décidera qu’il est temps de rééquilibrer son effectif.
Et d’avoir déjà le bon package prêt à être dégainé.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le Canadien ne regarde pas seulement les joueurs.
Il observe les tendances, les systèmes, la hiérarchie, les minutes de jeu, les ajustements de banc.
Hier, les recruteurs ont vu Mittelstadt utilisé en deuxième vague d’avantage numérique et en fin de match serré.
Des indices clairs que Boston le voit comme un rouage important, pas un intouchable.
Et dans une LNH où chaque geste compte, cette observation n’était pas anodine.
Elle annonçait un message : Montréal est à l’affût, et le téléphone sonnera au bon moment.
Le dossier Zacha semblait mort.
Mais le dossier Mittelstadt, lui, vient de naître.
Et le simple fait que le Canadien ait envoyé des recruteurs hier à Boston relance tout le débat.
Si Boston continue de gagner, le prix ne bougera pas.
Mais si la mécanique se grippe, Montréal sera la première équipe à frapper.
Entre Zacha, Mittelstadt et les regrets entourant Kapanen, les lignes bougent.
Et dans ce jeu d’échecs entre deux vieilles rivales, une chose est sûre :
Le Canadien prépare déjà son prochain grand coup.