Jayden Struble va faire des cauchemars ce soir.
Tout ce qui pouvait mal tomber est tombé en même temps, au mauvais moment, dans le mauvais contexte, alors que la hiérarchie défensive du Canadien est déjà sous tension extrême.
Dix minutes et vingt-quatre secondes de temps de jeu, un chiffre qui parle de lui-même, "benché" après avoir été sur la glace pour l’unique but des Blackhawks.
À partir de là, le message était clair : la confiance était entamée, et Martin St-Louis n’avait aucune intention de forcer la main du match pour tenter de le relancer.
Pendant ce temps-là, Adam Engström faisait exactement l’inverse. 16:13 d’utilisation, dans un rôle de plus en plus assumé, de plus en plus stable, sans jamais donner l’impression qu’on devait le protéger ou le cacher.
Même Arber Xhekaj, pourtant au cœur de toutes les discussions de transaction depuis des semaines, a terminé avec plus de responsabilités que Struble. (16:17 de temps de jeu).
Lane Hutson a mangé la glace avec plus de 26 minutes, trois passes, un contrôle total du rythme, pendant que Carrier frôle les 25 minutes et que la structure défensive était solide ce soir.
C’est là que le match devient cruel pour Struble, parce qu’il ne s’agit pas seulement d’un soir où il a "choké".
Il s’agit d’un moment figé dans le temps, où un autre joueur, Adam Engström, vient littéralement de lui passer devant et pas subtilement.
Après la rencontre, Martin St-Louis n’a laissé aucune place à l’interprétation lorsqu’il a parlé de sa confiance envers le Suédois, de sa façon de jouer, de son hockey IQ, de sa capacité à lire le jeu et à mériter davantage de temps de glace.
Ce ne sont pas des fleurs qu’on lance à un gars de passage. Ce sont les mots d’un entraîneur qui voit Engström comme un membre à part entière de son groupe de six, maintenant et pour la suite.
À ce stade-ci, le retour à Laval n’est plus une option. Engström est installé. Et il vient de déplacer des pièces.
La suite du casse-tête rend la situation encore plus inconfortable. Mike Matheson est blessé, ce qui permet à tout le monde de respirer temporairement, mais ce répit est illusoire.
Kaiden Guhle va revenir plus tard cet hiver. Et quand ce moment arrivera, il y aura clairement un défenseur de trop. (deux défenseurs de trop si on compte le 7e défenseur).
Dans ce scénario-là, Kent Hughes devra trancher. Et plus les matchs passent, plus le portrait se précise : sacrifier Struble devient beaucoup plus simple que de toucher au Shérif, qui est déjà destiné à un rôle de septième défenseur, ou de freiner la progression d’Engström, que l’organisation est manifestement en train de solidifier.
Struble a perdu gros contre Chicago. Pas parce qu’il est un mauvais joueur, mais parce qu’il a perdu le momentum au moment exact où il ne fallait pas.
Dans une organisation où chaque décision est désormais reliée au marché des transactions, ce genre de soirée pèse lourd.
La question n’est plus de savoir s’il peut rebondir dans l’absolu. La vraie question, celle qui commence sérieusement à circuler, c’est de savoir s’il finira la saison dans l’uniforme du Canadien de Montréal.
Parce que pendant qu’Engström s’installe, que Xhekaj survit, et que la hiérarchie se coule de plus en plus dans le béton, quelqu’un devra payer le prix.
Et ce soir-là, Jayden Struble vient peut-être de comprendre que ce quelqu’un, ça pourrait être lui.
Les Predators veulent un espoir A ou un jeune défenseur gaucher établi, accompagné d'un choix de 1re ronde pour Ryan O'Reilly. Pour l'instant, Pierre LeBrun affirme que le CH ne veut pas payer le prix.
Kent Hughes peut-il trouver un autre "package deal" incluant Struble, sans sacrifier son choix de 1re ronde?
Du côté de Calgary, on serait aussi intéressé à Struble dans les négociations pour Nazem Kadri. Mais encore là, le CH devra inclure son choix de 1re ronde.
Une chose est sûre: Struble est bel et bien disponible sur le marché des transactions. Mais le DG du CH doit comprendre qu'il devra rajouter beaucoup dans la balance.
Struble est un plombier... et ne sera jamais un défenseur d'importance...
Saga à suivre...
