Rebondissement majeur à TVA Sports: Alex Newhook sur le marché des transactions

Rebondissement majeur à TVA Sports: Alex Newhook sur le marché des transactions

Par David Garel le 2025-11-06

Revirement de situation À TVA Sports.

La sortie publique de Jean-Charles Lajoie sur le sort d’Alex Newhook fait jaser ce matin.

L’animateur, souvent accusé de brasser de l’air pour faire des clics, a cette fois-ci lancé une bombe : selon lui, le Canadien de Montréal doit absolument échanger Newhook tant que sa valeur est à son sommet.

Une déclaration choc qui divise autant les partisans que les observateurs, d’autant plus qu’elle contredit la logique interne de Martin St-Louis, un coach qui adore le jeune attaquant.

Pour Lajoie, la réalité est simple : si Kent Hughes veut vraiment aller chercher un centre d’impact, il devra mettre dans la balance un joueur établi. Et ce joueur, c’est Newhook. Pas un seulement un  prospect ou un choix de première ronde : un joueur déjà productif, capable de jouer dès maintenant sur un top-9 ailleurs dans la LNH.

Il y a quelques semaines à peine, Lajoie plaidait pour la patience. Il réclamait qu’on laisse grandir le noyau Suzuki-Caufield-Newhook-Slafkovský, qu’on donne du temps au plan Hughes-Gorton. Mais les succès irréguliers du CH, la fébrilité du désavantage numérique et le manque flagrant de leadership ont tout changé.

Dans sa plus récente sortie, le chroniqueur a frappé fort :

« Il n’y a pas et il ne risque pas d’y avoir un meilleur timing pour échanger Alex Newhook. »

Et il explique : neuf points, dont cinq buts en treize matchs, un contrat abordable à 2,9 M$ jusqu’en 2026 et le fait qu'il devienne seulement agent libre avec restriction l'été suivant, une progression claire, bref, une valeur maximale qu’il faut capitaliser.

Lajoie voit venir le "choke". Il affirme que Newhook atteindra bientôt un plafond naturel, qu’il risque d’être évincé du top-9 à mesure que Demidov s’installe et que Michael Hage grimpe les échelons.

C’est le nom de Ryan O’Reilly qui relie tous les fils de cette réflexion.

Depuis plusieurs semaines, Danny Dubé le repéte : le CH a besoin d’un vétéran gaucher, champion de la Coupe, pour stabiliser ses jeunes. O’Reilly incarne exactement cela.

Or, comme l’a rappelé Pierre Lebrun, Nashville écoute les offres. Et quand un vétéran de ce calibre devient accessible, les négociateurs flairent l’occasion.

Lajoie, lui, pousse plus loin : selon lui, Nashville ne voudra pas seulement d’un espoir comme Reinbacher ou Engström. Il faudra aussi un joueur actif capable de produire immédiatement. Un attaquant jeune, dynamique, abordable, sous contrôle. En un mot : Alex Newhook.

C’est là le cœur de sa thèse : Hughes ne pourra pas obtenir O’Reilly, ni même Crosby, ni Zacha, ni Kadri, avec seulement des choix. Les directeurs généraux veulent du concret, des éléments qui contribuent tout de suite.

Lajoie élargit le débat : même dans l’hypothèse d’un échange avec Pittsburgh ou Boston ou Calgary, le profil demandé serait le même.

Pour un Sidney Crosby, même en fin de parcours, Kyle Dubas ne se contenterait jamais d’un paquet de jeunes à développer. Il demanderait un joueur productif dans la vingtaine, capable de vendre la reconstruction.

Quant à Pavel Zacha, dont Kent Hughes a été l’agent avant son arrivée à Montréal, Pierre Lebrun a tranché cette semaine : Boston ne le bougera pas. 4 victoires de suite pour se retrouver au-dessus de .500, et surtout une amitié solide avec David Pastrnak.

Ce verrouillage du marché pousse donc Montréal à revoir sa stratégie. Si Zacha n’est pas disponible, si Kadri est une possibilité à Calgary et si Crosby demeure un rêve, O’Reilly devient la seule autre option réaliste à court terme. Et pour l’obtenir, il faut un prix d’entrée que Lajoie résume en un mot : Newhook.

Mais Lajoie veut vraiment qu'on sacrifie Newhook ET Reinbacher ou Newhook pour un centre de 34 ans?

C’est là où la position de Lajoie heurte de plein fouet celle du vestiaire.

Martin St-Louis adore Alex Newhook. Il l’a souvent décrit comme un joueur qui veut apprendre, capable de s’adapter à n’importe quel rôle, de centre ou d’aile. Il a fait de lui un moteur de transition sur la deuxième vague de l’avantage numérique et un stabilisateur sur le trio de Demidov.

Mais Lajoie insiste : les émotions ne doivent pas dicter la stratégie.

« Le Canadien doit poursuivre sa route vers la fenêtre d’opportunité en flairant l’odeur du sang. Pas question de dire à Suzuki qu’on fait confiance au groupe. Il faut être acheteur. »

Pour lui, la complaisance serait fatale. Si Montréal veut vraiment cesser de jouer du « hockey de rattrapage », il faut ajouter un vétéran d’envergure et sacrifier un morceau de l’avenir immédiat.

Ce n’est pas tous les jours que deux têtes d’affiche du même réseau tirent dans des directions opposées.
D’un côté, Danny Dubé prône la construction intelligente : aller chercher O’Reilly, oui, mais sans toucher au noyau offensif. (en offrant des espoirs et des choix).

De l’autre, Jean-Charles Lajoie réclame un geste fort : vendre haut, tant que Newhook performe, pour éviter de le voir se transformer en joueur de soutien.

Les deux s’accordent toutefois sur le diagnostic : le Canadien manque de leadership.

Le départ de David Savard a laissé un vide. Alex Carrier bloque des tirs, mais ne remplace pas la voix d’un vétéran respecté. Le groupe est jeune, trop jeune, et commence à reproduire les mêmes erreurs : hockey permissif, relâchements défensifs, indiscipline dans les détails.

Pour Lajoie, le remède passe par un joueur qui « connaît le tabac ». Et à ses yeux, cela justifie n’importe quel sacrifice.

Ce qui rend la sortie de Lajoie si déstabilisante, c’est qu’elle vise l’un des rares attaquants du CH qui va bien.

Avec ses cinq buts et neuf points en 13 matchs, Alex Newhook vit son meilleur début de saison en carrière. Il s’est imposé dans la rotation offensive, a gagné la confiance de St-Louis et semble plus confiant que jamais.

Mais dans la logique froide du marché, c’est justement cela qui en fait une monnaie d’échange idéale.

Et Lajoie le sait : plus la saison avance, plus les chiffres se normaliseront. Si Newhook ralentit, sa valeur fondra.

Le bon moment, c’est maintenant. Pas à la date limite, pas à l’été.

Un message brutal, mais lucide : vendre haut avant que la courbe ne redescende.

Dans la même envolée, Lajoie a aussi laissé tomber quelques noms lourds : David Reinbacher, Adam Engström, voire Arber Xhekaj.

Selon lui, l’organisation devra en sacrifier un dans une transaction d’envergure.

La hiérarchie défensive est déjà embouteillée : Guhle, Hutson, Struble, Matheson, Xhekaj, Engström, Reinbacher… quelqu’un devra partir.

Et ce n’est pas qu’une question de logistique. C’est aussi une façon pour Hughes de prouver qu’il est prêt à passer à l’étape suivante : échanger la quantité pour la qualité.

Depuis deux ans, le CH était en reconstruction prudente.

Aujourd’hui, TVA Sports fait passer un message clair : Montréal doit devenir acheteur.

Lajoie répète la même phrase encore et encore:

« Il faut flairer l’odeur du sang. »