Ce qui se joue dans les coulisses des négociations entre Lane Hutson et le Canadien de Montréal dépasse de loin le simple cadre d’un contrat de la LNH.
C’est un conflit d’intérêts à peine voilé, une guerre froide familiale et idéologique, une revanche personnelle alimentée par des blessures d’ego, des stratégies de manipulation médiatique et un agent : Darren Ferris.
Le nom de Sean Coffey circule partout comme représentant officiel de Hutson. Mais personne ne veut voir la vérité en face : c’est Ferris, le vrai patron de Quartexx Management (l’agence a été fondée par Anton Thun, Darren Ferris, et Kent Hughes) avant que ce dernier ne devienne DG du Canadien de Montréal.
Ferris est l'homme derrière le rideau, celui qui a torpillé les Maple Leafs dans le dossier Mitch Marner, celui qui tient désormais le sort du CH entre ses doigts crochus.
Ferris n’est pas un agent comme les autres. Il a été pendant des années le partenaire d’affaires de Kent Hughes. Et le fait que ces deux hommes soient aujourd’hui face à face, de part et d’autre de la table, dans le dossier le plus sensible de l’organisation, donne à cette affaire une dimension explosive.
Même à Toronto, on sait que c'est Ferris qui mène Kent Hughes du bout du nez au moment où l'on se parle:
@sdpnsports Things are tense between the Montreal Canadiens and Lane Hutson... and also between Steve and Jesse. 😂 #SDP #canadiens #NHL #hockey @Steve "Dangle" Glynn @adamwylde @Jesse Blake ♬ original sound - sdpn
Mais le contexte ne s’arrête pas aux dollars. Il est identitaire. National. Traumatique.
Le 21 août dernier, USA Hockey publiait sa liste d’invités pour le camp olympique en vue des Jeux de Milan-Cortina. Lane Hutson, récipiendaire du trophée Calder, 66 points à sa saison recrue, 9e au vote du Norris… est oublié. Pire : humilié.
Une seule phrase du père, Rob Hutson, dans un balado animé par Grant McCagg, a suffi à faire dérailler la machine :
« Nous devons vivre avec leur décision, mais nous ne sommes pas d’accord. Mes gars sont Canadiens aussi. »
Le père menace à demi-mot de faire basculer son fils vers Équipe Canada. Pour Bill Guerin, DG de USA Hockey, c’est un affront personnel. L’erreur devient politique. Et le feu s’étend jusqu’à Montréal.
Car cette exclusion injuste alimente la frustration familiale, qui se transpose directement dans les négociations contractuelles.
Le père veut que son fils soit payé à sa juste valeur, pour compenser l’humiliation. Et Ferris, en maître d’orchestre invisible, voit là une occasion de faire plier l’ancienne machine qu’il avait bâtie avec Hughes.
Selon les informations révélées par Elliotte Friedman, le Canadien aurait proposé un contrat en bas de 9 M$ par saison à Lane Hutson, en incluant des clauses d’argent différé, possiblement sous le modèle de “location-acquisition”.
Mais Friedman l’a confirmé dans « 32 Thoughts » :
« Il y a eu des discussions, mais les deux clans sont dans une impasse. Ils ont décidé de prendre un pas de recul pour calmer les émotions négatives. »
Autrement dit : les relations sont brisées. Il y a eu du vrai ressentiment. Des malaises. Des blessures. Les deux clans sont blessés et se regardent de travers. La confiance n’y est plus. Et les journalistes de TSN 690 l’ont vu : c’est le père qui dirige. Pas Lane.
Comment en est-on arrivé là? Hughes connaît très bien Ferris. Trop bien. Et c’est pour cela qu’il refuse de céder à ses tactiques.
Car Ferris a fait le même coup à Toronto. Il a imposé à Mitch Marner un chantage public, menaçant les Leafs de l’envoyer en arbitrage, de le pousser vers l’autonomie.
Résultat? Un contrat énorme, une relation rompue, et une sortie médiatique absurde sur la sécurité autour de la maison de Marner.
À la suite de l’élimination des Maple Leafs en deuxième ronde des séries 2025, contre les Panthers de la Floride, Mitch Marner a déclaré avoir été victime de menaces personnelles sérieuses.
L’agent Darren Ferris a confirmé que Marner avait dû engager une équipe de sécurité privée à domicile pendant deux semaines complètes, car des fans avaient proféré des menaces violentes à son endroit.
C’est Ferris lui-même, lors d’une entrevue au balado 100% Hockey, qui a révélé cette information, en expliquant que Marner ne se sentait plus en sécurité dans sa propre maison, à Toronto.
Selon Ferris, ces menaces ont été le facteur déclencheur qui a mené à la demande explicite du joueur de quitter Toronto, malgré son statut de favori local.
C’est aussi ce qui aurait poussé Ferris à chercher activement un terrain d’atterrissage, menant à la fameuse transaction "sign-and-trade" avec les Golden Knights de Vegas, où Marner a pu signer un contrat de 8 ans à 12 M$ par saison.
Mais le récit a été violemment contesté par le chroniqueur Steve Simmons du Toronto Sun. Dans une chronique incendiaire publiée le 31 août 2025, Simmons affirme que :
« Les Maple Leafs ont fait leur propre enquête. Leurs experts en sécurité n’ont rien trouvé d’alarmant. Ils remettent en question la véracité de toute l’histoire. »
Selon Simmons, il n’y aurait jamais eu de menace réelle, et Ferris aurait exagéré les faits pour justifier le départ de son client. Plusieurs fans ont appuyé cette théorie, accusant Marner d’avoir monté une « fausse histoire pour se victimiser ».
Pourquoi c’est pertinent pour Lane Hutson?
Parce que le même agent, Darren Ferris, est le supérieur de Sean Coffey, qui gère présentement la négociation tendue de Lane Hutson à Montréal.
Et tout le monde dans la LNH redoute les tactiques de Ferris : il est réputé pour chercher le maximum d’argent possible, souvent dans une atmosphère de confrontation, et pour vouloir conduire ses clients à l’autonomie complète si les offres ne lui plaisent pas.
La saga de Marner et de la sécurité à domicile illustre à quel point Ferris peut instrumentaliser l’environnement médiatique et émotionnel d’un joueur pour obtenir ce qu’il veut.
C’est cette même énergie d’encerclement, de tension, et d’intimidation contractuelle que vit actuellement Kent Hughes dans le dossier Hutson, coincé entre un joueur qui veut rester, un père trop présent, et un agent réputé pour ses bras de fer brutaux.
Ferris adore le chaos contrôlé. Il aime les bras de fer publics. Il teste la ligne entre légalité, pression psychologique, et influence paternelle.
Et dans ce dossier-ci, il manipule encore un père enragé : Rob Hutson.
Inutile de vous rappeler que Paul Marner, le père de Mitch, avait aussi perdu la tête dans les coulisses des négociations de son fils.
Bref, Darren Ferris n'est pas l'agent officiel de Lane Hutson. Mais vous pouvez parier qu'il tire les ficelles et qu'il se fout comme de l'an 40 si l’annonce récente de la prolongation de Connor McDavid à 12,5 M$/an pour deux ans a été interprétée comme un geste de loyauté. De sacrifice même.
Il se fout si McDavid montre qu’il veut gagner. Qu’il ne pense pas qu’à l’argent.
Pour le clan Hutson, c’est un faux débat. Lui, ce qu’il voit, c’est Noah Dobson, un défenseur moins électrisant, qui vient de signer à 9,5 M$/an après un camp d’entraînement jugé très moyen.
Et la question est évidente : pourquoi Hutson accepterait-il moins que Dobson? Pourquoi devrait-il être le seul à faire des sacrifices?
Hutson aime Montréal. Il ne veut pas partir. Mais il ne veut pas être exploité. Ni réduit au silence par des dirigeants qui le trouvent trop vocal, trop public, trop soutenu par son père.
Ferris, lui, veut que cette situation dégénère, comme à Toronto. Il veut un affrontement. Il pousse Hughes dans ses retranchements, sachant qu’il a plus à perdre.
C’est un avertissement sévère à tous les DG : les agents comme Ferris scrutent les moindres faiblesses, utilisent chaque faille médiatique, et exploitent chaque geste mal interprété. La pression ne retombera pas.
Elle ne fait que commencer...