Propos de Martin St-Louis: la transaction avec Boston refait surface

Propos de Martin St-Louis: la transaction avec Boston refait surface

Par David Garel le 2025-10-04

Martin St-Louis a donné des frissons à toute la salle de presse.

L’entraîneur du Canadien a bouleversé sa structure pour envoyer un message clair : les cartes sont redistribuées. Et au cœur de ce brassage, un nom a provoqué un frisson dans la salle de presse lorsqu’il a été évoqué : Adam Engström.

À la toute fin de son point de presse, St-Louis a lâché une phrase qui résonne encore : « Il a tout pour connaître une belle et longue carrière dans la LNH. »

En une seule ligne, il a placé le jeune Suédois dans une catégorie rare : celle des défenseurs que le coach considère déjà comme « NHL ready ».

Et ce n’était pas de la politesse. Engström a impressionné tout le camp avec sa mobilité, son calme sous pression, son intelligence défensive et sa capacité à s’intégrer à tous les contextes.

Dans une organisation saturée à gauche, il s’est taillé une place dans les discussions malgré le fait qu’il sera rétrogradé à Laval, sans passer par le ballottage.

C’est précisément ce statut contractuel qui l’exclut aujourd’hui de l’alignement de départ, non pas par manque de mérite, mais pour des raisons administratives.

Mais ce qui rend cette situation explosive, c’est l’effet domino qu’elle provoque sur Jayden Struble. Le défenseur américain est aujourd’hui clairement le septième défenseur de l’équipe, derrière Arber Xhekaj, et ce malgré des performances solides au camp.

Plusieurs recruteurs et observateurs répètent qu’il pourrait jouer top-4 dans plusieurs équipes de la LNH. À Montréal, il est coincé. À l’échelle de la ligue, il est convoité.

Ce n’est pas un hasard si Struble figurait dans le fameux package deal refusé par Boston pour Pavel Zacha, aux côtés de Joshua Roy et Oliver Kapanen.

Kent Hughes sait très bien que sa valeur est élevée. Nashville, notamment, garde un œil attentif. Leur côté gauche est d’une pauvreté alarmante : Adam Wilsby, à 25 ans, n’a que 23 matchs de LNH derrière la cravate et rien n’indique qu’il puisse s’imposer à moyen terme.

Dans un scénario où les Predators connaissent un mauvais départ, Ryan O’Reilly pourrait redevenir un nom en rumeur à Montréal, et Struble représenterait une monnaie d’échange crédible pour Barry Trotz.

Du côté de Boston, même si l’organisation adore le profil de Struble, robuste, mobile, intense, elle avait d’autres priorités immédiates

. Avec Zadorov, Lindholm, Mason Lohrei et Ian Mitchell à gauche, la profondeur y est déjà solide. Mais le refus de la transaction pour Zacha ne signifie pas que le dossier est clos.

Frank Seravalli a confirmé que les Bruins sont ouverts à échanger Zacha avant l’Action de grâce américaine si la bonne offre arrive sur la table. Ce qui veut dire que la valeur combinée de Struble, Kapanen et Roy n’a pas disparu du radar bostonien.

C’est là qu’Engström, paradoxalement, entre dans l’équation. En qualifiant le jeune Suédois de « gamer » et en le présentant comme un futur pilier, Martin St-Louis a indirectement envoyé un message au marché : le Canadien est prêt à bouger un défenseur établi sans affaiblir sa profondeur.

Si Engström est prêt, Struble devient plus remplaçable. Et si Struble est remplaçable, son nom devient une carte de négociation pour obtenir le fameux deuxième centre que Montréal cherche depuis deux ans.

On comprend mieux pourquoi Hughes et Gorton ont osé proposer un package Struble-Kapanen-Roy pour Zacha. Il y a un défenseur de la LNH immédiatement insérable dans un top-6, un centre prometteur avec du temps de développement, et un ailier qui pourrait éclore ailleurs.

C’est un vrai « hockey trade ». Les Bruins ont refusé, peut-être trop tôt. Car Engström n’est pas une perspective lointaine : il est prêt. Et Montréal peut se permettre de sacrifier Struble sans ouvrir de trou dans sa rotation défensive.

Dans ce contexte, chaque déclaration de St-Louis prend une valeur stratégique. Son compliment appuyé à Engström n’est pas qu’un hommage à un jeune talent : c’est aussi un signal aux 31 autres DG. Le Canadien peut bouger Struble dès maintenant sans se fragiliser.

Les prochaines semaines seront cruciales. Si Engström continue d’impressionner à Laval et qu’une blessure ou une transaction ouvre une place, il pourrait rapidement remonter.

Et à ce moment, la pression sur Hughes pour monnayer Struble sera immense. Nashville, Boston, peut-être même une équipe surprise dans l’Ouest… tous savent que Montréal dispose d’un défenseur prêt à éclore ailleurs, coincé derrière une congestion interne.

Engström a déclenché une onde de choc discrète mais réelle. Et Jayden Struble, malgré lui, pourrait bien en être la victime collatérale.