Double transaction Montréal-San Jose: Dany Dubé ouvre la porte

Double transaction Montréal-San Jose: Dany Dubé ouvre la porte

Par David Garel le 2025-11-09

À mesure que le calendrier avance, une réalité s’impose : le Canadien de Montréal s’épuise à court d’un homme.

Et ce n’est pas une impression. Selon Dany Dubé, la surcharge de minutes infligée à certains vétérans comme Mike Matheson et Jake Evans est déjà un signe avant-coureur d’un effondrement défensif s’il n’y a pas de renfort.

La conclusion de Dany Dubé est claire : le CH n’a plus de structure stable en infériorité numérique depuis les départs de David Savard, Joel Armia et Christian Dvorak.

Avant le match contre le Mammoth de l’Utah, Dubé a livré une analyse sans détour :

« Cette année, Matheson et Evans sont dans leur catégorie respective, celles des attaquants et des défenseurs, les joueurs les plus utilisés de toute la Ligue nationale. L’arrière le plus utilisé, à 4 minutes 17 secondes [en désavantage numérique], c’est Matheson. Et c’est tout près de quatre minutes pour Evans. C’est énorme, surtout que le Canadien fait partie des équipes qui écopent le plus de pénalités par match. Donc, l’inquiétude est présente. »
Mais Dubé ne s’arrête pas là. Selon lui, le problème ne se limite pas à la fatigue de Matheson et Evans, il s’étend à la profondeur :

« Ce qui m’inquiète, c’est en dessous d’eux. Qu’est-ce qu’on a ? Parce que si vous regardez le tableau, Dobson, l’an passé, il n’était pas vraiment utilisé en désavantage numérique. Là, il a presque deux minutes de plus par match. Même affaire pour Carrier. C’est beaucoup de minutes pour des gars qui ne sont pas habitués. »

Et la phrase qui résume tout :

« Vraiment, dans ce département, le Canadien surcharge certains joueurs, autant en avant qu’en défense. »
Un Canadien sans bouclier défensif

Dubé s'inquiète vraiment : Martin St-Louis n’a tout simplement plus de défenseur de type shutdown capable de stabiliser son unité à court d’un homme.

Jayden Struble et Kaiden Guhle peuvent dépanner, mais leur profil reste offensif ou transitionnel. Quant à Arber Xhekaj, il n’est pas encore utilisé dans ces situations par crainte des pénalités coûteuses.

Donc, le tout repose sur Matheson, un défenseur offensif, et Evans, un centre de soutien. Un duo courageux, mais insuffisant pour soutenir un volume aussi élevé. Dubé souligne à juste titre que le Canadien fait partie des clubs les plus punis de la LNH, ce qui amplifie le problème.

Dans ce contexte, le profil de Mario Ferraro à San Jose devient particulièrement intrigant. Le défenseur de 26 ans, utilisé sur la première unité de désavantage numérique des Sharks, est reconnu pour son jeu défensif responsable, sa mobilité et sa fiabilité en couverture. Il incarne exactement ce que Dubé décrit comme « le joueur manquant » pour équilibrer la charge de Matheson.

Son coéquipier Alexander Wennberg, de son côté, est le centre gaucher de la première unité du penalty kill des Sharks. Un joueur intelligent, calme, qui excelle dans les mises au jeu et la couverture défensive.

C’est aussi un vétéran en fin de contrat, un profil que Kent Hughes affectionne pour boucher les trous sans hypothéquer l’avenir.

La rumeur d’une transaction Montréal–San Jose enfle depuis une semaine. Le directeur général Mike Grier a déjà collaboré avec Hughes dans le passé (notamment pour la transaction impliquant le contrat de Carey Price).

Les deux dirigeants entretiennent une relation de confiance qui pourrait faciliter une entente.

Mais un obstacle surgit : les Sharks vont bien. Avec trois victoires consécutives, une fiche au-dessus de .500 et un classement qui les place tout près d’une place en séries, Grier ne se sent pas obligé de vendre tout de suite.

Pourtant, la logique contractuelle reste logique pour une transaction : Ferraro et Wennberg seront agents libres cet été.

Lors d’un point de presse récent, Grier avait d’ailleurs laissé entendre que des discussions internes étaient amorcées :

« On a des décisions importantes à prendre. Il y a un processus en place. On veut progresser, mais on doit rester réalistes. »

Grier sait qu’il devra trancher d’ici la date limite. Et Montréal, de son côté, cherche exactement ce que les Sharks ont à offrir.

Du côté du CH, Kent Hughes n’a jamais caché sa volonté d’agir avant que les trous ne plombent l'équipe rendu en séries.

Le directeur général a déclaré plus tôt cet automne :

« On ne veut pas colmater des trous temporairement, mais on doit être capables de soutenir nos jeunes. Si ça passe par un ajout stratégique, on le fera. »

Ce discours colle parfaitement à l’analyse de Dubé : le Canadien a besoin d’un correctif rapide pour éviter que la surcharge ne provoque une cascade de blessures ou un effondrement défensif.

Tout indique qu’un paquet Hughes pourrait inclure un choix de deuxième ronde et/ou un jeune joueur comme Owen Bec en échange d’un ou des deux éléments visés, tout en ayant la possibilité de rajouter des éléments pour une plus grosse transsaction. (Joshua Roy est aussi disponible comme throw-in).

Les Sharks, de leur côté, disposent d’une relève défensive chez leurs espoirs qui leur permettrait de se départir de Ferraro sans s’effondrer.

Et pour Montréal, l’ajout combiné de Ferraro et Wennberg résoudrait deux problèmes d’un coup :

Réduire la charge de Matheson et Evans en infériorité numérique.

Si Montréal veut rester compétitif, il faut agir maintenant.

Et tout porte à croire que San Jose, malgré son bon début, pourrait être le partenaire idéal pour que Hughes applique la devise qu’il martèle depuis son arrivée :

« Chaque transaction doit servir le présent sans compromettre le futur. »

Ferraro et Wennberg remplissent exactement cette équation.