Le Centre Bell en ébullition: la transaction Montréal-Nashville s’en vient

Le Centre Bell en ébullition: la transaction Montréal-Nashville s’en vient

Par David Garel le 2025-11-20

Le Centre Bell est en ébullition.

Deux recruteurs de Nashville se retrouvent au Centre Bell : la chasse est ouverte, et Montréal vient de devenir un terrain de négociation.

Il y a des soirs où la présence de scouts dans les gradins ne veut rien dire, et il y a des soirs comme celui-ci, où la conjoncture du marché, les besoins précis d’une organisation et les rumeurs qui circulent depuis deux semaines convergent au même endroit.

La présence de deux recruteurs des Predators de Nashville, Stan Drulia et Nick Vitucci, n’est pas un hasard administratif ni un simple suivi de prospects.

C’est un signe clair, visible, concret, que Barry Trotz est maintenant dans une posture de vente, et que Montréal fait partie des organisations ciblées pour une transaction majeure.

Depuis le début de saison, Nashville s’enfonce, la reconstruction devient inévitable, et les noms de Ryan O’Reilly, Steven Stamkos et même Filip Forsberg ont circulé dans les discussions de plusieurs équipes.

On ne nomme pas Jonathan Marchessault. Personne n'en veut.

Forsberg relève probablement du fantasme étant donné son statut de franchise player et qu'il va coûter la lune, mais O’Reilly et surtout Stamkos représentent des scénarios actifs.

La présence de deux recruteurs renforce cette impression : Nashville n’est pas venu regarder le match. Nashville est venu regarder des joueurs.

Et ce n’est pas compliqué de deviner lesquels. Les Predators ont besoin d’un défenseur gaucher, c’est la position la plus évidente de leur organigramme, un trou béant incapable d’être comblé malgré les signatures de l’été.

Ils chercheront un arrière robuste, NHL-ready, capable de stabiliser leur top-4. Dans cette optique, deux noms se détachent immédiatement du côté du Canadien : Arber Xhekaj et Jaden Struble.

Les deux correspondent exactement au type de joueur que Nashville veut ramener dans son vestiaire : costauds, mobiles, jeunes, capables de jouer du hockey simple et physique. (pour Struble, mais pour Xhekaj?)

Ce ne sont pas des projets, ce sont des défenseurs prêts à jouer demain soir dans la LNH. Si deux recruteurs sont là, ce n’est pas pour évaluer des prospects obscurs; c’est parce qu’ils veulent voir comment ces joueurs réagissent à la pression, à la vitesse, à la lecture de jeu, et à un match contre les Capitals où le système demande de la relance rapide.

Les discussions autour de Ryan O’Reilly, qui vaut un choix de première ronde et pourrait exiger plus si plusieurs équipes s’en mêlent, prennent soudainement une nouvelle profondeur.

Si Nashville exige Xhekaj ou Struble avec d'autres éléments au lieu d’un simple choix, la négociation devient réelle, concrète et structurée, surtout si le Canadien ne veut pas sacrifier un choix top-15 en 2026, mais préfère sacrifier leur choix 2027.

L’autre dossier, encore plus intrigant, est celui de Steven Stamkos. Contrairement à O’Reilly, il ne vaut pratiquement rien sur le marché, du moins pas en actifs.

Son contrat est lourd, son âge joue contre lui, ses chiffres offensifs sont catastrophiques, et il ne joue même plus au centre.

S’il accepte de lever sa clause de non-mouvement, ce ne sera pas pour une équipe qui l’utilisera en rôle secondaire; ce sera pour un endroit où il peut jouer avec un passeur élite.

La présence de deux recruteurs au Centre Bell tombe exactement au moment où le CH a séparé Slafkovský de Suzuki et Caufield pour le placer avec Demidov et Kapanen, un signal clair que l’organisation teste une structure permettant de libérer le premier trio pour un ajout externe... comme Stamkos...

Dans ce contexte, le vétéran des Preds devient soudainement un joueur « presque gratuit » : si Nashville retient 3 à 3,5 M$ sur le salaire annuel.

Montréal peut le ramener sous les 5 ou 5,5 M$ par année. Et à ce prix-là, la logique de Hughes change.

On ne parle plus de sacrifier un premier choix pour un joueur en déclin; on parle de payer un choix secondaire, possiblement Joshua Roy, un espoir marginal, plus une compensation modeste, pour un vétéran motivé qui veut venir.

Roy est disponible, mais il n’a plus une valeur énorme sur le marché. Il devient ici un morceau complémentaire logique, surtout si Nashville veut simplement se débarrasser du poids contractuel de Stamkos.

La vraie pièce coûteuse reste Ryan O’Reilly. Son profil est premium : centre complet, fiable défensivement, excellent sur mises en jeu, contrat court, et une réputation de guerrier qui attire automatiquement les aspirants.

Nashville peut demander un premier choix, mais l’intérêt répété pour Xhekaj et Struble indique qu’ils ne veulent pas seulement un choix, ils veulent une pièce immédiatement utile.

C’est exactement pourquoi deux recruteurs se déplacent : pour valider que ces joueurs peuvent devenir des piliers chez eux. Ce qui renforce également une autre théorie : Nashville pourrait exécuter deux transactions distinctes, une pour O’Reilly (retour sérieux) et une pour Stamkos (dump salarial avec rétention), plutôt que de combiner les deux dossiers.

Ce qui rend tout cela explosif, c’est que Montréal est l’équipe qui peut répondre aux deux besoins simultanément : offrir un défenseur gaucher pour O’Reilly et offrir un acheteur pour Stamkos, à bas prix, sans demander de retour majeur.

Peu d’équipes peuvent faire les deux. Peu d’équipes ont la marge. Peu d’équipes ont une raison émotionnelle ou tactique de ramener Stamkos. Montréal, si. C’est rare qu’un marché s’aligne ainsi.

Ce soir, la présence de deux recruteurs de Nashville n’anéantit pas les spéculations; elle les valide. On n’est plus dans les rumeurs abstraites. On est dans l’observation ciblée. Nashville prépare une vente de feu. Montréal a des assets. Les besoins s’emboîtent. Et quand les besoins s’emboîtent, le reste n’est que négociation.

La transaction Montréal-Nashville s'en vient. Assurément...