Annonce de Martin St-Louis: il cloue le bec aux journalistes

Annonce de Martin St-Louis: il cloue le bec aux journalistes

Par David Garel le 2025-12-16

La scène se déroule en quelques secondes, mais elle restera longtemps dans la mémoire du marché montréalais : Martin St-Louis arrive en conférence de presse, s’installe devant les micros… et décide de parler avant qu’on lui pose la moindre question.

Pour fermer le clapet de toute une salle. Ouch.

« Fowler sera dans le but. Dobeš sera adjoint. On sait qu’on a trois gardiens. On parle de la manière de gérer ça. On essaie d’être planifiés. Merci. »

Bang.

Trois phrases.

Il venait d’arracher d’un seul geste les trois questions que tous les journalistes avaient préparées :

Pourquoi Fowler encore? Pourquoi Dobeš sur le banc après un match parfait? Où est Montembeault?

St-Louis ne voulait pas attendre que la pression monte. Il ne voulait pas écouter la longue liste de spéculations, de sous-entendus et d’hypothèses qui, depuis dix jours, alimentent un malaise national autour de Samuel Montembeault. Il a coupé court. Sans sourire. Sans détour. Sans justification.

On comprend mieux pourquoi le "big boss" des médias au Québec est tanné de l'attitude condescendante de Martin St-Louis.

L'ancien vice-président de Québecor et propriétaire d'Arsenal Media/BPM Sports, Sylvain Chamberland, n'est plus capable de supporter l'arrogance de Martin St-Louis. Il affirme que les médias de Montréal ont peur de se faire ridiculiser par le coach quand ils posent une question (à écouter dans l'extrait vidéo suivant):

Martin St-Louis sait qu'il fait peur aux médias qui se couchent devant lui. Voilà pourquoi cette entrée en matière n’était pas seulement inhabituelle : elle était stratégique. Il savait exactement ce qu’il faisait: contrôler le narratif.

Lorsqu’on lui demande si Montembeault va jouer cette semaine, St-Louis répond d’un simple :

« Je ne sais pas. »

Pas de développement. Pas d’explication technique. Pas de diagnostics arrangés. Rien.

Puis il ajoute, sur la gestion des gardiens :

« Il n’y a pas de grand plan derrière ça. »

À Montréal, cette phrase signifie l’inverse. Le Canadien a toujours un plan. Et Martin le sait mieux que quiconque. Il est celui qui doit en porter les conséquences devant les caméras.

Chaque fois qu’on a essayé de lui tendre une perche pour justifier la mise à l’écart de Montembeault, il l’a refusée. Chaque fois qu’on a tenté de lui faire admettre qu’il y a un malaise, il a refermé la porte. Ce refus obstiné a rendu la conférence encore plus fascinante : c’était un entraîneur qui cache son jeu avec une maîtrise glaciale.

Même quand on lui demande s’il veut adresser un message aux partisans sur la position du CH au classement, un moment facile pour offrir un peu de chaleur, un peu de storytelling, il refuse, net :

« Pas vraiment. On n’a rien fait encore. »

C’est probablement la réponse la plus dure qu’il ait donnée depuis son arrivée, car St-Louis se disait fier d'être la courroie de transmission entre l'équipe et les fans. 

Mais quand ton ego et ton mépris prennent le dessus, il n'y a plus de place pour tes partisans.

Le reste de la conférence s’est déroulé avec la même énergie : St-Louis a répondu rapidement, parfois avec des phrases à moitié lancées, comme s’il n’avait plus envie de jouer au jeu des questions-réponses. On lui demande s’il est plus “day-to-day” que jamais avec le classement serré dans l'est, pour ne pas regarder trop loin.

« Toute ma vie j’ai été un gars de day-to-day. »

On lui parle de Fowler et du stress de jouer à Montréal pour la première fois?

« Je pense qu’il se concentre sur ce qu’il y a en avant de lui. »

Un journaliste essaie d’obtenir une réponse sur la mentalité du jeune gardien?

« C’est un petite échantillon. Je ne peux rien te dire. »

Chaque tentative pour l’amener à commenter à chaud la tempête autour des gardiens a été repoussée comme une mise en échec sèche.

Il ne donnera pas une seule phrase qui pourrait être interprétée comme une confirmation du malaise Montembeault. Pas une seule virgule pour alimenter la machine.

Il contrôle le message, le discours... il contrôle les journalistes comme s'ils mangeaient dans sa main.

Dans une ville où les entraîneurs se font habituellement cuisiner comme des filets mignons, Martin St-Louis a renversé la dynamique. Il n’a pas répondu aux questions : il les a écrasées. Rarement a-t-on vu un coach faire comprendre aussi clairement que la discussion publique n’influencera rien.

On nous avait promis de la transparence quand Marc Bergevin est parti.

Mais on réalise aujourd'hui que le Canadien n’expliquera plus ses décisions et n’ouvrira plus ses livres.

Au moins, on a pu se faire notre propre conclusion.

Fowler commence parce qu’il est le présent et l’avenir.

Dobeš seconde parce qu’il a gagné ce droit.

Montembeault disparait parce qu’il doit disparaître, point final.

Les défendeurs de Martin St-Louis affirment que la situation des gardiens est le sujet numéro un dans la province et qu'il ne donnera rien aux médias, parce qu’il veut une seule chose : protéger son équipe, fermer les fuites, empêcher que la tempête médiatique dicte l’alignement.

Ce matin, St-Louis n’a pas seulement dirigé une conférence de presse : il a fermé le clapet à une salle de presse en entier et repris le contrôle d’un narratif qui menaçait d’exploser.

Toujours plus facile que les journalistes effrayés se couchent devant toi.