Fausse déclaration de Martin St-Louis: TVA Sports accuse le coach de mentir

Fausse déclaration de Martin St-Louis: TVA Sports accuse le coach de mentir

Par David Garel le 2025-10-08

Ce qui se passe actuellement autour de Patrik Laine à Montréal n’est plus une simple question de trios. C’est devenu un malaise public, un théâtre à ciel ouvert dans lequel Martin St-Louis joue un double jeu avec les journalistes, les partisans et son vestiaire.

Et TVA Sports vient de lancer une bombe en direct : Jean-Charles Lajoie et Tony Marinaro ont accusé ouvertement St-Louis de mentir, en décortiquant ses propos et en exposant les contradictions évidentes dans sa gestion de Laine.

Mercredi matin, à deux jours du premier match de la saison, tout semblait pourtant clair : Laine était sur le quatrième trio.

L’ordre des répétitions à l’entraînement ne mentait pas :

Laine-Evans-Anderson s’entraînaient comme quatrième unité. Mais Martin St-Louis a voulu brouiller les cartes. Lorsqu’interrogé, il a sorti une réponse confuse, mi-figue mi-raisin, censée expliquer son choix.

« On parle souvent du temps de jeu en avantage numérique et en désavantage. Disons qu’il y a trois unités de chaque côté, ça fait 12 minutes. Il reste 48 minutes de jeu à cinq contre cinq, et c’est là que doit se situer notre priorité.

Les unités spéciales sont importantes, oui, mais 85 % du match se joue à forces égales. Ce sont les actions sans la rondelle qui font la différence, des deux côtés de la patinoire. Et moi, ce que j’ai vu de Patty dans les deux derniers matchs, je suis très encouragé. »

Sur le plateau de TVA Sports, Marinaro et Lajoie n’ont pas laissé passer cette déclaration. Marinaro a décortiqué chaque mot et relevé une incohérence flagrante : comment peut-on dire être “encouragé” par Laine tout en le reléguant au quatrième trio dès l’ouverture de la saison ?

« C’est confus, a lancé Marinaro. D’un côté, il dit qu’il est encouragé. De l’autre, il explique qu’à forces égales, il n’a pas assez confiance en lui. C’est une façon diplomatique de dire qu’il ne lui fait pas confiance, sans le dire ouvertement. »

Jean-Charles Lajoie a été encore plus brutal. Dans son segment avec Tony Marinaro, il a qualifié Laine de joueur « qui ne correspond plus du tout à l’identité que le Canadien veut établir ». Il a ajouté :

« Celui qui est dans les jambes, et je te parle d’homogénéité à l’attaque chez le Canadien, c’est Patrik Laine. Celui qui ne correspond plus du tout à ce qu’on recherche comme identité, c’est Patrik Laine. »

Il a même suggéré que Zachary Bolduc ou Cole Caufield pourraient parfaitement remplir le rôle offensif de Laine en avantage numérique.

« Qu’est-ce qui dit que Bolduc ne peut pas les marquer, ces buts-là ? Qu’est-ce qui dit que Caufield ne peut pas les prendre ? », a-t-il lancé, en citant aussi Noah Dobson comme option dans le « bureau » de Laine.

Tony Marinaro, plus nuancé, a tenté de défendre l’utilité du tir de Laine : « Certains gars sont payés pour la mettre dedans », a-t-il rappelé. Mais même lui a reconnu le fond du problème : ce que dit Martin St-Louis ne colle pas à la réalité. Et cette dissonance commence à exaspérer tout le monde.

Marinaro l’a dit clairement :

« Si c’était uniquement la décision de Martin, sans tenir compte du salaire, Laine serait déjà au ballottage. C’est évident. Mais il ne peut pas le dire. Alors il jongle avec des réponses diplomatiques pour protéger le joueur et éviter de déclencher une tempête dans le vestiaire. »

Cette phrase est lourde de sens. Car elle met le doigt sur l’enjeu central : Patrik Laine est devenu un cauchemar public, et Martin St-Louis n’a plus de solution claire. Il tente de le ménager, de ne pas l’humilier publiquement, mais le vestiaire, les médias et les partisans voient clair. Et la pression devient insoutenable.

Sur TVA Sports, l’image du « quatrième trio à trois testicules » a frappé les esprits. Marinaro a expliqué avec sarcasme :

« Un quatrième trio doit avoir trois testicules. Et Patrick Laine n’en est pas un. Quand tu mets Laine là, tu lui retires une des trois testicules. »

Derrière la formule colorée, le message est sans pitié : Laine n’a rien à faire sur une unité destinée à imposer le rythme, déranger l’adversaire et défendre férocement.

Il ne colle pas à cette identité. Et si Martin St-Louis continue à le forcer dans ce moule, c’est uniquement pour des raisons contractuelles et politiques, pas sportives.

Le malaise est d’autant plus grand que Kent Hughes lui-même a dû intervenir cet été. Dans une entrevue à La Presse, le directeur général a reconnu avoir tenu une longue discussion individuelle avec Laine pour tenter de le « recadrer » :

« Des fois, ça prend une communication, un reset. Je lui ai parlé de son jeu à 5 contre 5. Je lui ai dit que les attentes n’étaient pas qu’il score 40 buts, mais qu’il montre des améliorations à 5 contre 5. »

Ce genre d’intervention de la direction est extrêmement rare. Hughes l’a confirmé :

« Peut-être un ou deux joueurs par année. »

Laine est un cas à part. Un joueur à gérer comme un enfant difficile, qui nécessite un traitement spécial et une pédagogie personnalisée. Et cela, dans un marché comme Montréal, est une bombe à retardement.

Ce que TVA Sports a fait cette semaine, c’est exploser cette bombe au grand jour. Les analystes n’acceptent plus le discours officiel. Ils accusent Martin St-Louis de leur mentir en conférence de presse. Ils refusent d’être complices d’une mise en scène destinée à protéger un joueur en chute libre.

Et ils ne sont pas seuls. Les partisans aussi sont à bout. Sur les réseaux sociaux, les réactions sont cinglantes.

« Je suis tanné, je ne veux plus jamais voir Dach et Laine sur une même ligne. C’est affreux !!! », écrivait un internaute.

Un autre ajoutait : « Laine ne finira pas l’année avec le CH. Il finira à Laval »

Dans ce climat, Martin St-Louis tente de garder le contrôle. Il inverse l’ordre des répétitions à l’entraînement pour faire passer le quatrième trio en deuxième, simplement pour ne pas humilier Laine. Il refuse de prononcer les mots que tout le monde comprend. Il joue un jeu dangereux.

Parce que ce double discours ne peut pas durer éternellement. À mesure que Laine glisse dans la hiérarchie, la tension monte entre l’entraîneur, les médias et les partisans. Et plus il essaie de cacher le malaise, plus il l’expose.

Patrik Laine n’est plus un joueur de premier plan. Il n’est même plus un joueur de top-9 fiable. Il est un fardeau que Martin St-Louis tente de maquiller, et TVA Sports vient de lui arracher le masque en direct.