Montréal aime les symboles, et celui du match de ce soir est impossible à ignorer. Jacob Fowler, 21 ans, va vivre son premier départ au Centre Bell, devant un public qui n’a rien oublié de Dryden, de Roy ou de Price.
Mais ce soir ne raconte pas seulement l’émergence d’un prodige. Ce soir, c’est un verdict... contre Samuel Montembeault.
Le Canadien envoie Fowler comme numéro un.
Le Canadien garde Jakub Dobeš comme adjoint.
Et Montembeault ne mettra même pas un pied sur le banc.
Dans un marché où chaque geste est un communiqué non verbal, c’est la plus grosse déclaration de la saison.
Fowler n’est plus une expérience ou un rappel temporaire. Il est le gardien. Point.
Et tout ce qui se passe autour de lui est organisé pour le couronner.
Le message à Dobeš est sur: tu peux briller, mais ce filet n’est plus le tien.
Le Tchèque sortait d’un match extraordinaire contre McDavid et les Oilers. Une performance où il a clairement voulu répondre aux rumeurs de transaction, aux critiques, aux doutes sur son avenir. Et pourtant : on ne lui redonne pas le filet.
Fowler l’obtient.
Dobeš reste dans l’histoire comme un soldat utile, mais ce soir, il retourne à son rôle : celui du gardien qui attend que la porte s’ouvre. Et elle ne s’ouvrira plus très souvent.
Quand un jeune de 21 ans, un troisième choix aussi calme qu’un moine, obtient deux de trois départs dès son arrivée… le message est écrit en lettres de feu.
Mais la vraie bombe, la vraie inquiétude, le vrai malaise, c’est Montembeault.
Il ne joue pas. Il ne seconde même pas. Il disparaît.
Et soudain, ce que La Presse avançait avec prudence devient un scénario impossible à ignorer : il se passe quelque chose dans la vie personnelle de Montembeault.
Quelque chose de suffisamment important pour que le CH : ne le fasse plus jouer, ne le garde même plus sur le banc, ne communique aucune explication claire.
Voilà la véritable tempête, celle qui embarrasse, qui dérange, qui semble flotter dans chaque conférence de presse, c’est Montembeault.
Non seulement il ne joue plus, mais on le fait disparaître, ce qui laisse l’impression d’un dossier qu’on tente d’étouffer en douceur.
La Presse l’a dit du bout des lèvres, avec un malaise évident : il se passe quelque chose dans la vie personnelle du gardien. Quelque chose que l’équipe ne veut pas exposer, mais qui influence visiblement son état mental, son niveau d’engagement, ses performances et peut-être même ses relations internes.
Et ce n’est pas comme si cet inconfort sortait de nulle part. L’épisode de Bécancour (Sainte-Gertrude), avait laissé un goût étrange à plusieurs personnes dans l’organisation.
Montembeault, dit “malade”, quitte subitement pour se rendre dans la maison familiale, s’isoler alors que l’équipe croyait qu’il devait se reposer.
Déjà, certains trouvaient la situation nébuleuse, surtout après un été où son mariage avait attiré toutes sortes de spéculations sur sa stabilité personnelle, alors que plusieurs accusent le gardien de ne pas d'être entraîné sérieusement cet été, lui qui est arrivé au camp d'entraînement avec un taux de gras bien trop élevé.
Dans un marché comme Montréal, les perceptions ont un poids énorme. Un inconfort se crée, une impression de fragilité circule et voilà que tout le monde doute sur sa préparation mentale.
L’organisation n’a pas voulu dramatiser et n’a jamais voulu exposer Montembeault et son mensonge. Mais clairement quelque chose s'est brisé entre les dirigeants du CH et le gardien.
Après sa maladie simulée pour aller voir sa famille à Sainte-Gertrude... il y a eu Tampa Bay : ce match où Martin St-Louis, voulant le “protéger”, l’a projeté dans la gueule du loup pour remplacer un Dobeš qui se noyait.
Montembeault n’était clairement pas prêt, aucunement entré et zéro mentalement disponible. Il s’est fait détruire. Ce soir-là, l’organisation a compris que c'était terminé pour Montembeault à Montréal.
Et depuis, le CH veut le faire disparaître de l'espace public en le cachant. Toutes les demandes d'entrevues sont refusées et on voit une déconnexion inquiétante entre le joueur et l’équipe.
Aujourd’hui, certains dans les médias murmurent que le problème dépasse le hockey. Que l’homme traverse quelque chose de lourd, peut-être lié à sa vie conjugale, peut-être à sa famille, peut-être à autre chose encore.
Rien n’est clair, mais tout est ressenti. Et personne n’ose mettre de mots précis sur cette zone grise qui plane autour de lui. Ce silence, combiné à l’effacement progressif sur la glace, crée une atmosphère trouble, presque gênante.
Le Canadien refuse de le soumettre au ballottage, non pas pour le protéger sportivement, mais pour éviter de rendre la crise officielle.
Personne ne le réclamerait avec ses chiffres actuels (pire gardien de la LNH dans toutes les catgories). L'envoyer au ballottage serait l’équivalent d’un avis public : notre gardien québécois s’est écroulé et ne vaut plus rien.
Montréal ne veut pas vivre cette image. Alors on le rend invisible.
Ce n’est plus un enjeu technique ou un enjeu d’efficacité. C’est devenu un dossier opaque, tendu, fragile et surtout malaisant pour tout le monde qui est impliqué.
Le premier départ de Fowler au Centre Bell dit tout : Montréal a trouvé son gardien du futur et ’installe comme gardien du présent.
Le CH ne reculera plus.
Montréal prépare déjà la version 2026 avec Fowler comme pierre angulaire.
Le Centre Bell vibrait pour Price. Il a cherché un successeur pendant dix ans. Il vient de le trouver.
Et ce soir, en patinant vers son filet, Fowler ne remplace pas Montembeault. Il l’enterre.
