Samuel Montembeault vit présentement ce que peu de joueurs souhaitent traverser dans une carrière : ce moment où ton nom devient un défoulement collectif, un punching-ball numérique, une cible facile pour des foules frustrées qui cherchent un responsable à leurs angoisses sportives.
Depuis quelques jours, les réseaux sociaux se déchaînent, et Montembeault est aspiré malgré lui dans une tempête qui n’a plus rien de rationnel, ni de mesuré.
À Los Angeles, la blessure de Darcy Kuemper, percuté violemment par Mikko Rantanen, a créé un vide immédiat devant le filet, et comme toujours dans cette ligue, dès qu’un trou apparaît, les rumeurs explosent.
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Les Kings ont rappelé Pheonix Copley, mais personne ne croit réellement que l’organisation puisse naviguer longtemps dans la course aux séries avec cette solution temporaire.
La machine à spéculations s’est excitée… et Samuel Montembeault s’est retrouvé projeté au cœur du scénario.
Sur le papier, l’idée peut sembler logique à certains : Montréal cherche à bouger, Los Angeles manque soudainement de stabilité devant le filet, Phillip Danault est au centre des discussions, et les Kings veulent absolument un centre droitier établi en retour. Mais ce qui choque, ce n’est pas la rumeur en soi. C’est la violence du rejet.
Sur les plateformes sociales des Kings, le verdict est brutal, sans nuance, sans filtre. Montembeault est décrit comme « le pire gardien de la ligue », un « problème », un « risque inutile ».
Certains refusent catégoriquement l’idée de le voir débarquer en Californie, même comme pièce secondaire dans une transaction plus large.
On ne débat pas de son potentiel. On le balaie. On l’écarte. On le ridiculise. Comme si son nom seul suffisait à faire reculer une équipe aspirante.
De côté de Phillip Danault, contrairement à ce que certains voudraient faire croire, n’entretient aucune amertume envers le Canadien de Montréal.
Son départ en 2021 était seulement lié à sa haine envers Marc Bergevin. Mais ses liens avec Geoff Molson sont demeurés solides, et surtout, Danault voit un club qui se rapproche lentement mais sûrement des séries.
Les informations rapportées par Renaud Lavoie et Anthony Martineau à TVA Sports ont ajouté une couche de clarté au dossier : Montréal ferait bel et bien partie du top 3 des destinations souhaitées par Danault.
À 33 ans, avec un contrat qui court jusqu’en 2027, il sait que son prochain mouvement pourrait définir la fin de sa carrière. Il ne cherche pas un projet de reconstruction complète, ni un exil à l’autre bout du continent. Il cherche une équipe compétitive, connue, familière, et le Canadien coche toutes ces cases… sur le plan humain, du moins.
Le Canadien veut Danault… mais pas à n’importe quel prix. Kent Hughes est clair : Jake Evans ne fait pas partie de l’offre. Montréal préfère pousser Owen Beck, ce qui explique son rappel, sa mise en vitrine, son exposition soudaine.
Le problème, c’est que Los Angeles ne cherche pas un projet. Les Kings veulent un centre établi, prêt à jouer maintenant.
C’est précisément dans le refus de donner Jake Evans que sont nées les rumeurs les plus absurdes, dont celle impliquant Samuel Montembeault.
Les Kings accepteraient-ils Beck et Montembeault pou Danault? Voyons donc!
À Montréal, c'est le désastre complet autour du Québécois qui, il n’y a pas si longtemps, était louangé pour sa résilience, pour sa progression, pour sa capacité à encaisser les tempêtes derrière une équipe jeune et parfois désorganisée.
Le pauvre Sam devient soudainement un poids imaginaire dans l’imaginaire collectif d’une autre base partisane. Et pendant que certains, ici, se demandent si un changement d’air pourrait lui faire du bien, là-bas, on n’en veut tout simplement pas.
Le nom de Montembeault est devenu radioactif... du Québec... à la Californie...
Et le plus dur, c’est que Montembeault n’a rien demandé. Il n’a pas exigé d’échange. Il n’a pas mis de pression sur la direction.
Honnêtement, étant le pire gardien de la LNH, il ne pourrait pas.
Pendant que Phillip Danault tente de forcer la main de Los Angeles pour quitter avant le gel des transactions dans la nuit du 19 au 20 décembre, Montembeault devient un nom qu’on jette dans les discussions sans égard à l’humain derrière le masque.
Ce qui se joue présentement dépasse le simple hockey. C’est le reflet brutal de ce que la LNH peut faire à un joueur quand il s'effondre sportivement.
Un jour, tu es une solution. Le lendemain, tu es un problème. Et entre les deux, il n’y a aucune pitié.
Samuel Montembeault est mauvais. On veut qu'il parte. Mais le voir devenir, malgré lui, le symbole d’un cauchemar à Los Angeles, dans une ville où il n’a même pas mis les pieds, en dit long sur la cruauté du cycle médiatique moderne.
Et pendant que les rumeurs continuent de s’envenimer, une chose demeure : dans tout ce chaos, il y a un homme qui encaisse en silence, pendant que le monde du hockey décide de son sort à coups de commentaires sociaux sans visage.
