Ça fait trente ans qu’on se fait vendre le même mensonge à Montréal.
La reconstruction éternelle. Le discours du « soyez patients », « attendez la relève », « d’ici trois ans ».
Chaque été, les partisans du Canadien se faisaient endormir comme des enfants avec une petite chanson de berceuse, et chaque hiver, ils se réveillaient avec la gueule de bois d’une 28e position au classement.
Mais cette fois, c’est fini. Cette fois, Hughes et Gorton ont transformé le rêve en cauchemar pour les rivaux.
Steven Ellis de Daily Faceoff le confirme : le Canadien de Montréal possède la deuxième meilleure banque d’espoirs de toute la Ligue nationale.
Deuxième. Juste derrière San Jose, mais devant Chicago et ses millions de hype autour de Bedard.
Devant Anaheim et Minnesota.
Montréal est dans le top 3, et ça, c’est un tremblement de terre pour toute la LNH.
Et au cœur de cette bombe atomique, il y a Ivan Demidov.
Oui, le joyau russe. L’arme nucléaire de la reconstruction.
Demidov, c’est pas un espoir comme Kotkaniemi qu’on a brûlé en le lançant trop jeune dans la gueule du loup.
C’est pas un Galchenyuk qui s’est perdu dans les vapeurs d’une carrière mal gérée.
Non, Demidov, c’est la dynamite pure, le gars qui peut débarquer dès cet automne et te foutre 70 points comme si de rien n’était.
Ellis l’écrit noir sur blanc : Demidov va mener le bal dès sa première saison.
C’est pas un projet à développer dans quatre ans, c’est un Calder potentiel, un an après que Lane Hutson ait déjà mis la main dessus.
Imaginez la scène : deux années de suite, deux recrues du Canadien qui ramassent le Calder. Montréal n’a pas une reconstruction, ils ont une dynastie en gestation.
Et parlons de Hutson, justement.
Le prophète. L’enfant prodige. 66 points à sa première saison dans la LNH, avec l’arrogance d’un gamin qui sait qu’il est meilleur que tout le monde.
Le gars est déjà en train de se placer pour être le premier défenseur à 10 millions par année dans l’histoire du Canadien.
Est-ce que ça fait peur à Kent Hughes?
Peut-être. Mais c’est exactement ce que tu veux.
Parce que ce genre de problème-là, c’est un problème de riches.
Dans une ligue où Toronto paie Tavares 11 millions pour vieillir tranquillement, Montréal paie Caufield 7,85, Slafkovsky 7,6, et s’apprête à voler Hutson à long terme.
Tu veux un exemple de « vol de banque »? Voilà.
Et derrière ces deux têtes d’affiche, il y a le reste de la sainte-trinité montréalaise : Reinbacher en défense, stud format franchise; Jacob Fowler dans les buts, déjà vu comme le meilleur gardien de sa génération; et Demidov à l’avant, un futur marqueur de 40 buts.
Rare sont les organisations qui peuvent dire qu’elles possèdent un espoir élite à chaque position.
San Jose a Celebrini, Chicago a Bedard, Anaheim a McTavish… mais personne n’a le triangle parfait comme Montréal.
C’est une anomalie statistique. Et c’est exactement ce qui fait peur aux autres DG.
Parce que soyons honnêtes : avec Bergevin, ce n’était pas ça.
Bergevin patchait. Bergevin bricolait. Bergevin te sortait des transactions Subban pour Weber et te vendait ça comme une victoire.
Bergevin étirait Price et Pacioretty jusqu’à l’os sans jamais leur donner les outils pour gagner.
Résultat? Zéro Coupe, zéro parade, une finale de 2021 qui ressemble plus à une hallucination collective qu’à un vrai accomplissement.
Hughes et Gorton, eux, n’ont pas fait de patchage.
Ils ont tout rasé, reconstruit les fondations, et imposé une hiérarchie salariale claire. Pas de caprice. Pas d’égo qui dépasse celui du capitaine.Pas de vestiaire éclaté.
Et aujourd’hui, ça paye : Montréal est top 2.
Mais attention, parce qu’il y a toujours deux scénarios.
Le rêve : Demidov explose dès cette année avec 70 points, Hutson flirte avec les 80, Fowler devient numéro un d’ici deux ans, et Montréal se retrouve en train de jouer la Coupe Stanley d’ici trois ans.
Pour une fois, c’est Montréal qui a les cartes en main.
Et tout ça, ça prend encore plus de sens quand tu regardes autour.
Toronto? Marner est parti, Tavares est fini, Nylander va encore choker en avril.
Boston? Reconstruction assumée.
Tampa? Kucherov vieillit, Hedman aussi, Stamkos est parti.
Ottawa? Encore coincés dans leur éternel projet à deux-trois ans.
Buffalo? Éternel rebuild.
Detroit? Des patchs, des contrats recyclés, aucun plan clair.
Pendant que tous ces clubs pataugent, Montréal monte. Et pas lentement, non. Montréal monte en flèche.
Martin St-Louis l’a répété cent fois : goûter aux séries, ça change un joueur pour toujours.
Le Canadien l’a vécu l’an dernier. Ils ont senti l’odeur, entendu le bruit, compris ce que ça prend.
St-Louis sait de quoi il parle : en 2003, il s’était fait sortir par les Devils avec Tampa en final de l'Est.
Un an plus tard, il revenait pour gagner la Coupe. C’est exactement ce que vit le Canadien : ils ont goûté, et maintenant ils veulent dévorer.
Alors oui, catastrophe annoncée pour les rivaux.
Parce qu’à Montréal, on n’est plus dans la théorie.
On est dans le concret.
Le top 2 de la LNH en banque d’espoirs.
Deux Calders potentiels coup sur coup.
Une hiérarchie salariale respectée. Et surtout, un vestiaire jeune qui croit à la mission.
Mais rappelons-nous une chose : tout ça, toutes ces belles statistiques, tous ces beaux classements, ça ne veut rien dire si, dans cinq ans, il n’y a pas une Coupe Stanley qui se promène sur la Sainte-Catherine.
Parce que le hockey à Montréal, c’est pas un concours de participation.
C’est pas une médaille de bronze. C’est tout ou rien.
Et pour la première fois depuis trop longtemps, on a l’impression que ce sera tout.
AMEN