Pascal Vincent a dirigé son dernier match avec le Rocket de Laval dans des circonstances cruelles selon les informations du journaliste Marco Normandin. Non seulement son équipe s’est effondrée à deux minutes de la prolongation dans le match #4 à Charlotte, mais c’est surtout le lendemain matin que le pire est survenu.
Alors qu’il croyait encore avoir une chance d’obtenir un poste dans la LNH, les Penguins de Pittsburgh ont annoncé l’embauche de Dan Muse comme nouvel entraîneur-chef.
Une décision perçue comme une trahison dans l’entourage de Vincent, qui caressait depuis des semaines le rêve de rejoindre l’organisation de Sidney Crosby.
Car, selon plusieurs sources, Vincent croyait fermement être sur la courte liste de Kyle Dubas. Le lien entre l’ex-DG des Leafs et Vincent était connu.
Les deux hommes s’étaient côtoyés dans plusieurs événements de développement au fil des années, et tout laissait croire que le profil de Pascal Vincent — un homme d’expérience, fin pédagogue, passé par Columbus et Winnipeg — convenait parfaitement au rôle.
Mais au lieu de ça, c’est Dan Muse, l'entraîneur-adjoint des Rangers de New York, responsable des défenseurs, qui a été sélectionné.
Un choix pour le moins étrange, quand on considère que la brigade défensive des Rangers a été l’un des points faibles de l’équipe en séries éliminatoires.
L’argument de l’expertise défensive de Muse tombe à plat. Dans certains cercles, on parle déjà d’une nomination « politique », dictée par le fait que Dubas est un ami de Dan Muse, et non par un réel processus de sélection basé sur les compétences.
Pour Pascal Vincent, la claque est double. Non seulement il voit son rêve de redevenir entraîneur-chef dans la LNH s’évaporer en une nuit, mais il doit maintenant se résigner à quitter Laval pour un simple poste d'adjoint.
Le scoop de Marco Normandin, publié hier, annonçait déjà les couleurs : Vincent est en discussions avancées pour devenir entraîneur-adjoint à Tampa Bay ou avec les Islanders de New York.
Mais à ses yeux, ces options étaient secondaires. Ce qu’il voulait, c’était une équipe à lui. Un vestiaire à lui. Une revanche, surtout, après le fiasco des Blue Jackets en 2023-2024.
Et c’est tout le contraire qui s’est produit.
« Je suis déçu pour les gars, parce qu’on leur a demandé de continuer d’y croire et ils l’ont fait », avait-il soufflé, visiblement ébranlé, après l’élimination du Rocket à Charlotte.
Mais ce que plusieurs ont vu dans ses yeux, c’était la tristesse d’un homme qui savait qu’il venait de perdre beaucoup plus qu’un simple match. Vincent savait déjà, dans le tunnel du "Bojangles Coliseum" à Charlotte, que ses chances de se relancer avec Pittsburgh venaient de s’éteindre.
Avec sa voix grave et son regard figé, Vincent a tenté de sauver la façade :
« Ça va prendre un peu de temps à digérer. Mais lorsqu’on va faire le bilan, je pense qu’il va y avoir beaucoup de positif. »
Or, dans les coulisses, le ton est tout autre. Vincent aurait confié à ses proches qu’il se sent floué par le processus à Pittsburgh, lui qui avait pourtant présenté un plan détaillé de développement, axé sur les jeunes espoirs des Penguins.
La sélection de Dan Muse, un homme sans aucune expérience comme entraîneur-chef dans la LNH ou la LAH, a été perçue comme un gifle.
Certains dans l’organisation du Rocket parlent même de « cauchemar personnel » pour Vincent, qui voyait dans les Penguins une dernière planche de salut après une fin de saison catastrophique à Laval.
Il faut se rappeler que Pascal Vincent n’était déjà plus en odeur de sainteté à Montréal. Sa gestion des gardiens, notamment le conflit autour de Cayden Primeau et Jacob Fowler, a laissé des cicatrices.
Jeff Gorton et Kent Hughes lui avaient donné le feu vert pour aligner Primeau en séries contre Charlotte, mais à contrecœur. Eux, voulaient Fowler. Ils avaient simplement voulu éviter un conflit ouvert. Et ils savaient déjà, à ce moment, que Vincent allait quitter à la fin de la saison.
Ce départ, désormais inévitable, ne se fera donc pas dans le succès. Il quitte Laval sans promotion, sans bague, sans vengeance.
« C’est un monde cruel », a lancé un proche collaborateur de Vincent.
« Tu penses que tu as une vraie chance, tu prépares ton dossier, tu attends que ta saison finisse pour éviter les distractions… Et le lendemain de ton élimination, on nomme un gars que personne n’avait vu venir. »
Désormais, il semble que Vincent devra se rabattre sur un poste d’adjoint. Les Islanders de New York sont une option selon les dernières informations. Patrick Roy veut renforcer son banc derrière lu après les congédiements de John MacLean et Tommy Albelin, et l’arrivée de Mathieu Darche comme directeur général pousse vers une approche plus rigide, plus stratégique. Et Vincent est un coach minutieux, en plus d'être Québécois, ce qui est un "fit" parfait à Long Island.
Son nom est également lié aux Lightning de Tampa Bay, où Julien Brisebois serait très intéressé à offrir un poste d’adjoint à Pascal Vincent pour seconder Jon Cooper.
Mais Vincent le sait : être adjoint, ce n’est pas être maître à bord. C’est observer, suggérer, parfois subir. Pour un homme de caractère comme lui, qui a déjà dirigé à Winnipeg, à Columbus et qui a toujours rêvé d’un retour par la grande porte, le goût de la défaite est encore plus amer.
Dans son bilan de fin de saison, prévu pour jeudi, Pascal Vincent livrera sans doute une analyse mesurée, professionnelle, sur le chemin parcouru par ses joueurs. Il parlera de Roy, de Mailloux, de Beck, de Fowler. Il soulignera les efforts, les progrès, les étapes franchies. Mais derrière ce discours, tout le monde saura que le cœur n’y est plus.
La réalité est sans pitié : Pascal Vincent quitte Laval sans poste de coache en chef dans la LNH, sans finale, sans victoire.
Cruel... et sans pitié...