Cauchemar pour Paul Arcand: la vérité est dévoilée

Cauchemar pour Paul Arcand: la vérité est dévoilée

Par David Garel le 2025-05-29

Paul Arcand. Ce nom évoque le roi incontesté des ondes matinales pendant plus de deux décennies au 98,5 FM. Une voix qui a réveillé le Québec, imposé des sujets, influencé les débats.

Mais aujourd'hui, à la lumière d’une série de scandales et d’effondrements internes à Cogeco, la figure d’Arcand n’apparaît plus aussi noble. Et si le départ du « roi » avait laissé derrière lui un royaume en ruines?

C’est ce que dénonce Gilles Proulx, vétéran de la radio, dans une entrevue exclusive qu'il m'a donnée sur les ondes de Hockey30. Cet extrait vidéo dévoile la vérité sur le départ d'Arcand qui a choqué le Québec:

Sans détour, il affirme :

« Paul Arcand, je le dis, ça le choque à tout coup. Il n’a pas été un grand animateur. Il n’a pas donné de l’éclat, de l’humour. En dehors du micro, Paul Arcand est le gars le plus drôle au monde. Quand il se moque. Il savait se moquer et trouver les travers des vedettes, etc. Mais dès qu’il arrivait au micro, c’était très doucereux.

Sauf qu’il avait une grosse équipe. Il était avec 13 satellites entre 5 heures du matin et 10 heures. 13 satellites. Il est 8h25, voici Joe Blow qui nous parle d’économie. Il est 8h45, voici Joe Blow qui nous parle de sport. C’est facile. Ce n’est pas une émission où tu es trois heures tout seul, comme André Arthur et moi. On a réussi à faire notre marque dans une période où il y avait une fièvre en faveur de ces radios fonceuses, si on veut. Cela n'existe plus. »

Ce témoignage met à mal le mythe Arcand. On découvre un homme qui s’appuyait sur une armée de collaborateurs pour éviter la solitude du micro. Il ne formait pas de relève. Il ne formait pas Patrick Lagacé. Il n’a pas préparé son successeur. Il a laissé une station vulnérable, sans capitaine, avec un micro encore chaud, mais un navire déjà en train de sombrer.

Sous son règne, le 98,5 FM a connu un âge d’or. Mais selon les propos de Gilles Proulx, tout cela reposait sur une façade bien huilée. Arcand enchaînait les segments, les invités, les reportages pré-enregistrés, évitant la véritable improvisation, évitant les risques. Une mécanique bien rodée, mais pas le fruit d’un grand souffle créatif. Une émission plus proche du bulletin qu’un espace de débat vivant.

Ce style a fini par créer une dépendance : dépendance à l’équipe, dépendance à la structure, dépendance à la sécurité. En ne transmettant rien, en ne formant personne, Arcand a créé un vide. Un désert de leadership.

L’échec du passage de témoin lui appartient à cent pout cent.

Lorsque Patrick Lagacé a été choisi pour reprendre le flambeau, beaucoup ont cru que la transition serait fluide. Mais très vite, les failles sont apparues. La radio ne s’improvise pas. Et Patrick Lagacé, bien qu’opinionné et visible dans l’espace médiatique, n’avait pas été formé à la rigueur du matin. Il n’a pas reçu l’appui d’Arcand, qui, selon plusieurs sources, est resté distant et ne l'a pas préparé du tout.

Résultat? Un effondrement programmé.

L’émission de Lagacé s’effondre jour après jour. Les sondages numéristes à venir en juin 2025 sont redoutés. Des sources internes rapportent que l’émission matinale de Radio-Canada, animée par Patrick Masbourian, est sur le point de dépasser celle de Lagacé. Un renversement historique.

Et comme pour empirer les choses, les propos de Gilles Proulx viennent détruire le dernier rempart de légitimité qu’il restait à Lagacé : l’appui du patriarche. Arcand lui-même aurait abandonné son successeur, refusant de le guider, trop préoccupé par sa propre légende.

Il est facile de blâmer Patrick Lagacé pour tous les maux de Cogeco. Le congédiement de Pierre-Yves McSween. Le congédiement de MC Gilles. La guerre ouverte entre Philippe et Jérémy Filosa. Les tensions avec la direction.

Mais si l’on remonte aux origines, une évidence saute aux yeux : tout a commencé par l’absence de Paul Arcand.

L’absence d’un plan de relève. L’absence de transfert de compétences. L’absence de mentorat. Paul Arcand, par orgueil ou par paresse, a refusé de préparer le terrain. Il a quitté sans former. Il a quitté sans bâtir. Il a laissé un trône vide.

Et ce trône vide a attiré les vautours. Lagacé a pris le pouvoir sans préparation. Et depuis, c’est la chute.

Gilles Proulx a raison.

Quand Gilles Proulx évoque les vrais animateurs, il rappelle une époque où le micro se tenait seul. Où l’auditeur écoutait une voix, une pensée, une personnalité, pas un défilé d’invités préprogrammés.

Arcand, lui, c’était la salle de nouvelles. L’ordre. La mécanique. Le confort. Mais le feu sacré? L’audace? Le verbe? Non. Et cela, Proulx ne le pardonne pas, comme il le clame haut et fort dans l'extrait vidéo suivant:

Et Gilles Proulx est tout simplement cinglant pour décrire ce qu’est devenue la radio parlée au Québec. Dans une tirade lucide et percutante, il condamne l’état actuel du 98.5 FM et des stations dominantes, qu’il juge lisses, aseptisées, déconnectées de la passion qui a jadis fait vibrer les ondes.

« On est passés à des radios suffisantes, insuffisantes, plates, ennuyeuses. Des radios qui disent tout et rien », tranche-t-il, évoquant avec nostalgie.

Ces mots résonnent comme une gifle pour les architectes actuels du 98.5 FM, qui ont transformé un média de personnalité en une machine à segments. Proulx pointe du doigt un virage fade, où même les grands comme Paul Arcand n’ont pu laissé un héritage qui ne s'effondre pas.

Dans un moment cinglant, il dit :

« Ce que je déplore du 98.5, c’est que c’est une station fade. On dirait une soupe tiède, sans piquant, sans relief. Tout est dans le contrôle. Le formatage est total. Il n’y a plus de spontanéité, plus de colère, plus de feu sacré. »

« Avant, on avait des opinions qui brassaient, qui dérangeaient. Aujourd’hui, tout le monde se ressemble. On dirait qu’ils ont tous passé par le même moule. Ils veulent surtout pas froisser personne. »

Et c’est peut-être là la plus grande vérité sur Paul Arcand. Il n’a jamais été seul. Il n’a jamais été à nu. Il n’a jamais été un combattant de la parole. Et à force de se protéger, il a oublié de transmettre.

Aujourd’hui, le 98,5 FM traverse la pire crise de son histoire. Une chute des codes d’écoute. Des scandales à répétition. Des divisions internes. Une programmation de panique où l’on ressuscite Denis Lévesque le midi pour sauver les meubles.

Et pendant ce temps, Paul Arcand, silencieux, regarde de loin le royaume qu’il a bâti s’effondrer. Il se tait. Il ne prend pas la parole. Il ne défend pas Lagacé. Il ne rassure pas ses anciens auditeurs.

Il a laissé derrière lui une coquille vide. Un micro orphelin. Et un système sans chef.

Gilles Proulx l’a dit, et l’histoire est en train de lui donner raison. Paul Arcand n’a pas seulement quitté la radio. Il l’a abandonnée. Il a abandonné son équipe. Il a abandonné ses auditeurs. Et aujourd’hui, il faut en payer le prix.

Un royaume sans roi. Une cour sans courage. Une radio qui s’éteint, faute de flamme transmise.

Paul Arcand n’a pas formé de relève. Il n’a pas passé le flambeau. Il a quitté sans léguer. Et pour cela, il est coupable.