Cauchemar pour Samuel Montembeault: controverse de gardien

Cauchemar pour Samuel Montembeault: controverse de gardien

Par Marc-André Dubois le 2025-04-13

Samuel Montembeault est peut-être le cœur du Canadien de Montréal, mais il continue de recevoir des tomates en pleine figure.

Encore une fois cette semaine, il a prouvé pourquoi il est respecté dans le vestiaire : dès l’arrivée d’Ivan Demidov, il l’a pris sous son aile.

« J’ai déjà été à leur place », a-t-il lancé en parlant du jeune prodige russe. Il sait ce que ça veut dire d’arriver dans la LNH, de débarquer dans un vestiaire où tout le monde se connaît, de vouloir bien faire sans déranger.

Et Montembeault, fidèle à lui-même, a été là pour l’accueillir comme il l’avait fait avec Lane Hutson, comme il l’avait fait avec Jakub Dobes.

Avec Demidov, il agit déjà comme un grand frère. Il sait ce que ça vaut, une voix calme entre deux présences sur la glace. Il sait que la confiance, ça se bâtit dans les petits détails : un souper, une conversation, un mot au bon moment. Demidov va pouvoir compter sur lui. Ça, c’est certain.

« Je sais comment il se sent. Au départ, tu es un peu gêné, et ce n’est pas toujours facile d’arriver dans une équipe au cœur d’une saison. Ça peut être impressionnant! »

Il a aussi rappelé son propre cheminement et l’importance qu’a eue l’aide des vétérans dans sa vie de jeune joueur :

« Quand j’ai commencé, c’est Roberto Luongo qui était là comme gardien numéro un avec les Panthers. J’étais avec lui lors de mes premiers rappels, et il avait été exceptionnel pour moi. C’était vers la fin de sa carrière, et il n’y avait aucune compétition entre nous deux. Il était vraiment là pour m’aider. »

À son tour, Montembeault joue désormais ce rôle :

« Jakub s’est plutôt bien acclimaté, a commenté Montembeault, en riant. Il a super bien fait en connaissant toute une séquence pour commencer dans la ligue. »

Même Lane Hutson a souligné le rôle central de “Monty” :

« Il m’a tout de suite mis à l’aise. On est allé souper ensemble dès mes premiers jours à Montréal. C’est un vrai bon leader. »

Mais pendant que Montembeault joue les mentors et qu’il donne tout ce qu’il a dans le réservoir pour pousser le CH vers les séries, le Québec, lui, recommence à douter.

Encore.

Parce qu’il a donné un ou deux buts faibles, parce qu’il a connu un match ordinaire contre les Sénateurs, les critiques sont revenues.

Et là, voilà que Dobes livre une solide performance contre Toronto, et soudainement, les partisans veulent faire du jeune Tchèque leur gardien numéro un.

C’est toujours la même histoire : Montembeault peut gagner deux matchs d’affilée et garder son équipe en vie, il n’a pas le droit à la moindre baisse de régime. À la moindre erreur, il y a une file d’impatients qui réclament son remplacement.

La vérité, c’est que Samuel Montembeault ne convaincra jamais complètement le Québec. Peu importe le nombre de matchs qu’il joue, peu importe combien de fois il sauve les meubles, il sera toujours sur un siège éjectable dans l’esprit d’une partie du public.

On a beau répéter qu’il est sous-payé, qu’il mérite plus que 3,15 millions pour tenir un calendrier de 60 matchs – un exploit en soi dans la LNH moderne –, les gens retiennent ses baisses, pas ses exploits.

Et ça, c’est cruel.

Parce qu’en dehors de la glace, Montembeault est irréprochable. Il n’a jamais causé de problème. Il aide tout le monde.

Il n’a pas de scandale, pas d’arrogance. Il est exactement ce que le CH prétend vouloir pour sa culture. Mais ce n’est jamais assez. Dobes a joué un bon match, et déjà les spéculations recommencent : et si c’était lui, le vrai numéro un pour les séries ? Et si Montembeault devait retourner sur le banc ?

Samuel Montembeault a le cœur sur la main, mais ce cœur-là encaisse. Et s’il se plante une seule fois en séries, il le sait : les critiques vont fuser.

Dobes, lui, n’a rien à perdre. Il est jeune, il est l’espoir. Mais Montembeault, lui, est dans une position ingrate : il doit tout faire parfaitement… sinon c’est fini.

Ce que ça veut dire, c’est que même si Montembeault est prêt à tout donner pour les jeunes comme Demidov, même s’il incarne le leadership silencieux qu’on rêve de voir dans une équipe, il n’aura jamais l’immunité que d’autres joueurs bénéficient.

Il est toujours à une contre-performance d’être relégué au second plan. Et à un moment donné, ça pèse lourd.

C’est ça, le paradoxe Montembeault : il fait tout ce qu’on attend d’un bon joueur, mais ce n’est jamais assez pour qu’on le traite comme tel.

Mais derrière cette belle image de grand frère et de leader bienveillant, il y a une réalité brutale qui ne peut plus être ignorée : l’avenir de Samuel Montembeault n’est pas à Montréal.

Pas avec Jacob Fowler dans le décor.

Pas avec Jakub Dobeš qui a déjà goûté à la LNH.

Peu importe combien de matchs Montembeault joue cette année. Peu importe s’il atteint les 60 départs, un exploit incroyable pour un gardien payé 3,15 millions par année.

Peu importe les arrêts-clés et les matchs où il a gardé le CH dans la course. Il n’aura jamais le statut ni la reconnaissance d’un véritable gardien de concession à Montréal.

Parce qu’on ne bâtira pas autour de lui.

Le CH regarde déjà vers l’avant. Vers le futur.

Et ce futur, il porte le nom de Fowler.

Kent Hughes le sait. Les partisans le savent. Le vestiaire le sait.

Montembeault est un gardien de transition. Il est là pour accompagner, encadrer… mais pas pour régner.

Et c’est probablement la plus grande injustice de sa carrière.