En l'espace de deux ans, le Canadien de Montréal a métamorphosé un attaquant de 6 pieds 3 pouces et 220 livres, doté d'un talent brut mais nécessitant du travail, en un des attaquants de puissance les plus prometteurs de la Ligue nationale de hockey. 

« Absolument que j'ai suivi l'évolution de Juraj Slafkovsky »

« En fait, j'ai suivi avec intérêt le développement global de l'équipe ces deux dernières années. Je crois qu’un environnement comme celui-là pourrait vraiment m’aider à atteindre le prochain niveau et à y rester longtemps. »

Quand on mentionne Martin St-Louis, reconnu pour ses compétences de formateur, et Adam Nicholas, le spécialiste du développement au sein du Canadien, Lindstrom affiche une excitation certaine.

« Tous les joueurs qui vont être repêchés veulent rejoindre une équipe qui excelle dans le développement, » affirme-t-il.

« Peu importe où j’irai, je suis déterminé à fournir les efforts nécessaires pour atteindre mon plein potentiel. Mais savoir qu’une structure solide est en place pour soutenir les jeunes joueurs, c’est clairement attirant. »

Les similitudes entre Lindstrom et Slafkovský sont frappantes. Comme le puissant ailier slovaque, Lindstrom impressionne par sa taille et ses capacités physiques.

D’après les données de la Centrale de recrutement de la LNH, il mesure 6 pieds 3 pouces et pèse 210 livres. Les experts vantent également son tir puissant, son patinage solide et ses mains agiles. Ses détracteurs vont souligner son manque de "HOCKEY IQ".

Il est plausible que ces deux monstres se retrouvent bientôt dans la même équipe. De nombreux journalistes estiment qu'Ivan Demidov sera déjà sélectionné lorsque le Canadien montera sur scène à Vegas, faisant de Lindstrom leur plan numéro un.

Mais attention. Columbus, qui sélectionne 4e, a aussi invité le Eric Lindros 2.0 à souper. (tout comme l'Utah qui parlera au 6e rang).

Pas étonnant qu'il soit aussi populaire. Lors de sa deuxième saison dans la Ligue junior de l'Ouest, Lindstrom a explosé dès le début, accumulant 46 points, dont 27 buts, en seulement 32 matchs avant d’être freiné par une blessure à la main et des problèmes de dos.

Bien que ses ennuis de santé ne soient pas entièrement résolus, son agent, Daren Hermiston, assure qu’il est en voie de guérison complète.

Face aux journalistes montréalais, Lindstrom a choisi de ne pas trop parler de sa santé.

« On ne pense pas que cette situation va durer, » a précisé Hermiston.

« Il n'a que 18 ans et nous voulons être patients avec lui. Les équipes pourront prendre leur décision en fonction des informations fournies. »

Lindstrom évite de se qualifier de joueur complet, mais mentionne qu'il travaille sur son jeu « sur 200 pieds » et pense qu’il a encore beaucoup à découvrir en termes de compétences individuelles.

Avec son physique imposant, il se démarque parmi les attaquants pressentis pour le top 5 du repêchage. Contrairement à certains grands joueurs, il n’hésite pas à utiliser sa robustesse, un atout qu’il exploite depuis toujours.

« Avec ma puissance et ma vitesse, je n'ai pas vraiment le choix de jouer de manière physique, » dit-il.

« Mais je le fais parce que j'aime ça. Depuis toujours, j'ai utilisé cela à mon avantage. »

Originaire de Chetwynd, un petit village de 2500 habitants au nord de la Colombie-Britannique, Lindstrom a été élevé par une mère monoparentale.

À 14 ans, il a été recruté par l'Académie Delta de Vancouver, où il a bénéficié d’un encadrement spécialisé et d’un accès intensif à la glace et aux équipements de gymnase. Toutefois, c'est son grand-père maternel, Lance Lindstrom, qui a vraiment forgé son caractère.

« Son père l’avait élevé à la dure et il pensait devoir faire pareil avec moi, » raconte Cayden.

« Quand j’avais 8 ou 9 ans, on jouait au baseball et il m'interdisait d’éviter les balles. J’en ai pris plusieurs sur les tibias, mais il n’était pas question de me plaindre. »

« Cela m'a endurci, et cela se reflète dans mon jeu aujourd'hui. Que ce soit pour foncer au filet, bloquer des tirs ou aller dans les coins, peu importe. Je n'ai peur de rien. »

Bref, il n'a pas peur de la pression montréalaise. Son chandail est déjà prêt dans le vestiaire du Canadien..

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