Cayden Primeau, le jeune gardien qui portait autrefois les espoirs de l'avenir du Canadien de Montréal, est aujourd'hui un joueur plongé dans une incertitude totale.
Le traitement que lui réserve Martin St-Louis depuis le début de la saison soulève de sérieuses questions sur la gestion humaine au sein de l'organisation.
À l'approche de la période des fêtes, Primeau reste un spectateur frustré, gardé totalement dans le noir par son entraîneur-chef.
Normalement, dans la LNH, lorsqu’une équipe dispute deux matchs en deux soirs, le gardien substitut s’attend à jouer l’une des deux rencontres.
Lorsqu'il s'agit de trois matchs en quatre, il est assuré de jouer l'un de ces quatre matchs. Finalement, Primeau va encore être sur le banc ce soir à Columbus.
Mais pourquoi lui cacher tout ça? Pourquoi ne pas être transparent avec lui?
Lorsqu’on a demandé à Martin St-Louis s’il comptait l’utiliser dans la série aller-retour contre les Red Wings de Detroit, sa réponse a été aussi brève qu'énigmatique :
« Ça se peut, mon idée n’est pas encore faite. »
Son idée était déjà faite. Pourtant, Primeau l'a appris en même temps que les journalistes.
Même chose à Columbus ce soir. Primeau a appris qu'il réchaufferait le banc encore une fois en même temps que les journalistes.
Une réponse qui en dit long sur la place de Primeau dans les plans de St-Louis. Cette incertitude, couplée au fait que Primeau n’a amorcé qu’un seul match en décembre (le 1er décembre contre Boston, une défaite 6-3), prouve le manque de confiance de l’entraîneur envers lui.
Mais ce n'est pas une raison pour le traiter en moins que rien.
Une décision qui met en lumière un détachement flagrant de Martin St-Louis envers son gardien substitut.
Primeau a reconnu publiquement que la situation actuelle affectait son état d’esprit et sa capacité à trouver de la constance.
« C’est plus facile d’avoir du rythme quand tu joues. Rien ne remplace vraiment un match, » a-t-il confié.
Avec seulement sept départs sur les 33 matchs de l’équipe cette saison, il est difficile pour Primeau de maintenir une stabilité mentale et physique.
Ce manque de rythme est particulièrement cruel pour un joueur encore en quête de confiance et de régularité.
Mais le problème va au-delà du manque de temps de glace. Primeau, comme tout athlète, est un être humain. Et à ce titre, il mérite un minimum de respect et de communication.
Être mis au courant des décisions en même temps que les journalistes, comme ce fut le cas pour le match contre Columbus et Détroit, est une humiliation qui semble refléter un manque total de considération de la part de l’entraîneur.
Primeau rappelle qu’il est arrivé dans la LNH dans des circonstances peu favorables, marquées par la COVID-19 et de nombreux rappels sporadiques entre Laval et Montréal.
« C’est très difficile de s’établir comme gardien numéro un dans la LNH. Cela vient avec la maturité et l’expérience, » a-t-il expliqué, tout en soulignant qu’il n’a jamais vraiment eu l’opportunité de s’installer et de progresser.
La frustration de Cayden Primeau face à sa situation avec le Canadien de Montréal est palpable. Elle est évidente.
Bien qu’il ait choisi ses mots avec prudence, ses récentes déclarations laissent entrevoir une pointe de ras-le-bol à l’égard de la gestion de Martin St-Louis.
Entre les décisions de l’entraîneur et le manque de communication, Primeau semble se sentir non seulement marginalisé, mais également trahi dans ses espoirs de progression.
Lorsqu’on lui a demandé s’il espérait obtenir un des départs dans la série aller-retour contre les Red Wings, Primeau est resté prudent mais n’a pu cacher son désarroi.
« Je crois que l’an passé c’est comme ça que j’aurais pensé parce qu’on était trois gardiens, mais cette saison ce n’est pas le cas. » a-t-il répondu lorsqu'on lui a demandé comme il se sentait face à cette situation sans pitié.
Cette phrase, anodine en surface, peut être interprétée comme une critique voilée de la gestion de St-Louis. En disant que "tout peut arriver à tout moment", Primeau semble indiquer qu’il est laissé dans l’incertitude la plus totale, incapable de se préparer adéquatement ou de planifier son rôle au sein de l’équipe.
Le gardien ne cache pas que ce manque de clarté affecte directement sa confiance et sa capacité à performer.
« C’est plus facile d’avoir du rythme quand tu joues, même si rien ne remplace vraiment un match. »
Ces propos, bien que nuancés, envoient un message clair : Primeau en veut à Martin St-Louis pour ne pas lui avoir donné une véritable chance de s’imposer cette saison.
Primeau est également revenu sur les défis de devenir un gardien numéro un dans la LNH, un objectif qu’il estime toujours atteignable malgré les obstacles rencontrés.
« C’est très difficile de s’établir comme gardien numéro un dans la LNH, c’est quelque chose qui vient avec la maturité et l’expérience. »
Cette déclaration, bien qu’honnête, peut aussi être perçue comme une critique de la manière dont le Canadien a géré son développement.
Primeau, qui a souvent été rappelé de Laval dans des circonstances difficiles ou laissé sur le banc pendant de longues périodes, n’a jamais vraiment eu l’opportunité d’acquérir cette expérience indispensable.
En d’autres termes, Primeau sait qu’il stagne et semble attribuer une partie de cette responsabilité à St-Louis et à son staff.
Quand Primeau parle de la difficulté de gérer le mental dans une telle situation, il expose une réalité brutale que de nombreux joueurs dans sa position vivent.
« On a de bonnes ressources avec l’équipe et j’ai les miennes, mais parfois c’est difficile de tracer une ligne dans le sable entre le hockey et le reste. »
Ces propos traduisent une détresse émotionnelle croissante. Primeau ne critique pas directement St-Louis, mais le sous-entendu est clair : il se sent abandonné, isolé, et laissé sans véritable soutien pour naviguer dans cette période tumultueuse de sa carrière.
Pour ajouter à cette tension, Jakub Dobes, le gardien prometteur de Laval, est de plus en plus cité comme étant sur le point d’être rappelé.
La possibilité que Dobes rejoigne l’équipe principale après Noël met encore plus de pression sur Primeau, qui voit son rôle de second gardien glisser lentement entre ses doigts.
Cette situation pourrait expliquer pourquoi Primeau semble désormais résigné, mais aussi frustré par la manière dont son avenir est traité par l’organisation et par Martin St-Louis.
Alors que le CH se prépare à potentiellement envoyer Primeau au ballottage pour lui permettre de retrouver du temps de jeu à Laval, ses commentaires peuvent être interprétés comme un appel à l’action.
Primeau sait que son avenir à Montréal est compromis, mais il semble également dire :
"Donnez-moi une chance ou laissez-moi partir."
Pour l’instant, St-Louis ne montre aucun signe de changement dans sa gestion de Primeau. Mais si le gardien continue à se sentir oublié et mal utilisé, cette situation pourrait rapidement dégénérer, créant des tensions inutiles au sein de l’organisation.
La conclusion est claire : Primeau en veut à St-Louis, non pas parce qu’il ne joue pas, mais parce qu’il est gardé dans le noir, sans explication ni respect pour son rôle et ses aspirations.
Pour un joueur qui a été utilisé comme un yoyo depuis qu'il a été repêché, ce sentiment d’abandon est un fardeau difficile à porter.
Avec seulement 45 départs dans la LNH depuis décembre 2019, Primeau a été davantage utilisé comme solution d’urgence que comme véritable espoir à développer.
Ces opportunités limitées et irrégulières ont non seulement freiné sa progression, mais aussi brisé sa confiance.
Pendant que Primeau est laissé dans l’ombre, Jakub Dobes, brillant avec le Rocket de Laval, est à deux doigts d’être rappelé à Montréal.
TVA Sports rapporte que le jeune gardien a d'énormes chances de participer au voyage des Fêtes en Floride avec le CH.
La montée en puissance de Dobes, combinée aux performances médiocres de Primeau cette saison, rend la situation intenable.
Primeau sait que son avenir à Montréal est compromis, et la perspective d’un envoi au ballottage après Noël semble inévitable.
Le Canadien doit maintenant agir. Primeau n’a plus sa place dans l’équipe actuelle, mais le garder dans un rôle aussi marginal ne sert ni le joueur, ni l’organisation.
Soumettre Primeau au ballottage et l’envoyer à Laval permettrait au moins de lui offrir une chance de retrouver son jeu dans un environnement moins stressant.
Et s'il est réclamé, tant mieux pour lui.
La question reste toutefois : pourquoi attendre ? Chaque jour passé dans cette incertitude affecte un peu plus le moral et la valeur de Primeau, tout en ralentissant l’intégration de Dobes, qui semble prêt à franchir l’étape suivante.
Le traitement réservé à Cayden Primeau est un triste rappel que même dans le sport professionnel, la dimension humaine ne doit pas être négligée.
Primeau, malgré ses lacunes, mérite au moins un minimum de respect et de clarté.
Martin St-Louis, en tant qu’entraîneur-chef, a la responsabilité de gérer ses joueurs avec équité et considération.
Mais en ignorant les besoins et les sentiments de Primeau, il envoie un message inquiétant sur la manière dont certains joueurs sont perçus et traités au sein de l’organisation.
Pour Primeau, cette saison restera sans doute un chapitre douloureux de sa carrière. Mais elle pourrait aussi marquer un tournant, qu’il soit envoyé au ballottage ou qu’il trouve une nouvelle opportunité ailleurs.
Pour l’instant, une chose est certaine : Cayden Primeau mérite mieux que l’obscurité dans laquelle on le garde actuellement.