C’est fini pour Cayden Primeau

C’est fini pour Cayden Primeau

Par Marc-André Dubois le 2025-05-29

Cayden Primeau ne retournera jamais dans la LNH. C’est brutal, c’est sec, mais c’est la réalité.

Le match #2 de la finale de l’Est dans la Ligue américaine vient peut-être de mettre fin à une carrière prometteuse. Dans un duel crucial contre les Checkers de Charlotte, Primeau s’est écroulé. Encore. Et cette fois, il n’y aura pas de retour.

Pascal Vincent, dans un acte d’entêtement incompréhensible, a décidé de renvoyer Primeau devant le filet pour un deuxième match consécutif, dans un deux matchs en deux soirs.

Le pire, c'est que la veille, il avait fait croire que c'était Jacob Fowler qui avait le filet. Au final, Vincent a voulu jouer avec les émotions des médias. Et il s'est planté solidement.

La veille, Primeau avait déjà montré des signes de fatigue. Il était clair que le système d’alternance avait fait son temps. Mais non. Vincent a persisté. Et Primeau a explosé : quatre buts sur 18 tirs, un remplacement hâtif par Jacob Fowler. Le désastre.

Pascal Vincent a eu l’air carrément d'un coach junior à force de jouer au plus fin avec ses gardiens.

Renaud Lavoie a été sans pitié: « Tu te mets deux doigts dans les yeux. »

Il a dénoncé un entraîneur plus préoccupé par ses manigances enfantines que par la préparation réelle de son équipe. «

« En fin de compte, ta concentration est axée sur la tromperie des médias et de l’équipe adverse. Tu n’es pas à la bonne place », a-t-il ajouté.

Et le résultat a été à la hauteur de cette comédie : une deuxième dégelée humiliante, un vestiaire déboussolé, et un entraîneur dont les décisions ont fait reculer tout le programme de développement du Rocket.

Renaud Lavoie ne s’est pas retenu :

« Si tu penses que tu déjoues l’adversaire avec du théâtre, en faisant sortir un gardien de but en premier versus l’autre et en ne voulant pas dire c’est qui ton gardien, tu te mets deux doigts dans les yeux. »

Lavoie a dénoncé l’attitude de Vincent qui, plutôt que de se concentrer sur la préparation de son équipe, a passé son temps à jouer à cache-cache avec les médias et l’adversaire.

« La façon dont certaines équipes se comportent… vous faites fausse route. Ça veut dire que vous n’avez pas confiance en votre équipe. C’est ça que ça veut dire. »

Cette absence de confiance s’est transmise jusque sur la glace. Primeau a joué en sachant que même son entraîneur ne croyait pas assez en lui pour ne pas cacher aux médias qu'il allait être partant encore une fois. Et le jeune gardien s’est effondré sous le poids de la pression... encore une fois...

Cayden Primeau avait besoin de cette série pour sauver son avenir. Son contrat sans clause de non-échange, ses performances en dents de scie, sa position dans l’organigramme du Canadien… tout indiquait qu’il devait éblouir. Il ne l’a pas fait.

Et maintenant? C’est le vide. La tempête. La chute libre.

La situation était déjà tendue. Primeau, mis à l’écart pour le premier match de la finale contre Charlotte, savait que son sort se jouait à chaque seconde.

Et voilà que le seul club qui semblait vraiment s’intéresser à lui, les Flyers de Philadelphie, vient de tourner la page. Rick Tocchet, ancien mentor de Thatcher Demko à Vancouver et maintenant à la barre des Flyers, veut rapatrier son protégé.

Pourquoi miser sur Primeau, alors que Demko, blessé mais dominant, est accessible? Surtout que Samuel Ersson est sous contrat à 1,45 million $, et qu’Alexei Kolosov peut être retourné dans les mineures. Primeau n’a plus de place à Philadelphie.

Et pire encore : Daniel Briere avait l’opportunité en or de faire une offre hostile. Cayden Primeau n’aurait même pas coûter un choix compensatoire! Un contrat garanti de LNH pour un gardien toujours jeune, c’était un pari possible. Mais il ne l’a pas fait. C’est tout dire. Briere a regardé le dossier Primeau… et a dit non.

Il faut se rendre à l’évidence. Tous les DG de la ligue ont vu ce qu’il fallait voir : Primeau n’est pas un gardien de la LNH. Quand l’enjeu est réel, quand la pression monte, il craque. Et la série contre Charlotte est venue sceller ce constat.

Primeau pourrait même ne pas recevoir d’offre à un seul volet cet été.

Pendant ce temps, Jacob Fowler se forge une expérience en s’imposant en série. Il est calme, confiant. Il est le plan à long terme de Kent Hughes et Jeff Gorton. Et ils ont clairement indiqué qu’ils allaient le protéger. Primeau, lui, est seul.

Et Pascal Vincent? Son avenir est lié à cette catastrophe. Sera-t-il considéré à Pittsburgh?. Après un tel échec? Kent Hughes et Jeff Gorton voulaient Jacob Fowler. Vincent leur a tenu tête et a joué son avenir sur Primeau. Il a perdu.

Il faut maintenant appeler un chat, un chat : Cayden Primeau ne retrouvera pas un poste de numéro un dans la LNH. Ce n’est pas de la méchanceté, c’est le constat cruel d’une carrière qui n’a jamais décollé. Il est jeune, mais le hockey est sans pitié.

On pourra blâmer les circonstances, les alternances, les blessures. Mais au final, Primeau a été placé au centre d’un échiquier… et il n’a pas répondu.

La seule question qui demeure, c’est celle-ci : où ira-t-il maintenant? Il devra choisir l'équipe prêt à lui donner des peanuts...et un contrat à deux volets.

Les directeurs généraux de la LNH cherchent de la constance, de la fiabilité. Cayden Primeau, malgré ses flashs, a montré tout le contraire quand ça comptait. Le peu de confiance qu’il restait dans ses capacités vient de s’effondrer comme un château de cartes.

En 2023-2024, Kent Hughes refusait catégoriquement de le perdre pour rien, allant jusqu’à tolérer une cohabitation à trois gardiens durant des mois.

Aujourd’hui, ce même Kent Hughes devra peut-être le laisser partir sans rien obtenir, car personne ne semble prêt à miser sur un gardien incapable de s’élever sous pression.

L’histoire de Cayden Primeau à Montréal se termine donc dans la confusion, la colère et la déception. Le Rocket de Laval, lui, doit se tourner vers l’avenir avec Jacob Fowler. Quant à Primeau… il devra regarder la LNH de loin, avec l’amertume d’un rendez-vous manqué.