C'est fini pour Filip Mesar

C'est fini pour Filip Mesar

Par David Garel le 2025-05-13

C’est terminé. Fini. Kaput.

Filip Mesar n’est plus qu’un fantôme dans l’organisation du Canadien de Montréal. Alors que le Rocket de Laval dispute les séries éliminatoires avec l’énergie du désespoir, le jeune Slovaque brille par son absence. Pas sur la patinoire. Dans les gradins. Dans la niche. Littéralement effacé.

Il n’a disputé aucun match en séries. Aucun. Et ce n’est pas une blessure, ni une décision stratégique à court terme. Non. C’est un verdict. Un jugement. Une condamnation. 

Pascal Vincent ne veut rien savoir de lui. Les dirigeants du Canadien n’ont même plus l’énergie pour faire semblant d’y croire.

Mesar est devenu ce qu’on appelle dans le jargon un « throw-in ». Une pièce de fond de tiroir qu’on jette dans un échange pour équilibrer les colonnes d’un tableau Excel.

Et pourtant, il est encore sous contrat pour deux ans. Deux longues années d’un mirage que plus personne n’a envie de regarder. À 82 500 dollars US par saison, il peut se compter chanceux. Car il ne mérite pas une cenne, même si on ne parle pas d'un salaire de prestige. C’est une forme de pension d’attente pour joueur oublié.

On se rappellera longtemps que Mesar a été sélectionné au 26e rang du repêchage de 2022, le même soir où le CH sélectionnait son grand copain Juraj Slafkovsky au tout premier rang.

 À l’époque, on s’extasiait de leur complicité, de leur amitié d’enfance, de leurs sourires partagés. On voulait reconstruire la magie de Toews & Kane, de Draisaitl & McDavid. Ce qu’on a eu? Slafkovsky en haut… et Mesar en chute libre.

Il n’a récolté que quatre maigres buts et 18 maigres points en 42 matchs cette saison avec le Rocket. Laval est en séries. Laval est en mode guerre. Mais Filip Mesar ne fait pas partie du plan.

Et ce n’est pas qu’une question de statistiques. C’est aussi une question d’attitude. Mesar s’ennuie de la Slovaquie. Il ne l’a jamais vraiment caché. Il est isolé dans le vestiaire de Laval. Il ne s’intègre pas. Il ne s’impose pas. Il se méfie des journalistes, évite les caméras, et lorsqu’on lui parle, son regard est fuyant. On est loin du profil d’un futur NHLer.

Et ce n’est pas seulement une question de culture ou d’adaptation. C’est un joueur qui semble totalement éteint psychologiquement.

Ceux qui le croisent dans les corridors du Rocket rapportent un jeune homme effacé, qui doute de tout, même de lui-même. Il ne sourit plus. Il ne rit plus. Il attend que ça finisse.

Pendant ce temps, Emil Heineman — acquis dans la même transaction que Mesar (lorsque le CH a échangé Tyler Toffoli aux Flames de Calgary) — réussit à sauver l’honneur.

Heineman n’est pas parfait, mais il travaille. Il patine. Il tire. Il marque. Il fait tout ce que Mesar ne fait plus. Le contraste est violent. Et il creuse un peu plus la tombe de Mesar à chaque match.

Aujourd’hui, Ken Hughes ne peut plus nier l’évidence : Filip Mesar ne vaut rien sur le marché. Même en tant que throw-in, aucune équipe ne va lever la main pour lui.

Il est en train de devenir ce que les recruteurs appellent, dans un soupir, un “miss”. Un raté. Un "flop". Et ce genre de raté, lorsqu’il s’agit d’un choix de première ronde, laisse une marque dans le CV d’un directeur général.

Ceux qui espéraient que Mesar rebondisse à Laval cette saison peuvent officiellement jeter la serviette. Ce n’est pas un passage à vide. Ce n’est pas une période d’apprentissage. C’est un effondrement. Un abandon de potentiel. Il n’a même plus l’énergie de faire semblant.

Et il faut le dire sans détour : le Canadien de Montréal s’est complètement trompé. Il a choisi un joueur pour de mauvaises raisons. Parce qu’il était le meilleur ami de Slafkovsky. Parce qu’ils voulaient faire plaisir au premier choix. Parce que l’histoire était belle. Mais on n’écrit pas des contes de fées dans une LNH féroce et impitoyable.

Aujourd’hui, Filip Mesar n’a aucun avenir dans l’organisation. Il n’aura jamais sa chance à Montréal. Ce n’est plus une hypothèse, c’est un fait. Il n’a pas le calibre, ni mental, ni physique, pour se battre pour un poste avec les vrais candidats à la LNH.

Il est derrière Joshua Roy. Derrière Sean Farrell. Derrière Owen Beck. Il est même derrière des joueurs non repêchés.

Et même si l’organisation le garde sous contrat, personne ne serait surpris de le voir rentrer en Slovaquie cet été.

Que ce soit par un prêt, un retour en Europe, ou une résiliation de contrat, le Canadien ne le retiendrait pas. Il n’y aurait pas d’adieux en larmes. Seulement un soupir de soulagement des deux côtés.

Il est temps d’arrêter de blâmer le système, les blessures, la langue, le coaching, la culture. Il est temps de regarder la vérité en face. Filip Mesar est un flop. Un joueur sans impact. Un choix gaspillé. Un échec de l’ère Hughes.

Le rideau est tombé. La lumière s’éteint. Et personne ne se lèvera pour applaudir.

Cette erreur pourrait hanter le Canadien de Montréal pendant des années.

Car au lieu de Jiri Kulich, qui est déjà un joueur de la  LNH, ou Maveric Lamoureux, qui aurait réglé beaucoup de problèmes à droite de la ligne bleue du haut de ses 6 pieds 6, le CH a misé sur un mirage émotif : la proximité affective entre Mesar et Slafkovsky.

Un pari de copinage, guidé plus par la nostalgie de l’amitié que par une véritable lecture du potentiel brut.

Nick Bobrov a cru déceler en Filip Mesar une étoile montante. Ce qu’il a sélectionné, c’est un garçon égaré, en quête de repères, qui s’accroche à un rêve qui lui glisse entre les doigts.

Et pendant que Mesar s’enfonce dans l’anonymat des gradins de Laval, son avenir avec le CH s’éteint en silence. 

Aujourd’hui, le Rocket n’en veut pas. Le Canadien n’y croit plus. 

Peut-être que Mesar retournera en Slovaquie. Peut-être qu’il demandera un prêt en Europe. Peut-être qu’il disparaîtra doucement du radar nord-américain, comme tant d’espoirs avant lui qui ont perdu leur combat contre l’isolement et les attentes irréalistes.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne jouera jamais avec le Canadien de Montréal.