Il faut se rendre à l'évidence Patrik Laine : c'est la fin d’une illusion à Montréal.
Il y a des carrières qui s’éteignent dans la dignité, et d’autres qui se fracassent sous les projecteurs. Patrik Laine est en train de vivre la deuxième option.
La promesse d’un retour en force, l’idée qu’il avait retrouvé la forme physique et mentale après son passage par le programme d’aide de la LNH, tout ça s’évapore match après match.
Oui, il a encore marqué en avantage numérique. Oui, son tir demeure foudroyant si on lui donne une passe parfaite dans le cercle des mises en jeu.
Mais le hockey d’aujourd’hui ne se résume pas au powerplay. À 5 contre 5, Laine est devenu un fantôme. Lent, incapable de suivre la cadence, incapable de protéger la rondelle, paresseux, constamment en retard sur les jeux. L’opinion publique est unanime : c’est fini.
Depuis des semaines, les signaux sont clairs. Sur les réseaux sociaux, les partisans répètent tous la même chose : Laine est une « patate chaude », un joueur de « powerplay seulement », une véritable faiblesse à forces égales.
Georges Laraque l’avait déjà prédit en onde à BPM Sports : selon lui, Laine ne jouerait pas plus de 40 matchs cette saison. Aujourd’hui, cette prédiction semble moins farfelue qu’elle ne l’était.
Même Martin St-Louis, qui a tenté de le protéger en début de camp en lui accordant un vote de confiance, se retrouve devant l’évidence.
Laine ne peut pas tenir un rôle de top-6 dans une équipe qui veut progresser. Ses lacunes défensives, son manque de vitesse et son absence d’engagement à 5 contre 5 font de lui un passager.
Demidov le sauve… mais pour combien de temps?
Le but marqué en supériorité numérique résume parfaitement la situation. Ivan Demidov, avec son brio technique, lui a servi une rondelle parfaite. Tout ce que Laine a eu à faire, c’est décocher son tir habituel.
Résultat : but. Une belle statistique à inscrire à la feuille, mais un mirage. Car à 5 contre 5, Laine a de nouveau été un poids mort.
On en vient presque à dire que Demidov le maintient artificiellement en vie. Sans le Russe, il serait déjà relégué sur un troisième trio ou cloué aux estrades. Mais à long terme, Montréal ne peut pas bâtir un avenir sur un joueur qui ne produit que dans une seule phase de jeu.
Et voilà que le nom de Zachary Bolduc s’impose de plus en plus. L’ancien choix de première ronde, intense, explosif et affamé, frappe à la porte.
Lui, au moins, est capable de patiner, de se battre pour une rondelle, de créer du rythme. Dans un contexte où Kirby Dach a besoin d’ailiers dynamiques pour l’aider à s’épanouir, Bolduc a beaucoup plus de chances de réussir que Laine.
La question est désormais sans pitié : combien de temps Martin St-Louis va-t-il attendre avant de céder et d’installer Bolduc à la gauche de Dach et Demidov? Parce que Laine, aussi prestigieux soit son nom, ne livre plus la marchandise.
On parlait récemment d’un contrat à rabais. 5 millions par saison. Un scénario présenté comme une aubaine pour le Canadien. Mais qui peut sérieusement croire que Kent Hughes va investir de l'argent dans un joueur incapable de suivre un match à 5 contre 5? C’est impensable.
La vérité, c’est que le CH aurait dû le racheter dès cet été. C’était là, sur la table. L’occasion parfaite de tourner la page, de limiter les dégâts.
La réalité est brutale : non seulement Laine ne signera pas de prolongation à Montréal, mais rien ne garantit qu’il recevra une véritable offre ailleurs dans la LNH.
Les dirigeants ne sont pas naïfs. Un joueur « powerplay only », lent, fragile physiquement et mentalement, ça n’a plus de place dans une ligue où la vitesse et l’endurance dictent tout.
Il jouera donc sa dernière saison avec Montréal, mais dans quel rôle? Comme pièce d’échec, que l’on tente de replacer ailleurs à la date limite des transactions?
Comme réserviste qu’on cache sur un troisième trio pour éviter l’humiliation? Comme joueur d’avantage numérique qu’on envoie seulement quand il faut décocher un tir sec?
Ce qui est certain, c’est qu’il ne sera pas l’homme de la situation. Il n’est plus capable de l’être. Sa promesse de « résurrection », vendue cet été dans les médias, s’est déjà écroulée après quelques matchs préparatoires.
Le constat est cruel, mais incontournable : Patrik Laine est fini. Ses fans, ses coéquipiers et ses entraîneurs le savent. Montréal voulait y croire, voulait lui offrir une seconde chance, voulait lui donner un environnement stable. Mais la vérité, c’est que le hockey moderne n’a plus de place pour lui.
Demidov peut lui offrir encore quelques passes parfaites. Dach peut lui couvrir le dos pendant quelques présences. St-Louis peut repousser l’inévitable pendant quelques semaines. Mais la conclusion est écrite : Laine ne sera plus un facteur dans la LNH.
Triste fin pour un joueur qui devait redevenir un marqueur de 40 buts. Triste fin pour un homme qui avait promis de se réinventer. Triste fin, tout simplement.
Martin St-Louis, dans un excès de bienveillance ou par pression d’en haut, a choisi de lui donner une deuxième, voire une troisième chance.
C’est devenu un malaise incroyable. Tout le monde veut éviter le sujet, mais tout le monde le sait : Laine est déjà un boulet. Il ne veut pas être relégué, et il va faire la baboune dès qu’on va l’écarter du top-6.
Ce n’est pas un gars qui accepte son sort avec humilité. Ce n’est pas un mentor pour les jeunes. Il va s’enfermer dans son silence, son indifférence passive, et pourrir la dynamique du vestiaire.
Martin St-Louis est pris au piège.
S’il garde Patrik Laine dans le top-6, il sabote son propre plan de match en forçant Ivan Demidov à traîner un coéquipier qui ralentit le jeu, perd ses batailles et ne veut pas défendre.
Avec Kirb Dach la nuisance, on parle d'un trio... nuisible pour le prodige russe...
Mais s’il décide de l’écarter, il déclenche une bombe émotionnelle dans le vestiaire. Parce que Laine ne va pas se taire. Il ne va pas faire semblant. Il va bouder, il va s’isoler, il va contaminer l’ambiance. Et dans un groupe aussi jeune que celui du Canadien, l’énergie est fragile, volatile, précieuse.
Le coach est donc devant un dilemme insoutenable : gâcher son système sur la glace ou le laisser pourrir dans le vestiaire.
Il n’y a pas de bonne issue. Juste une vérité crue : Montréal s’est tiré dans le pied avec Laine. Et maintenant, St-Louis doit choisir où l’hémorragie sera la moins douloureuse.
Misère...