Il pensait peut-être avoir échappé au pire. Il croyait sans doute que la tempête était passée. Que le repêchage d’Ivan Demidov avait mis fin à la saga.
Mais voilà que l’enfer recommence. La rumeur, comme un boomerang lancé depuis Anaheim, vient frapper Logan Mailloux en pleine tête : la transaction avortée pour Trevor Zegras, celle qui aurait envoyé Mailloux et le 21e choix au total aux Ducks en retour de la jeune vedette, serait de nouveau sur la table.
Et cette fois, c’est Elliotte Friedman lui-même qui vient jeter de l’huile sur le feu. Le très respecté insider a affirmé que le Canadien avait un plan clair et net : si Demidov était choisi avant le cinquième rang, Kent Hughes passait à l’action pour aller chercher Trevor Zegras.
En clair, Logan Mailloux n’a jamais été vu comme un pilier intouchable à Montréal. Il n’a jamais été perçu comme un joueur autour duquel bâtir. Il faisait déjà partie d’un package prêt à être sacrifié… et ce deal pourrait très bien être réactivé.
Même avec la sélection de Demidov, même avec l’arrivée de Michael Hage, il semble que Kent Hughes n’ait pas écarté ce scénario. Pourquoi ?
Parce que Zegras veut jouer au centre. Parce qu’il ne s’entend pas avec son entraîneur Greg Cronin. Parce que les Ducks ne savent plus quoi faire avec lui.
Et surtout, parce que Montréal cherche désespérément un deuxième centre pour épauler Nick Suzuki et décaler Kirby Dach à l’aile, là où il excelle.
De l’autre côté, les Ducks ont besoin d’un défenseur droitier capable d’avoir un impact rapidement. Or, ce profil-là, c’est censé être Logan Mailloux.
Un défenseur grand, physique, capable d’appuyer l’attaque. Sur papier, il a tout pour plaire à Anaheim. Mais à Montréal, sa valeur est en chute libre.
Et la direction n’a jamais caché qu’elle était déçue. Son comportement hors-glace. Son hygiène de vie douteuse. Ses retards aux entraînements.
Le fameux garde de sécurité privé qui l’accompagne dans ses sorties nocturnes. Tous ces détails, anodins pris séparément, forment un portrait accablant quand on les additionne.
Et sur la glace ? Il n’est tout simplement pas dominant.
Il ne semble même pas à sa place dans la Ligue américaine. À Laval, il n’est pas un patron. Il n’est pas une locomotive.
Il est lent dans ses lectures. Loin du joueur qui saute aux yeux comme un futur défenseur top 4. Et quand David Reinbacher marque des buts, domine physiquement et est déjà vu comme un futur membre du CH, Mailloux, lui, stagne. Pire : il est actuellement blessé. Blessé physiquement, mais aussi à l’orgueil.
Pendant que Montréal joue à cinq défenseurs, que David Savard ne peut plus suivre le tempo, que Xhekaj ronge son frein en tribune, Mailloux n’est même pas dans la conversation pour un rappel.
Même en situation d’urgence. Même quand il manque des droitiers. Il n’est plus dans les plans. Il n’a qu’à se regarder dans le miroir.
Le plus cruel dans tout cela ? C’est que si cette transaction avec Anaheim se concrétise cet été – Mailloux + le choix des Flames (20e au total) pour Trevor Zegras – le CH obtiendra ce qu’il cherchait depuis longtemps : un centre électrisant, une superstar offensive, un ami proche de Cole Caufield qui pourrait transformer l’avantage numérique et relancer la dynamique offensive. Le fit est parfait.
Mais pour Mailloux, ce serait une fin tragique. Le chapitre montréalais, qui avait commencé dans la controverse, se terminerait dans l’indifférence.
Jeté comme une monnaie d’échange. Exilé en Californie. Et même là, rien ne garantit qu’il s’imposera.
Logan Mailloux voulait être un joueur de la LNH à Montréal. Il sera peut-être un joueur de la LNH… ailleurs. À lui de prouver que ceux qui l’ont lâché avaient tort. Mais à Montréal, les dés semblent jetés.
Disons-le franchement : Logan Mailloux l’a cherché. Depuis ses débuts professionnels, son plus grand adversaire n’a jamais été un ailier adverse, ni un entraîneur récalcitrant.
C’est lui-même. Le jeune défenseur ne cesse de saboter ses propres chances à coups de décisions douteuses, tant sur la glace qu’en dehors.
L’an passé, il avait choqué le vestiaire et les entraîneurs en arrivant en retard à une séance d’entraînement, ce qui avait mené à un épisode ahurissant : ses lacets avaient été coupés en guise de sanction symbolique. Depuis, rien n’a vraiment changé.
Mailloux s’est construit une réputation toxique dans les coulisses du Rocket de Laval. Sa vie nocturne trop active, son besoin d’engager un garde du corps privé pour faire le tour des bars, ses manières de vedette sans le CV pour les justifier : tout cela a été toléré… jusqu’à ce que les performances chutent.
Et elles ont chuté. Défensivement, il demeure une énigme : prise de décision lente, manque de constance, et incapacité chronique à se positionner intelligemment dans sa zone. Loin d’être un pilier, il est devenu un poids.
Alors aujourd’hui, quand la rumeur d’un échange à Anaheim reprend vie, on ne peut pas prétendre être surpris. Le Canadien veut avancer. Mailloux n’a jamais montré qu’il était prêt à suivre.
Et si la transaction avortée de l’an dernier pour Trevor Zegras avait été annulée parce que Demidov était tombé miraculeusement au 5e rang, la possibilité d’une reprise avec le choix des Flames (actuellement au 20e rang) reste non seulement plausible, mais logique.
Et dans cet échange, Mailloux ne serait pas une victime. Il serait un simple actif liquidé par un DG qui en a assez de patienter.
La vérité brutale, c’est que Logan Mailloux n’a qu’à se regarder dans le miroir. Le talent ne suffit plus. À Montréal, la patience est épuisée. La reconstruction avance. Et lui, il reste en arrière.