C’est la fin pour Patrick Roy: nos pensées accompagnent le jeune gardien et sa famille

C’est la fin pour Patrick Roy: nos pensées accompagnent le jeune gardien et sa famille

Par David Garel le 2025-04-11

Ce 10 avril 2025 restera gravé comme l’un des soirs les plus honteux de la carrière de Patrick Roy. Pas à cause d’un simple revers.

Pas à cause d’une défaite cuisante de 9 à 2 contre les Rangers de New York. Non. Mais parce qu’il a commis, en direct, une bourde monumentale, une erreur de jugement impardonnable : il a humilié un jeune gardien, un espoir fragile, devant tout le monde.

Tristan Lennox, 21 ans, venait de réaliser le rêve de sa vie : enfiler l’uniforme d’une équipe de la LNH. Premier match. Premier appel. Premier espoir. Mais cet espoir a été broyé en quelques minutes, sacrifié au nom de la panique d’un entraîneur débordé.

Ce qui s’est passé avec le jeune gardien de 22 ans dépasse l’entendement. Envoyé dans la mêlée pour faire ses débuts dans la LNH alors que le score était déjà de 6-2 contre les Rangers, le jeune gardien n’avait même pas eu la chance de pratiquer avec l’équipe.

Roy a retiré Marcus Högberg « pour lui donner un break mental », puis a jeté Lennox dans la gueule du loup. Moins de cinq minutes plus tard, après avoir accordé un but sur le deuxième tir qu’il a vu, Lennox a été humilié : Patrick Roy l’a sorti aussi rapidement qu’il l’avait inséré.

Roy a ensuite ramené Högberg devant le filet, une décision rarissime, presque inédite. Högberg lui-même a admis n’avoir jamais vu ça de sa carrière.

Roy l'a humilié devant ses coéquipiers. Devant les caméras. Devant ses parents. Devant sa famille.

Ce fut une catastrophe. Lennox, qui avait joué la veille dans la Ligue américaine, n’avait pas eu de véritable entraînement avec l’équipe.

Il venait tout juste d’être rappelé d’urgence. Il ne méritait pas ça. Et Roy le sait. Il a d’ailleurs reconnu son erreur :

« C’est sur moi. Ce n’était peut-être pas ma meilleure décision. »

Mais le mal était fait. Le moment n’était plus un simple ajustement stratégique. C’était une humiliation publique, la destruction en direct de la confiance d’un jeune homme qui s’attendait à vivre la soirée la plus magique de sa carrière. Il en ressort avec un souvenir traumatique, gravé à jamais.

Les critiques ne se sont pas fait attendre. Les journalistes de Long Island, d’ordinaire mesurés, ont sorti les crocs. Certains ont parlé d’abus psychologique.

D’autres ont remis en question l’aptitude de Roy à diriger une équipe aussi instable, aussi vulnérable. Et les images ont tourné en boucle : Lennox, seul, abattu, retiré du match sans même une tape, sans même un regard.

Cette gifle infligée à Lennox n’est pas un incident isolé. C’est le sommet d’une montagne de frustration accumulée chez Patrick Roy depuis des semaines.

Défaites en série. Humiliations en public. Tensions avec Lou Lamoriello. Mauvaises décisions tactiques. Et surtout, incapacité totale à gérer les unités spéciales.

En supériorité numérique comme en désavantage, les Islanders sont l’une des pires équipes de la LNH. Et Roy, en coach responsable, n’a jamais trouvé de solution. Chaque match devient un calvaire. Chaque point perdu un clou de plus dans le cercueil de la saison.

Pire encore, les joueurs eux-mêmes semblent avoir décroché. Anthony Duclair a quitté l’équipe après avoir été publiquement écorché par Roy.

Les vétérans ne répondent plus. Les jeunes, comme Lennox, sont sacrifiés dans l’indifférence. Même Kyle Palmieri a critiqué le manque de fierté du groupe.

Et pendant ce temps, Lou Lamoriello, furieux, quittait sa loge avant la fin du match. L’image a fait le tour des médias. Un DG de 82 ans, l’air ulcéré, qui abandonne son banc pour ne pas assister à la fin de ce naufrage. L’heure est grave. Et il devient de plus en plus clair que Roy est en sursis.

Mais ce qui rend cette situation encore plus tragique, c’est l’état de Patrick Roy lui-même. Il vieillit à vue d’œil. Le teint rouge, les traits tirés, le regard épuisé.

Sa passion du hockey l’étouffe. Il n’a plus le feu du guerrier. Il semble dépassé. Et chaque décision prise devient un pas de plus vers la sortie.

Car ce n’est pas simplement une série de défaites. C’est une implosion. Une implosion psychologique, tactique, relationnelle.

Roy est prisonnier à Long Island, coincé avec un alignement vieillissant, sans avenir, sans profondeur. Il est le capitaine d’un navire qui prend l’eau. Et le sabordage semble inévitable.

À Montréal, Martin St-Louis jubile. Avec un club jeune, inspiré, en pleine ascension, il personnifie l’avenir. Pendant que Roy coule, St-Louis brille.

Et si le Canadien fait les séries pendant que les Islanders échouent, ce sera l’humiliation ultime. Le poste que Roy convoitait lui aura été enlevé, et son successeur improvisé sera couronné comme sauveur.

Mais revenons à Lennox. Parce qu’au-delà des statistiques, au-delà des joutes tactiques et des débats de vestiaire, il y a un jeune homme.

Un espoir. Une vie. Et ce jeune homme a été exposé au ridicule par un homme qui aurait dû le protéger. C’est impardonnable.

Patrick Roy pourra dire qu’il s’en excuse. Qu’il a voulu bien faire. Mais il a échoué. Et les conséquences sont graves. Très graves.

Aujourd’hui, Lennox ne se relèvera peut-être jamais complètement de ce moment. Et Roy devra vivre avec ce fardeau.

Ce n’est plus une saison. C’est une descente aux enfers.

Et cette fois, ce n’est pas le Patrick Roy flamboyant qui fascine.

C’est le Patrick Roy qui fait de la peine.

Celui qu’on ne reconnaît plus.

Celui qui a perdu la main.

Celui qui a humilié un "kid" de 21 ans devant la planète hockey.

On n’ose même pas imaginer l’état dans lequel se trouvait la famille de Tristan Lennox, assise quelque part dans les gradins, témoin impuissant de ce cauchemar en direct.

Eux qui attendaient ce moment depuis des années, qui rêvaient de le voir atteindre la LNH, de vivre cette grande première avec fierté et émotion, ont assisté à un supplice. Ils ont vu leur fils, leur frère, leur petit-fils être exposé, sacrifié, puis rejeté sans ménagement.

Leurs cœurs ont dû se briser au moment même où il retournait penaud vers le banc, sans un mot, sans explication.

Ce n’était pas un rêve devenu réalité. C’était un cauchemar éveillé. Une scène cruelle dont ils se souviendront toute leur vie, avec un goût amer et une blessure invisible.

Nos pensées sont avec eux.