C’est le genre d’obsession médiatique qui donne mal à la tête.
Depuis quelques semaines, les ondes de BPM Sports, les pages de La Presse, les segments de TVA Sports nous répètent le même refrain nostalgique : ramenez Marc-André Fleury à Montréal.
Comme si on pouvait poser un pansement glorieux sur un futur déjà tout tracé. Comme si les souvenirs pouvaient gagner des matchs. Comme si le passé allait sauver l’avenir.
Mais non. Mille fois non. Cette idée est ridicule, dépassée, et surtout, profondément insultante pour le vrai gardien qui a changé la saison du Canadien : JAKUB DOBEŠ.
Dobes a changé la trajectoire du CH, et les médias refusent de le reconnaître
Il faut le dire sans détour : le moment où tout a basculé dans la saison du Canadien, c’est quand Jakub Dobeš est monté de Laval.
Avant lui, le CH survivait. Depuis son arrivée, il inspire. Il gagne. Il sauve. Ce n’est pas une image : c’est un fait. Son blanchissage contre les Panthers, ses arrêts spectaculaires contre l’Avalanche, son calme olympien à Nashville — c’est lui qui a rallumé la flamme.
34 arrêts dans un match-piège à l’extérieur contre une équipe désespérée (à Nashville)? Pas un mot à son sujet dans les médias traditionnels. Rien. Le silence est assourdissant, et l’ingratitude qui fait mal.
Pendant ce temps, ces mêmes commentateurs préfèrent fantasmer sur un Marc-André Fleury essoufflé, qui a eu énormément de difficultés contre les pauvres Sharks. (malgré la victoire du Wild, il s'est fait transpercer dans une victoire de 8-5 ).
Une équipe qui, soyons honnêtes, ne ferait même pas les séries dans la Ligue américaine. Fleury a l’air exténué, vidé, et ce, malgré tout le respect dû à sa carrière. Mais il faut savoir tourner la page. Car il est devenu une vraie passoire.
La retraite, c’est lui qui l’a annoncée. Pourquoi ne pas le croire?
Marc-André Fleury, dans une entrevue bouleversante accordée au Journal de Montréal, a dit les mots que tout le monde a entendu mais que personne ne veut croire :
« La retraite me fait peur », et aussi : « Je suis pas mal décidé. Ça devrait être la dernière fois. »
Il l’a dit, répété, vécu. On sent l’émotion, la difficulté à accepter la fin. On comprend. On respecte. Mais de là à faire comme si cette retraite n’existait pas, à rêver d’un retour impossible, à ignorer les limites physiques criantes de Fleury, c’est tomber dans le déni. C’est trahir la réalité. C’est insulter la jeunesse.
Dobeš est prêt. Fowler s’en vient. Et les médias veulent ressusciter le passé?
Il n’y a aucune justification rationnelle pour refuser à Jakub Dobeš le poste de gardien numéro deux derrière Montembeault l’an prochain. Aucune.
Il est déjà meilleur que Primeau ne l’a jamais été. Il a gagné les matchs qu’il fallaitgagner. Il ne faillit pas quand la pression est immense. Il a le calme des grands. Il est l’avenir.
Et comme si ce n’était pas assez, Jacob Fowler s’en vient. Le Carey Price 2.0. Le futur champion de la Coupe Stanley. Un jeune homme exceptionnel, mature, focus, bâti pour la grandeur.
Le bassin d'espoirs du CH est plein de promesses. Il est ridicule de vouloir bloquer cette progression naturelle avec un gardien au crépuscule de sa carrière.
Assez, c’est assez.
Les médias doivent cesser de prendre les fans pour des nostalgiques déconnectés. On est en 2025, pas en 2013. Marc-André Fleury, avec tout le respect qu’il mérite, ne peut plus suivre le rythme. Il n’a plus sa place dans une organisation tournée vers l’avenir.
Ce n’est pas une attaque contre l’homme. C’est un constat froid, lucide, honnête. L’avenir, c’est Montembeault, Dobeš et Fowler. Pas Fleury.
Alors, que BPM, La Presse et TVA rangent leurs violons. Le temps des hommages viendra. Mais aujourd’hui, ce qu’il faut, c’est reconnaître la réalité : Marc-André Fleury à Montréal, c’est une idée dépassée, irréaliste, et profondément injuste envers les vrais héros de demain.
Dobes est là. Fowler arrive. Montréal regarde vers l’avant.
Point final.
Il y a des fins de carrière qui s’éteignent en silence. Il y en a d'autres qui éclatent comme des feux d’artifice. Et il y a celles, rares, qui se terminent dans un mélange d’humanité, de dignité, et de tristesse.
Celle de Marc-André Fleury entre dans cette dernière catégorie.
Le dernier match à domicile de Fleury n’était pas une soirée ordinaire. C’était une cérémonie non officielle, un adieu qui ne disait pas son nom, mais que tout le monde avait compris.
Au moment où il est sauté sur la glace, les caméras ont capté ce que les mots ne pouvaient exprimer : la gorge nouée de sa femme Véronique, les yeux humides de ses enfants dans les gradins, les applaudissements nourris d’un public qui savait que, cette fois, c’était vraiment la fin.
Le Wild du Minnesota, fidèle à son gardien vétéran, lui a offert un dernier moment de réconfort. Dans un match où la nostalgie était aussi palpable que la tension dans une course incroyable en séries, les joueurs se sont levés.
Ils ont protégé leur gardien comme on protège un frère. Ils ont marqué, encore et encore, lui permettant de quitter la glace en vainqueur, même si le vrai combat se jouait ailleurs.
Ce soir-là, Fleury a accordé quelques buts, mais qu’importe. Ce n’est pas le nombre d’arrêts qui comptait, mais le fait qu’il était encore là.
Qu’il avait l’honneur, la grâce et le courage de revêtir une dernière fois l’uniforme devant les siens. Que même si ses réflexes n’étaient plus ceux de 2009, son cœur, lui, battait toujours pour le hockey.
Mais une vérité brutale flotte désormais, claire comme de l’eau de roche : Marc-André Fleury est fini. Le corps ne suit plus. L’intensité du jeu moderne, la vitesse des jeunes, l’exigence constante du poste de gardien – tout cela est devenu trop lourd, même pour un homme aussi passionné que Fleury.
Il le sait. Son entourage le sait. Et les partisans le savent aussi, même s’ils préfèrent se rappeler du champion qu’il a été.
Les images de sa femme essuyant ses larmes pendant l’hommage, de ses enfants serrés l’un contre l’autre, et de Marc-André qui lève les yeux au plafond de l’aréna, comme pour y graver une dernière mémoire, resteront dans les annales.
Ce n’est pas un film, ce n’est pas une fiction : c’est la fin d’un chapitre glorieux du hockey québécois.
Alors oui, Marc-André Fleury rêvait de finir à Montréal. Oui, il espérait une dernière saison sous les projecteurs du Centre Bell.
Mais le destin en a décidé autrement. La LNH avance sans pitié, et le temps a rattrapé le Québécois.
Il est temps. Temps de raccrocher les jambières. Temps de dire adieu à l’aréna, à la routine, aux papillons dans l’estomac avant chaque match. Temps de redevenir Marc-André le père, le mari, le passionné. Pas le gardien.
Parce que même les légendes doivent un jour quitter la glace. Et cette fois, la glace dit au revoir...et merci...