Chaos à Buffalo : le téléphone de Kent Hughes sur le bord de fondre

Chaos à Buffalo : le téléphone de Kent Hughes sur le bord de fondre

Par André Soueidan le 2025-05-30

Ça commence à sentir la charogne à Buffalo.

La pire disette active de toute la LNH – 14 ans sans séries – est sur le point de dégénérer en massacre à la tronçonneuse.

Et dans l’ombre, les directeurs généraux de la ligue se frottent déjà les mains, prêts à piller les restes d’une organisation qui craque de partout.

Des appels? Il y en a. Des joueurs frustrés? Ils sont plus qu’un quart du vestiaire, selon Frank Seravalli. Une bombe à retardement? Absolument.

Et pendant ce temps-là, Kevyn Adams joue les pyromanes. Il veut brasser la soupe, et ce n’est pas juste des miettes qu’il est prêt à jeter aux requins : Peterka, Tuch, Samuelsson, Power… même les piliers vacillent.

Puis là, vendredi, comme si tout ça n’était pas assez clair, Adams a sorti la grosse cavalerie : Jarmo Kekäläinen débarque à Buffalo.

Oui, le même qui a bâti Columbus, puis l’a démoli avec la même brutalité. Le message est limpide : plus personne n’est intouchable.

Et ça, Kent Hughes doit l’avoir compris.

Parce que quand une organisation pète de l’intérieur, c’est le moment parfait pour aller faire les poches.

Et les Sabres, en ce moment, crient à l’aide sans même s’en rendre compte. Des morceaux intéressants? Oh que oui. Et Montréal n’a pas fini de jaser avec Buffalo.

Et là, entre en scène Jarmo Kekäläinen.

Le gars que les partisans de Columbus ne savent toujours pas s’ils doivent haïr ou remercier.

Celui qui a fait exploser les Blue Jackets à coups de décisions polarisantes.

Celui qui n’a peur de rien, ni des vedettes, ni des chouchous de la foule, ni même des premières rondes.

S’il faut démolir pour reconstruire, il est le premier à appuyer sur le bouton rouge.

Et maintenant, il est à Buffalo. Pas comme simple conseiller pour jaser café et statistiques avancées, non. Il vient aider Kevyn Adams à tout raser.

C’est exactement ce que ça veut dire : les Sabres ont arrêté d’espérer en silence.

Ils préparent la purge. L’époque des rebuilds patients et des “on croit en notre noyau” est terminée.

Kekäläinen, c’est le signal qu’on va sortir le balai, puis qu’on ne va pas balayer sous le tapis.

Il n’y a plus d’intouchables à Buffalo.

Owen Power? Son nom circule. Alex Tuch? Pareil. Samuelsson? Peterka? Pareil. Et ce n’est pas anodin.

Quand plus du quart de l’équipe veut sacrer son camp, tu n’as plus le choix : tu ouvres les valves, tu fais entrer l’air frais, puis tu sacres dehors ceux qui contaminent le vestiaire.

Kekäläinen, c’est pas un psychologue d’équipe. C’est un bulldozer avec un flair pour les transactions à haut risque.

Et à Buffalo, on lui a donné un mandat clair : débloquer l’équipe, peu importe les dommages collatéraux.

Et ça, c’est de la musique aux oreilles d’un gars comme Kent Hughes…

J.J. Peterka. 68 points. 27 buts. 22 ans. Ailier explosif. Il veut sortir de Buffalo. Il peut exploser ailleurs. Montréal est peut-être ce “ailleurs”.

Owen Power. Grosse prise, oui. Mais si Buffalo veut le sacrifier pour vraiment secouer son noyau?

Hughes a les munitions : les choix 16 et 17. Un ou deux jeunes défenseurs.

Une pièce de profondeur. Un “package” qui pourrait faire lever un sourcil à Adams… surtout si Kekäläinen pousse dans le dos.

Et faut pas oublier : Kent Hughes a déjà montré qu’il n’attend pas les soldes pour faire ses emplettes.

Il a sauté sur Kirby Dach pendant que Chicago délirait. Il a flairé Alex Newhook quand Colorado n’y croyait plus. Il est à l’affût des équipes qui paniquent.

Et devine quoi? Buffalo panique.

Et c’est là que Kent Hughes entre en scène avec son gros sac de chips.

Parce qu’à Buffalo, on veut du concret. On veut du présent ET du futur.

Pas juste des choix qui fleuriront dans cinq ans. Et Kent Hughes, lui, il a les deux.

Première offre logique?

Le 16e choix au total + Logan Mailloux + un espoir du genre Filip Mesar contre J.J. Peterka.

Buffalo reçoit un défenseur droitier robuste, capable de quarterback un avantage numérique (s’il se replace entre les deux oreilles), un choix dans le top-20, et un joueur rapide qui a encore du potentiel.

Pour une équipe qui veut changer d’ADN sans tout raser, c’est une offre qu’on écoute.

Et si jamais le CH vise plus gros?

Owen Power. L’ancien premier choix. L’arme défensive ultime.

Là, ça coûte.

Choix 16 + choix 17 + Mailloux + un sweetener genre Josh Roy ou un choix de 2e ronde.

C’est salé. Mais Power, c’est pas juste un projet.

C’est une pièce maîtresse. Un futur top-2 établi pour 10 ans.

T’as Slafkovsky, Hutson, Reinbacher, Power… et soudainement, ta défensive est digne d’un contender.

Le hic? Buffalo va demander la lune. Ils vont tester Kent Hughes.

Ils vont vouloir le faire surpayer. Mais Hughes sait négocier. Il sait quand reculer. Et surtout : il sait flairer les vraies aubaines.

Et avec Kekäläinen dans le décor — un gars qui n’a pas peur de secouer une équipe — faut s’attendre à tout. Même au départ d’un intouchable.

Jarmo Kekäläinen, c’est pas un gars qu’on engage pour faire des câlins dans le vestiaire.

C’est un boucher. Un chirurgien. Un gars qui coupe dans le gras sans anesthésie.

À Columbus, il a viré des têtes. À Buffalo, il arrive avec la même scie mécanique.

Et là, les DG de la LNH le savent. Ça se bouscule au portillon. Tout le monde appelle. Tout le monde tente de ramasser un morceau avant que la vitrine explose.

Mais Kent Hughes, lui, n’est pas là pour ramasser les restants. Il veut frapper un coup de circuit. Il veut profiter du chaos pour sauter sur une opportunité qu’on ne voit pas deux fois dans une carrière de DG.

Alors que la panique s’installe à Buffalo, que les rumeurs enflent, que des joueurs veulent sacrer leur camp… le CH, lui, reste calme. Il observe. Il prépare son plan.

Et si jamais un Peterka, un Power, un Tuch ou même un autre “fondation player” se retrouve sur le marché?

Kent Hughes va être prêt.

Parce qu’au fond, ce n’est pas une reconstruction qui s’en vient à Buffalo.

C’est un séisme.

Et dans les décombres, ceux qui savent chercher peuvent trouver de l’or.

À suivre ...