Chaos total : Gary Bettman a perdu le fil en direct

Chaos total : Gary Bettman a perdu le fil en direct

Par André Soueidan le 2025-05-06

Il fallait que ça arrive un jour. La LNH a voulu faire preuve de transparence en diffusant pour la première fois en direct sa fameuse loterie du repêchage.

Mais ce qui devait rassurer les partisans sur l’intégrité du processus a tourné au sketch technique.

Un délire bureaucratique de chiffres, de boules, de combinaisons à en perdre la tête.

Et en plein milieu de ce cafouillage monumental, un miracle sorti de nulle part : les Islanders de New York, qui n’avaient que 3,5 % de chances de gagner, sautent du 10e au 1er rang.

Oui, une équipe sans directeur général. Oui, une équipe sortie de nulle part. En pleine lumière.

Gary Bettman voulait nous prouver que tout était réel, tangible, mathématiquement logique.

Mais il a plutôt ravivé les pires soupçons déjà bien présents chez les amateurs.

Des générations de fans frustrés par l’éternelle loterie opaque ont regardé la farce se jouer sous leurs yeux. Et ça sentait l’improvisation.

Pendant que les journalistes de tous les marchés perdaient le fil, pendant que le monde se demandait qui avait pigé quoi, et dans quel ordre, les résultats tombaient sans explication.

On avait l’impression d’assister à une partie de bingo gérée par le cousin nerveux de Pierre McGuire.

Les réseaux sociaux ont explosé. Des tweets d’incompréhension, des médias qui rapportaient des erreurs d’affichage, des partisans qui hurlaient à la manipulation.

La conspiration était relancée, en direct, par la LNH elle-même.

Et le plus ironique dans tout ça? Bettman a réussi à rendre les fans encore plus suspicieux alors qu’il essayait de leur montrer l’inverse.

On voulait de la lumière, on a eu de la confusion. On voulait de la clarté, on a eu du chaos.

Au final, les Islanders remportent le gros lot et l’Utah, une équipe qui n’a même pas encore de nom, grimpe au 4e rang.

Pendant que le Canadien de Montréal reste tranquillement au 16e et 17e rang.

Et pendant ce temps, la Ligue essaie de se faire passer pour la NBA, en oubliant qu’elle n’a ni le charisme, ni la production, ni la simplicité d’exécution.

Tout ça pour dire : la LNH voulait prouver qu’elle était sérieuse, mais elle a fini par ressembler à une ligue de garage avec une boule de loto qui voulait voler le show.

Gary Bettman n’a pas seulement perdu le fil : il vient peut-être de perdre la foi des derniers sceptiques qui voulaient encore croire à ce système.

Mais au-delà du cirque télévisé, ce qui a fait exploser les soupçons, c’est surtout le cocktail parfait entre imprévisibilité et confusion technique.

Car soyons honnêtes : c’est rare qu’on voit le 10e choix au total grimper jusqu’au premier rang.

Une montée aussi improbable que spectaculaire, signée… les Islanders de New York.

Une équipe sans DG, une équipe en crise, une équipe qui avait exactement 3,5 % de chances de gagner.

Et boum : premier choix. En direct. Devant les caméras. Devant les yeux écarquillés des partisans du CH, des Blue Jackets, des Predators et surtout… des Sharks de San Jose, qui eux, n’ont rien vu venir.

Et c’est là que le doute s’est infiltré dans l’inconscient collectif.

Sur Reddit, des centaines de commentaires ont émergé en quelques heures. « Wow! C'est louche », « Comment est-ce possible? », « C'est quoi cette arnaque? »… Le mot “rigged” a été lancé, puis repris, puis viral.

L’idée d’un scénario cousu de fil blanc, comme si les dés avaient été pipés d’avance, comme si Gary Bettman avait glissé un petit mot doux dans le boulier avant le grand tirage.

Et pourtant, la LNH voulait bien faire.

La loterie était diffusée en direct, en temps réel, avec caméras et animateurs.

Le but : prouver que tout était légitime, transparent, propre comme une patinoire neuve.

Mais le résultat fut l’inverse. Un animateur qui s’emmêle dans les règles. Des boules tirées trop vite. Des journalistes qui se regardent avec des sourcils froncés. Et des partisans qui ne comprennent plus rien.

Même les journalistes aguerris, ceux qui couvrent la LNH depuis 20 ans, ont admis être perdus dans le processus.

Parce qu’il faut le dire : c’est un bordel de combinaisons de chiffres. 14 boules. 1 001 séquences possibles.

Deux phases. Et au final, un système où seules les 11 pires équipes peuvent gagner… sauf si les Flames de Calgary, eux, finissent 16e et qu’ils montent de 10 rangs juste avant que le CH encaisse leur choix.

Avouez que c’est à s’arracher les cheveux.

Ajoutez à ça la synchronicité dérangeante d’un événement qui, dès qu’il passe en direct, accouche de l’un des résultats les plus improbables des dix dernières années, et vous avez le cocktail parfait pour nourrir la théorie du complot.

Et Gary Bettman, dans tout ça?

Muet.

Invisible.

Pas un mot pour rassurer. Pas une intervention pour clarifier.

On l’a vu, figé dans l’ombre, comme un directeur de théâtre qui laisse ses marionnettes improviser pendant que les projecteurs vacillent.

Alors oui, peut-être que rien n’était truqué.

Peut-être que les Islanders méritaient vraiment Matthew Schaefer.

Mais quand la Ligue nationale prend le pari de rendre son processus “plus transparent” en le rendant plus confus que jamais, elle ne fait que jeter de l’huile sur un feu qui couve depuis trop longtemps.

Et pendant ce temps, à Montréal, Kent Hughes regarde ses deux choix — 16e et 17e — sans savoir si cette loterie lui a donné un cadeau… 

Misère...