Une simple discussion sur Wayne Gretzky et son association avec Donald Trump a pris une tournure explosive sur les ondes du 98.5 Sports.
Mario Langlois et José Théodore se sont livrés à un affrontement verbal sans retenue, opposant le point de vue du journaliste à celui de l'ancien gardien du Canadien, aujourd'hui résident de Floride.
Tout a commencé par une question lancée par Langlois :
« Toi, quand tu l'as vu débarquer comme capitaine honoraire à Boston, moi, j'ai été inconfortable. Toi, ça t'a-tu fait de quoi? Ou le fait que tu vives aux États, tu l'as perçu d'une façon différente, Théo? »
Théodore n'a pas tardé à réagir en prenant la défense de Gretzky :
« On est des joueurs de hockey, Mario, on n'est pas des politiciens! Tout l'argent qu'on gagne, les trophées qu'on gagne, c'est pour notre talent sur la glace, pas pour notre opinion politique.
Qu'est-ce qu'il a fait pour les Oilers d'Edmonton? Qu'est-ce qu'il a fait depuis qu'il a 12, 13, 14 ans? Il l'a fait, il l'a mérité. On ne peut pas invalider ses accomplissements. »
Langlois, visiblement agacé, a riposté en rappelant que Gretzky était perçu comme un symbole national :
« Quand il était à l'inauguration de Trump, ça passait. Mais là, on le voit comme capitaine honoraire du Canada dans un contexte où Trump méprise notre pays et parle de nous annexer en tant que 51e État, et il n'a même pas mis de chandail du Canada! Tu trouves pas que ça fait un gros contraste? »
Théodore, refusant de plier, a maintenu son point :
« Pourquoi on lui a donné des trophées? Parce qu'il représentait le Canada sur la glace! Maintenant, parce qu'il vit aux États-Unis depuis 36 ans, on voudrait lui enlever son nom d'une rue à Edmonton? Come on! »
Le débat a continué de monter en intensité. Langlois a alors mis Théodore au pied du mur :
« Es-tu capable de m'expliquer comment ça se fait qu'il y a beaucoup de l'élite sportive et de l'élite du hockey qui aiment Trump et qui aiment être autour de lui? C'est un peu comme Poutine qui aime s'entourer des vedettes du hockey russe, non? »
Théodore, qui vit en Floride, a alors partagé son expérience personnelle :
« Je peux te dire qu'à chaque deux maisons, il y avait un drapeau de Donald Trump dehors. À un moment donné, faut comprendre la réalité des Américains aussi! Ici, ce n'est pas un péché de voter pour Trump. »
Langlois a répliqué avec fougue :
« Mais là, c'est pas juste une question d'élections, c'est un gars qui nous méprise! Il veut nous écraser, il appelle Trudeau un gouverneur, il traite le Canada comme un dîner de cons. Si t'es avec lui, c'est un énorme manque de respect envers ton propre pays! »
Le débat a pris une tournure explosive lorsque Langlois a perdu son calme.
“Faut pas que tu me mettes des mots dans la bouche, Théo, parce que souvent, tu me dis, mais je ne le dis pas,” a lancé Langlois, visiblement agacé après que Théodore ait insinué qu’il affirmait que Gretzky ne pouvait plus représenter le Canada.
Langlois insistait sur le fait que ce n’est pas une question de droits individuels, mais d’image publique, surtout quand Trump évoque le Canada comme un “51e État” et qu'on parle d'un agresseur qui a été condamné par la justice.
“Le gars, il nous méprise. Le gars, il veut nous écraser. Il va s’allier avec Poutine pour parler, il a envahi la Capitole. Je veux dire, Théo, c’est ça la réalité. On peut pas se mettre la tête dans le sable.”
José Théodore a alors été cinglant, envoyant Langlois sous l'autobus:
“Tu veux avoir quelqu’un qui ne s’affiche pas publiquement. Autrement dit, un pas-de-colonne. “
Langlois l’a immédiatement coupé :
“Ben oui, mais s’afficher pour Trump, c’est pas s’afficher pour n’importe quoi en ce moment, dans le contexte actuel!”
Un moment particulièrement révélateur a ajouté à la tension entre Mario Langlois et José Théodore : la mention de Mario Lemieux.
On sait que Lemieux est le favori incontesté de Langlois, et pourtant, Théo a laissé entendre, presque à contrecœur, que Lemieux aussi avait voté pour Donald Trump, comme la majorité des riches Américains.
Dès que cette idée a été lancée, un malaise évident s’est installé dans le studio. Langlois, qui menait la charge contre Gretzky, semblait soudainement hésitant. Théodore a saisi l’occasion pour souligner l’incohérence.
Le silence a duré un instant, et Langlois a semblé moins tranchant, comme s’il réalisait qu’il venait de glisser sur un terrain glissant.
Après tout, s’il reprochait à Gretzky son association avec Trump, comment pouvait-il ignorer que Lemieux, un multimillionnaire vivant en Pennsylvanie, avait probablement fait le même choix?
Théodore, sans enfoncer davantage, a laissé le malaise flotter. Il n’avait même pas besoin d’insister : la seule suggestion que Lemieux soit dans le même bateau que Gretzky suffisait à fermer la bouche de Langlois.
La tension était à son comble, Langlois refusant d’accepter qu’un homme aussi emblématique que Gretzky puisse se tenir aux côtés d’un homme qui méprise ouvertement le Canada. Théodore, lui, voulait rappeler que Gretzky avait droit à ses choix personnels.
“Tu penses que Wayne Gretzky savait que Trump voulait taxer le Canada à 25 % quand il a voté pour lui?” a lancé Théo.
Langlois, lui, ne voulait rien laisser passer :
“Moi, je suis pas certain, mais il savait c’était qui, Trump. Il savait c’était quoi ses valeurs. Il savait comment il traitait le Canada.”
Théodore n'a pas reculé, insistant sur le fait qu'il ne fallait pas tout mélanger :
« Tu me dis que si quelqu'un vote pour Trump, il ne peut pas représenter le Canada? C'est absurde! Quand je pense à Gretzky, je ne pense pas à un Américain. Je pense à un Canadien, à Gretzky qui a joué pour les Oilers, qui a gagné les Coupes, qui a battu les records et qui a tout le temps représenté le Canada avec fierté. »
Finalement, la discussion a pris fin sur une note plus légère, avec Langlois rappelant sarcastiquement que Trump avait finalement "libéré" Gretzky de son allégeance politique :
« Il a dit sur Truth Social que Wayne est son ami, mais qu'il veut qu'il garde un profil bas au Canada. Trump l'a "déclaré agent libre", un vrai showman jusqu'au bout! »
Ce débat a été une véritable étincelle sur les ondes, exposant une division claire entre ceux qui veulent dissocier le sport de la politique et ceux qui estiment qu'on ne peut plus ignorer les prises de position publiques des figures sportives.
Une chose est certaine : Wayne Gretzky, icône incontestée du hockey canadien, est aujourd'hui au cœur d'une tempête politique qui ne fait que commencer.
Théo et Langlois...à ne pas inviter au même party.
Surtout pas en Floride...