Chute de Samuel Montembeault: Geoff Molson avertit les partisans du CH

Chute de Samuel Montembeault: Geoff Molson avertit les partisans du CH

Par David Garel le 2025-12-17

Le cri du cœur de Geoff Molson frappe sans prévenir : Montréal peut aimer fort… mais peut briser encore plus fort

Le propriétaire du CH sort de son rôle, abandonne le langage corporatif, et parle comme un homme qui protège les siens.

Geoff Molson l’a fait. Et même s’il n’a jamais prononcé le nom de Samuel Montembeault, même s’il s’est acharné à parler “de l’équipe”, “des joueurs”, “du groupe”, personne n’a été assez naïf pour croire qu’il parlait d’autre chose que du malaise qui entoure son gardien québécois.

Lorsqu’il a laissé tomber cette phrase, tout le monde savait que le pauvre Sam était pris en pitié par le propriétaire du CH:

« C’est difficile d’embarquer sur la glace si tu penses que tu vas te faire huer. »

@985fmsports Geoff Molson se confie : entendre la foule huer un de ses propres joueurs, c'est ce qu'il y a de plus difficile à avaler comme propriétaire. Une réalité brutale du marché montréalais. 😕🏒 🎙️ L’épisode avec Geoff Molson sera disponible dès le 23 décembre  #GeoffMolson #GoHabsGo #CanadiensDeMontreal ♬ original sound - 98.5FM Sports

C’était un tremblement de terre silencieux. Un aveu. Un message codé. Une façon de dire, sans le dire : oui, on sait que Montembeault souffre. Oui, on sait que sa relation avec la foule est devenue toxique. Oui, on a vu le regard de quelqu’un qui a peur de toucher la glace.

Il a continué, et chaque mot révélait une blessure plus profonde que ce que l’organisation laisse habituellement paraître :

« Je ne veux pas qu’un de nos joueurs soit pas content à cause de ça. »

« C’est difficile à avaler comme propriétaire. »

« Un joueur isolé dans le filet… c’est très difficile. »

Molson ne parlait pas d’un sixième défenseur, ni d’un attaquant qui voit baisser son temps de glace.

Il parlait d’un homme seul dans un filet, d’un Québécois à qui on avait confié un rôle immense, et qui, du jour au lendemain, est devenu le centre d’un orage émotionnel incontrôlable.

Il n’a jamais dit “Samuel Montembeault”. Mais tout Montréal l’a entendu.

Il n’avait pas besoin de le nommer.

Tout le monde a vu Montembeault baisser la tête sous les huées.

Tout le monde a senti son malaise pendant l’échauffement.

Tout le monde a vu le CH refuser de le mettre sur le banc, puis l’envoyer “en conditionnement” comme un parachute émotionnel.

Molson, lui, l’a vu de plus près que tout le monde.

Son message était clair :

Ça, je l’accepte quand c’est pour l’équipe.

Je ne l’accepterai jamais quand c’est dirigé contre un seul joueur.

Il a décrit Montréal sans l’insulter : une foule passionnée, exigeante, magnifique, mais qui peut devenir une vague incontrôlable quand elle décide qu’un joueur ne fait plus partie de l’histoire qu’elle veut raconter.

Et c’est là que l’aveu a frappé le plus dur :

« On ne le voit pas souvent chez nous… mais quand ça arrive, c’est très difficile. »

Molson est un homme d’affaires, mais c’était un père qui parlait.

Ce n’était pas le propriétaire milliardaire tirant sur la ficelle des relations publiques.

C’était un homme qui voit l’un de ses joueurs se débattre dans une spirale d’anxiété, de doute et d’humiliation.

Il sait que Montembeault a été blessé plus profondément qu’on l’admet publiquement et qu'il a des problèmes personnels en ce moment.

Il sait aussi que Montréal a tendance à transformer des gardiens en mythes ou en victimes, sans jamais accepter la nuance entre les deux.

Il sait enfin que les blessures psychologiques ne s’effacent pas avec un simple rappel.

Alors quand il dit :

« Je ne veux pas qu’un de nos joueurs soit malheureux à cause de ça… »

Il dit la vérité que personne n’ose écrire noir sur blanc :

Samuel Montembeault est affecté. Très affecté. Plus qu’on ne le croyait.

Quand un joueur souffre, l’organisation peut minimiser.

Quand un entraîneur souffre, on peut dévier.

Quand un DG souffre, on peut argumenter.

Mais quand le propriétaire dit qu’il ne peut pas tolérer qu’un joueur ait peur de se faire huer en entrant dans son propre amphithéâtre, c’est que la situation a franchi une ligne.

Molson n’est pas un analyste. Il ne commente pas des statistiques, il ne note pas les performance, il ne cote pas les joueurs.

Quand il parle, c’est l’âme de l’organisation qui parle.

Et cette âme disait clairement :

Ce qui arrive avec Montembeault est allé trop loin.

Le marché est en train de briser quelqu’un.

Je ne veux pas perdre ce joueur au niveau humain.

Il a raison sur un point :

Quand la foule décide de huer un système, une équipe, un effort collectif insuffisant, c’est un jugement de performance collective, y compris le coach.  

Mais quand elle choisit une cible isolée, le danger devient énorme.

Parce qu’un attaquant peut se cacher dans un trio.

Un défenseur peut se fondre dans ses rotations. Un gardien, lui, est seul dans un carré bleu, sous 21 000 regards.

Et hier, dans la voix de Geoff Molson, il y avait plus qu’un commentaire. Il y avait une inquiétude profonde.

Un appel àau calme.

Une confession involontaire.

Personne ne devrait avoir peur de toucher la glace dans son propre amphithéâtre.

Personne.

Et surtout pas un Québécois qui représentait, il n’y a pas si longtemps, l’espoir de toute une province.