À Montréal, les partisans du Canadien ont l’habitude des désillusions.
Mais il y a certaines claques qui résonnent plus fort que d’autres, et celle qui s’annonce du côté d’Anaheim risque de faire grincer des dents jusque dans les bureaux de Kent Hughes.
Parce que oui, Mason McTavish, le fameux diamant brut que les fans rêvaient de voir débarquer au Centre Bell, est en train de se verrouiller à long terme en Californie.
Et quand The Athletic sort que les Ducks jonglent sérieusement avec l’idée d’un contrat de longue durée, pas juste un bridge deal de trois ans, mais carrément un pacte à vie façon, on comprend que les carottes sont presque cuites pour Montréal.
Hughes avait encore ce fantasme secret : et si McTavish n’arrivait pas à s’entendre?
Et si Anaheim hésitait à le geler huit ans, laissant la porte entrouverte à une offre, à un échange monstrueux, à une transaction de franchise comme on n’en fait plus?
Mais là, les Ducks lui arrachent le dernier jouet qu’il avait dans les mains.
McTavish, c’était l’option parfaite : jeune, robuste, capable de jouer des minutes lourdes, un futur premier centre pour n’importe quel club qui mise sur ses jeunes.
Sauf que voilà, Anaheim a décidé de l’épouser avant même que Hughes ait eu le temps d’envoyer un texto.
Et c’est là qu’on voit toute la tragédie.
Parce qu’à Montréal, l’obsession du deuxième centre dure depuis plus de deux ans.
Kirby Dach? Blessé. Alex Newhook? À l’aile, c’est correct, mais comme 2C, c’est un naufrage annoncé.
Résultat : Nick Suzuki, seul soldat au front, se retrouve à tirer la langue soir après soir.
Et Kent Hughes, lui, cherche partout. Mason McTavish faisait partie du rêve, du plan secret, de la liste de Noël qu’on garde toujours au fond de sa poche.
Mais l’ironie cruelle, c’est qu’Anaheim était toujours le club le plus difficile à convaincre.
On parle d’un joueur repêché troisième au total, d’un centre autour duquel ils veulent bâtir. Tu pensais vraiment que les Ducks allaient le sacrifier?
Peut-être, si les négos viraient au vinaigre. Mais non : malgré quelques hésitations sur la durée, Eric Stephens de The Athletic le dit clairement, les discussions sont réelles, constantes, et pointent vers un accord.
Un pacte qui met fin à tout suspense.
Et pendant ce temps, les partisans du CH se tapent la tête contre les murs, en se répétant la même cassette : « Mais pourquoi pas nous? »
Ce qui rend le tout encore plus pathétique, c’est que Hughes avait la seule carte qui compte : la carte du huit ans.
Tu veux de la sécurité? Viens à Montréal.
Tu veux du cash? Viens à Montréal.
Tu veux jouer avec Demidov, Caufield, Slafkovsky et Suzuki? Viens à Montréal.
Tout ça, il pouvait le dire. Mais encore faut-il que le joueur soit disponible.
McTavish, lui, est en train de dire à ses agents : « Arrangez-moi ça à Anaheim. C’est ma maison. »
Et qu’on ne vienne pas nous dire que ce n’est pas une claque.
Parce que chaque fois qu’un espoir de 2C disparaît, Hughes se retrouve acculé au mur.
Le marché ne déborde pas de jeunes centres établis.
Les vrais centres top 6 sont des espèces en voie de disparition, et chaque fois qu’un DG parvient à attacher le sien pour 8 ans, c’est une gifle en plein visage pour Montréal.
Et pendant ce temps, Hughes n’a d’autre choix que de bricoler.
Tu mets Dach s’il est en santé, tu croises les doigts.
Tu pousses Newhook au centre et tu espères qu’il n’explose pas sous la pression.
Mais aucune de ces options n’est solide. Et c’est ce qui fait mal : McTavish, lui, aurait changé la donne immédiatement.
On pourrait dire que tout ça n’est qu’un détail, qu’un joueur de plus ou de moins, ça ne change pas la destinée d’une franchise.
Mais non. Un 2C, ça change tout. Ça change la manière dont Suzuki est utilisé.
Ça change la profondeur de tes trios. Ça change la vie de Caufield et de Demidov. Ça change la perception de ton club.
Et là, Hughes vient encore de perdre le gros lot.
Le pire? C’est qu’il n’y avait rien qu’il puisse faire.
Anaheim ne voulait pas vendre. Hughes pouvait offrir des choix, des jeunes, même un Reinbacher.
Mais les Ducks n’avaient aucune intention de flancher. McTavish, c’était leur futur.
Et la preuve, c’est qu’ils sont sur le point de l’attacher à long terme, à l’abri de toute tentation extérieure.
Alors oui, on appelle ça une claque en plein visage.
Parce qu’à Montréal, les options s’amenuisent, les rêves s’évaporent, et la reconstruction avance… sans deuxième centre digne de ce nom.
Pendant que McTavish rit aux éclats à Anaheim, Hughes doit retourner à sa table de poker, les poches vides, et prier pour que le prochain miracle tombe du ciel.
Et devinez quoi? Les miracles, dans la LNH, ça n’arrive pas souvent.
Et c’est là qu’on se rend compte que l’horloge tourne dangereusement pour le Canadien.
Les Panthers ont déjà deux Coupes en poche.
Les Leafs, même décapités de Marner, misent encore sur Matthews et Nylander pour rester menaçants.
Les Bruins ont accepté la transition mais demeurent une machine structurée.
Pendant ce temps, Montréal est coincé : tous leurs rivaux de division ont une identité claire, un centre établi, une direction précise.
Le CH, lui, joue encore au bingo avec son deuxième centre.
Chaque saison qui passe sans trouver la pièce manquante, c’est une année où Suzuki se crève les poumons pour rien, une année où Caufield et Slafkovsky gaspillent leur prime, et une année où Hughes voit les autres bâtir pendant qu’il cherche encore le maillon qui manque.
Misère...