Climat de terreur autour de Martin St-Louis: un patron des médias sort du silence

Climat de terreur autour de Martin St-Louis: un patron des médias sort du silence

Par David Garel le 2025-12-17

La vérité commence à être dévoilé autour du climat toxique chez le Canadien de Montréal.

Il y a quelque chose qui est en train de se fissurer autour de Martin St-Louis, et ce n’est plus un simple malaise passager qu’on peut balayer sous le tapis du « processus » ou du « développement ».

C’est un effondrement lent de son capital de sympathie, et il ne vient pas uniquement des défaites, ni même du classement, mais d’un ton, d’une posture, d’une façon de s’adresser au public et aux médias qui commence sérieusement à heurter un marché déjà hypersensible à l’arrogance perçue.

Martin St-Louis n’est plus seulement critiqué pour ses décisions hockey, il est désormais jugé sur son attitude, sur cette impression persistante qu’il parle de haut, qu'il méprise les journalistes et les partisans.

Comme si le contredire ou le questionner étaient devenus des affronts personnels plutôt que des éléments normaux du débat sportif.

Ce ton méprisant est devenu une signature involontaire de Martin St-Louis. Quand les journalistes posent des questions sur le système, sur le man-to-man, sur les erreurs répétitives, il coupe court, humilie son interlocuteur ou refuse de répondre, particulièrement lorsqu’il s’agit de journalistes francophones.

Sylvain Chamberland, propriétaire d'Arsenal Media, nouveau propriétaire de BPM Sports et ancien V-P de Québécor, est sorti de son silence en visant le coach du CH... pour terrifier les journalistes.

Chamberland n’est pas un animateur en quête de clics, ni un chroniqueur en manque d’attention; c’est un patron de médias aguerri (30 stations de radio au Québec), quelqu’un qui a géré des égos, des salles de nouvelles, des crises, et qui comprend intimement le rapport de force entre une institution et ceux qui la questionnent.

Dans son entrevue sur les ondes de Hockey30, il a mis des mots très clairs sur ce que plusieurs murmurent depuis des mois :

« Il y a clairement une relation de crainte. Les journalistes ont peur. Peur de se faire ridiculiser, peur que la clip leur revienne dans la face. » À voir dans l'extrait vidéo suivant:

Et quand on ajoute que Martin St-Louis est « un expert dans l’art de mépriser et de ridiculiser les journalistes », ce n’est pas lancé à la légère.

Chamberland parle d’un problème de fond, d’un climat où poser une vraie question devient un risque personnel plutôt qu’un devoir professionnel.

Il insiste sur un concept central : l’humilité.

« L’humilité a une valeur incroyable », dit-il, en rappelant que la crédibilité ne peut jamais précéder éternellement les résultats, et qu’à un moment donné, refuser de se remettre en question devient un problème de leadership.

Ce qui choque davantage, c’est le double standard perçu. Le ton mielleux, presque chaleureux, réservé aux journalistes anglophones, contraste violemment avec la froideur, voire le mépris, observé dans certaines réponses aux journalistes francophones.

Dans un marché où la langue est intimement liée à l’identité, cette différence de traitement est explosive. Elle alimente l’idée que St-Louis se sent intouchable, protégé par sa stature, par son passé glorieux, par une organisation qui le soutient sans nuance, et par un contexte de reconstruction qui sert parfois de bouclier à toute critique.

Le dossier Arber Xhekaj n’a fait qu’accentuer cette perception. Qu’on soit d’accord ou non avec son utilisation, son traitement public, les commentaires ciblés sur ses « erreurs niaiseuses », suivis d’un retrait de l’alignement, ont été perçus comme une démonstration de pouvoir plus que comme un geste pédagogique.

Et quand un entraîneur donne l’impression de choisir ses cibles, de punir certains profils plus durement que d’autres, le message envoyé dépasse le vestiaire : il devient politique... il devient symbolique.

Ce qui rend la situation encore plus délicate, c’est que Martin St-Louis n’est pas un mauvais communicateur par manque de capacité.

Au contraire. Il connaît le hockey mieux que presque tout le monde dans la salle. Il pourrait, comme le souligne Chamberland, « éduquer » plutôt que ridiculiser, expliquer plutôt que fermer la porte, partager sa lecture du jeu plutôt que se réfugier derrière des formules vagues.

« Pourquoi, au lieu de rire du monde ou de les traiter comme des imbéciles, tu ne prends pas le temps de les éduquer? » demande-t-il, le feu dans les yeux. Cette question résume tout le malaise actuel.

À Montréal, la patience est grande quand elle est nourrie par la transparence. Elle s’écroule rapidement quand elle se heurte à l’arrogance perçue.

Le danger pour Martin St-Louis n’est pas imminent, mais il est réel : perdre la confiance émotionnelle d’un marché qui a pourtant accepté des saisons de misère au nom d’un projet.

Les partisans peuvent vivre avec la défaite. Ce qu’ils tolèrent beaucoup moins, c’est qu’on leur explique que ce qu’ils ont vu n’était pas aussi mauvais qu’ils l’ont ressenti.

Quand un patron de médias comme Sylvain Chamberland, qui prêche l’humilité, la remise en question et le courage de poser de vraies questions, en vient à dire que les journalistes « se couchent » par peur d’être humiliés, ce n’est plus un simple débat sportif.

Mais là où Chamberland sort du simple “call-out”, c’est quand il ramène ça à l’humilité et il le fait en changeant complètement d’échelle.

Il explique pourquoi l’humilité n’est pas un concept, mais une nécessité quand tu es en position d’autorité :

 « L’humilité a une valeur incroyable. » 

« C’est rempli de gens… qui ont des cancers, qui se battent comme des chiens pour survivre. »

« Penses-tu que ça les intéresse, notre entrevue aujourd’hui? Pantoute. » 

Ce deuxième extrait vidéo nous a donné les larmes aux yeux:

Et il conclut ce segment avec une phrase qui résume tout son angle : 

« L’humilité te permet aussi de ramener la vie à ce que c’est. »

Il va même plus loin : il transforme ça en avertissement direct pour St-Louis, sans jamais tomber dans l’insulte, mais en étant très clair sur le fond.

 « Ramène-toi à ça… ce n’est pas une raison pour ridiculiser la personne qui est devant toi. » 

Et il ajoute une dimension presque inévitable, celle du retour du balancier : 

« Un jour, lui aussi sera confronté à des problèmes… un jour, il aura peut-être besoin de quelqu’un. » 

L’arrogance est facile quand tu te sens invincible… jusqu’au moment où la vie te rappelle à l’ordre.

Le jour où Martin St-Louis aura besoin des partisans et des journalistes pour le soutenir alors que son congédiement sera demandé... ils auront disparu...