COGECO dans l'eau chaude : La chute de Yanick Bouchard prend des allures de cauchemar sans fin

COGECO dans l'eau chaude : La chute de Yanick Bouchard prend des allures de cauchemar sans fin

Par André Soueidan le 2025-05-05

Le 98.5 FM a appuyé sur le bouton panique.

Et RDS, sans même prendre la peine d’envoyer un communiqué, s’est empressé de faire disparaître l’homme de ses ondes, de ses horaires, de sa vitrine.

Yanick Bouchard est devenu un fantôme. Un nom qu'on n'ose plus prononcer. Un visage flou, relégué aux oubliettes par deux géants des médias québécois.

Son crime? Un message aussi court qu'ignoble. Trois mots envoyés sur Instagram à la ministre Caroline Proulx alors qu’elle enterrait sa propre mère: « Deux vulves aux funérailles ».

Un message d’une rare vulgarité, d’une rare cruauté, d’une rare indécence.

Le genre de phrase qui vous raye à vie d’un métier. Et c’est exactement ce qui se passe.

Cogeco a eu le courage de le dire publiquement. RDS a préféré le silence. Un silence gênant, un silence complice. Un silence qui ne sauve personne.

Parce que les faits sont connus. Et la dégoulinade de mensonges de Bouchard n’a convaincu personne. Prétexter qu’un collègue aurait pris son téléphone « pour écrire à un ami commun »?

Sérieusement?

Personne n’a cru à cette défense ridicule. Pas ses patrons. Pas la ministre. Pas le public.

Et c’est là que le véritable problème commence. Parce qu’il n’y a rien de plus désespérant que de voir quelqu’un fauter, puis refuser d’assumer.

Rappelons qu’au 98.5, d’autres chroniqueurs ont fait des dérapages. Jeremy Filosa avait été suspendu pour ses propos sur la mission lunaire. Louis Lacroix pour une publication Facebook controversée au Super Bowl. Ils ont été rappelés.

Mais eux n’avaient pas envoyé une insulte sexuelle à une femme en deuil. Ils n’avaient pas brisé la frontière de l’humain.

Yanick Bouchard, lui, est allé trop loin. Il a traversé une ligne morale que même les plus tolérants refusent d’excuser. Il a fait mal. Gratuitement.

Et maintenant, c’est l’effacement. RDS ne prononce plus son nom. Il a été remplacé par Jérémie Rainville, sans explication. Le 5 à 7, sans mot. Aucune mention. Aucun aveu. Aucune trace.

Ce silence parle plus fort que n’importe quel démenti.

Et dans ce contexte, le refus de RDS d’assumer publiquement sa décision est une insulte supplémentaire au public. Parce que ce public-là, il a vu. Il a lu. Il a compris. Et surtout, il n’oubliera pas.

Yanick Bouchard est aujourd’hui le symbole de ce qu’on ne veut plus tolérer. Pas seulement la vulgarité. Mais l’arrogance. L’impunité. Le manque de respect profond pour la douleur humaine.

Il peut bien pleurnicher en coulisses. Il peut bien supplier qu’on lui tende la main. Mais la main qu’il a tendue, lui, était fermée. Et c’est le visage d’une femme en deuil qu’il a giflé avec.

Alors oui, COGECO est dans l'eau chaude. Mais c'est surtout Yanick Bouchard qui s'est noyé tout seul.

Cette histoire ne s’effacera pas dans l’oubli. Elle restera comme une tache indélébile dans l’histoire des médias québécois.

Et elle marquera pour toujours la fin de la carrière publique d’un homme qui, par arrogance ou insensibilité, a piétiné les frontières de l’humain.

Le double congédiement est peut-être encore à confirmer officiellement. Mais dans le cœur du Québec, le verdict est tombé. Définitif.

Dans sa déclaration publique, la ministre Caroline Proulx a confirmé avoir reçu des excuses formelles de la part de Cogeco, ce qui témoigne du sérieux avec lequel la direction a traité cette affaire.

Mais fait révélateur : elle ne mentionne même pas le nom de Yanick Bouchard, ni celui de RDS. Pas une fois. Pas un mot. Rien. Il est devenu inexistant. Rayé. Indésirable.

Et ce silence en dit long. Bouchard a beau s’être excusé en ondes, son nom ne mérite même plus d’être prononcé par celle qu’il a humiliée.

Et surtout, il a osé mentir au public, tentant de se laver les mains avec une excuse invraisemblable :

« Un collègue a pris mon cellulaire pour écrire à un ami commun. » Une défense honteuse, risible, indéfendable. Le Québec ne croit pas à cette version. Cogeco ne la croit pas. Et manifestement, Caroline Proulx non plus.

Il faut le dire clairement : si la ministre n’avait pas publié ce message percutant sur ses réseaux sociaux visant l'animateur, Yanick Bouchard aurait continué sa vie comme si de rien n’était, fier de sa blague horrible.

Ce n’est qu’en étant « callé » publiquement par une ministre endeuillée, à un moment d’une douleur humaine extrême, qu’il a été contraint de faire marche arrière.

Le message, depuis supprimé, résonne encore comme une gifle :

« Alors que j’enterrais ma mère hier, Yanick Bouchard a publié un message d’une rare indécence sur mon compte Instagram. Je le dénonce fermement. Ses propos sont inacceptables et doivent avoir des conséquences. Des excuses publiques s’imposent. »

Ce qui reste, c’est un homme en chute libre, prisonnier de ses propres fautes et de son incapacité à les assumer avec décence. Son absence de courage à dire la vérité lui aura coûté le peu de dignité qu’il lui restait.

RDS, de son côté, devrait avoir honte de ne pas avoir émis un communiqué comme Cogeco, ni un message d'excuse à Caroline Proulx.

La classe... ça ne s'achète pas...

Mais s’il y a bien une vérité que personne ne peut plus ignorer, c’est que Yanick Bouchard ne s’est pas simplement fait pousser du haut de la falaise : il a plongé tout seul.

Il a construit sa propre trappe, il a scié la branche sur laquelle il était assis, et aujourd’hui, même ses collègues les plus indulgents détournent le regard.

L’industrie médiatique, si rapide à protéger ses propres membres dans les zones grises, a décidé de tracer une ligne nette. Un point de non-retour.

Et pendant que RDS se terre dans un mutisme gêné, que Cogeco garde le cap sur la discipline, c’est surtout dans l’arène publique que Bouchard encaisse les coups les plus durs.

Il voulait peut-être provoquer, il voulait peut-être exister plus fort que les autres. Mais ce qu’il a provoqué, c’est son propre effacement.

Et personne ne tend la main pour le sauve