Cole Caufield avoue que l’organisation est un Country Club

Cole Caufield avoue que l’organisation est un Country Club

Par David Garel le 2024-11-26

Cole Caufield et Brendan Gallagher ont fait des aveux troublants lors d’une entrevue accordée à Renaud Lavoie, levant le voile sur une problématique criante : l’équipe du Canadien de Montréal a tout l’air d’un country club.

Dans une saison où les attentes étaient modestes, mais réalistes, le CH ne parvient même pas à atteindre ces standards. Et cette fois, les blessures, souvent un refuge facile pour expliquer les contre-performances, ne peuvent être blâmées.

Avec l’ajout d’un talent comme Lane Hutson, qui apporte une dimension offensive inédite, et un effectif relativement en santé, l’absence de résultats soulève des questions graves.

Pourquoi cette équipe, si bien soudée en dehors de la glace, échoue-t-elle systématiquement à se hisser au niveau de la compétition sur la patinoire?

Brendan Gallagher, un vétéran respecté, a été cinglan au micro de Renaud Lavoiet :

« Si on avait la réponse à cette question, on aurait la réponse. C’est important de bien s’entendre hors glace, mais c’est aussi important de se pousser entre nous.

Parfois ça amène des confrontations, mais si ça vient de la bonne place, et qu’on pousse tous dans la même direction, on va être en mesure d’avoir une équipe qui a du succès. »

Gallagher vient de dire une vérité sans pitié : la camaraderie est essentielle, mais elle ne doit pas remplacer l’exigence et la compétition interne.

Une équipe de la LNH ne peut se permettre d’être trop complaisante. Il faut une dose de confrontation et d’inconfort pour avancer.

Et c’est là que tout s'écroule : au lieu de se bousculer, certains joueurs semblent avoir trouvé un espace où la médiocrité est tolérée.

Cole Caufield affirme aussi qu'il voit une organisation trop confortable...avec des joueurs qui se plaignent constamment.

« Tout le monde peut s’entendre hors glace, mais lors d’un match, ça ne devrait pas te déranger de savoir avec qui tu joues ou contre qui tu joues.

La question que tu dois te poser, c’est comment tu peux aider l’équipe, comment tu peux aider les quatre autres joueurs avec toi sur la glace. »

Il pointe du doigt une mentalité où chacun semble jouer pour soi, plutôt que pour le collectif.

Et pire encore, il reconnaît que cette attitude s’applique à lui-même. Ce sont des paroles honnêtes, mais elles révèlent une équipe en crise d’identité.

Le commentaire sur le country club n’est pas anodin. Depuis plusieurs années, on entend parler de la bonne ambiance dans le vestiaire montréalais, mais cette atmosphère décontractée semble avoir franchi la limite de la productivité.

Joshua Roy, fraîchement rappelé de Laval, pourrait apporter une étincelle, mais il ne pourra pas transformer une culture entière à lui seul.

Le problème dépasse les joueurs. Cela commence au sommet, avec une direction qui semble favoriser une gestion « douce » et « pro-joueurs ».

L’entraîneur Martin St-Louis, avec son approche pédagogique, a peut-être permis de construire des relations solides, mais il n’a pas encore démontré qu’il pouvait canaliser cette harmonie en succès sur la glace.

Et c’est là que la métaphore du country club frappe fort : un environnement où les joueurs se sentent à l’aise, mais pas poussés à se dépasser.

En laissant des joueurs comme Alex Newhook, surnommé par certains fans le fantôme, occuper des postes de premier plan malgré des performances médiocres, le Canadien envoie un mauvais message.

Pendant ce temps, des éléments centraux de la reconstruction, comme Juraj Slafkovsky et Kirby Dach, se retrouvent relégués au quatrième trio en guise de punition.

Comment peut-on construire une équipe compétitive quand les jeunes talents sont mal gérés et les vétérans complaisants sont récompensés?

Gallagher et Caufield, dans leur honnêteté brutale, admettent à demi-mot que le leadership sur la glace est absent. Les joueurs ne se challengent pas entre eux, et cette dynamique permissive se reflète dans le classement.

Cette entrevue avec Renaud Lavoie agit comme un miroir, non seulement pour les joueurs, mais aussi pour la direction.

Si l’environnement du country club persiste, c’est parce que la culture a été instaurée en haut lieu. Jeff Gorton et Kent Hughes doivent se regarder dans le miroir et se demander : ont-ils construit une organisation axée sur l’excellence ou sur la complaisance?

Quant à Martin St-Louis, ses discours inspirants et son expérience de joueur ne suffisent plus. Les partisans, tout comme les analystes, attendent des résultats concrets.

Et si la situation ne s’améliore pas, la question du leadership derrière le banc pourrait devenir inévitable.

Le Canadien est à la croisée des chemins. Gallagher et Caufield ont sonné l’alarme, mais leur message va-t-il réellement résonner au sein de l’organisation?

Il ne suffit pas de reconnaître les problèmes; il faut y répondre avec des actions concrètes. Sinon, cette saison risque de n’être qu’un centième chapitre d’une reconstruction sans fin.

Pour les partisans, le constat est simple : le Canadien de Montréal ne peut se permettre d’être un country club.

Pas dans une ville où le hockey est une religion.