C'est un cauchemar éveillé pour Cole Caufield.
Pendant qu'il savoure un congé estival à contrecoeur, loin des projecteurs internationaux, ses compatriotes viennent de réaliser l'impossible.
Les États-Unis ont remporté la médaille d’or au Championnat du monde 2025, la première depuis 1933. Une conquête historique, légendaire. Une page d’histoire écrite sans lui.
Et c’est Tage Thompson qui a enfoncé le clou. L’imposant attaquant des Sabres de Buffalo, qui n’avait pas été sélectionné pour le tournoi des Quatre Nations, a inscrit le but gagnant en prolongation de la grande finale contre la Suisse.
Le genre de moment gravé à jamais dans la mémoire collective américaine. Le genre de moment auquel Caufield aurait pu — aurait dû — participer.
Mais il n’y était pas. Et il ne pourra jamais remonter le temps.
Car pendant que les États-Unis bâtissaient un groupe de guerriers, Cole Caufield, lui, déclinait poliment l’invitation.
Après une saison frustrante et une participation décevante au Mondial 2024, l’attaquant du Canadien de Montréal avait choisi de se reposer. Une décision personnelle. Mais qui laissera des cicatrices profondes dans sa carrière internationale.
Le directeur général de Team USA, Bill Guerin, n’est pas du genre à pardonner l’indifférence. Depuis plusieurs mois, il martèle les mêmes messages dans les médias : il veut des soldats. Il veut des hommes engagés. Il veut des joueurs prêts à tout pour défendre le drapeau.
Et selon Guerin, ceux qui déclinent une invitation envoient un message clair : « le pays passe après. »
Les mots de Guerin résonnent encore :
« Si un voyage dans les Caraïbes est plus important que le Championnat du monde, vous n’êtes pas vraiment engagé. »
« Il y a des joueurs qui cognent encore à la porte. »
« J’ai besoin de gars qui se battent pour leur place. »
Des déclarations ciblées, sans jamais nommer Caufield, mais qui ne laissent place à aucune ambiguïté. D’autant plus que les rumeurs de Tulum, les soirées festives de Griffintown, et les balados de Stanley25 sur la vie nocturne du #22 du Canadien ne sont jamais loin.
Le plus ironique? Caufield avait justement participé au Mondial 2024. Il avait répondu à l’appel. Il voulait bien faire. Mais le tournoi fut un désastre. Une élimination précoce en quart de finale. Zéro médaille. Et une image affadie auprès du staff d’USA Hockey.
Il croyait qu’un été de recul allait l’aider. Que de dire non une fois n’effacerait pas ses efforts passés. Mais la victoire de 2025 a tout changé.
Car cette victoire a créé une fraternité. Un « country club ».
À commencer par le DG du Wild du Minnesota, Bill Guerin, qui se retrouve à la tête de cette nouvelle dynastie américaine. Et qui pourrait, selon toutes les rumeurs, accueillir Brock Nelson à l’ouverture du marché des joueurs autonomes.
Nelson, justement, un des joueurs les plus controversés de l’éditio du tournoi des quatre nations 2025. Celui qu’on disait trop vieux. Celui qui avait pris la place de jeunes plus explosifs, dont Caufield. Celui qui, finalement, a été irréprochable sur la glace. Et qui fait maintenant partie des « intouchables » pour 2026.
Les États-Unis ont gagné sans Caufield. C’est le message que tout le monde retient. Et le message que Caufield redoutera toute sa carrière.
Dans les coulisses de USA Hockey, plusieurs confirment que cette victoire va cimenter l’alignement olympique. Tage Thompson, Conor Garland, Cutter Gauthier, Clayton Keller, Logan Cooley, Sahne Pinto… tous ceux qui ont contribué à cette conquête et qui ont été snobés pour le tournoi des 4 nations vont avoir leur laissez-passer pour Milan 2026.
Et Caufield? Il regarde par la fenêtre. Il paie le prix de son absence. Il paie le prix de sa réputation.
Car il faut le dire franchement : Cole Caufield est désormais perçu comme un joueur de finesse, individualiste, qui a refusé l'invitation de Team Usa.
Ce n’est pas qu’il n’a pas de talent. Il en déborde. Mais Bill Guerin ne veut pas du talent seul. Il veut du sacrifice. De l’engagement. Et dans son esprit, l’engagement, ça commence avec les Championnats du monde. Pas avec les likes sur Instagram.
C’est aussi un coup dur émotionnel. Caufield a grandi dans le programme américain. Il a représenté son pays à tous les niveaux. Il rêvait des Olympiques. Il croyait être un pilier du futur.
Et voilà qu’un tournoi sans lui change toute la donne.
Il aura beau dire qu’il est content pour ses coéquipiers. Il aura beau féliciter Tage Thompson. Il aura beau applaudir sur les réseaux sociaux.
La vérité est qu’il pleure en silence.
Car ce moment était le sien. Et il l’a laissé filer.
Et maintenant, il va devoir vivre avec ce que les Américains appellent « regret ». Et le regret, lui, ne disparaît jamais. Surtout pas quand l’or est en jeu.
Félicitations aux États-Unis. Après 91 ans d’attente, le pays de l’Oncle Sam est enfin monté sur la plus haute marche du podium du Championnat mondial de hockey.
Mais au-delà de la victoire, c’est le moment d’unité qui a marqué les esprits : la remise du trophée, célébrée avec le chandail de Johnny Gaudreau soulevé bien haut par ses coéquipiers.
Un hommage vibrant à un guerrier blessé, absent du tournoi, mais omniprésent dans le cœur de ses frères d’armes.
Ce geste symbolique illustre mieux que tous les discours ce que représente Team USA aujourd’hui : une famille soudée, une culture forte, et une génération qui refuse de revivre les échecs du passé.
Dommage que Cole Caufield se soit écarté lui-même de la famille...