Chair de poule dans la cuisine: Cole Caufield surprend un restaurant

Chair de poule dans la cuisine: Cole Caufield surprend un restaurant

Par Marc-André Dubois le 2025-11-11

Ce n’est pas seulement la rondelle qui colle à la palette de Cole Caufield en ce début de saison étincelant.

C’est l’amour.

L’amour de ses partisans. L’amour du chandail qu’il porte avec fierté. L’amour de sa blonde Samantha. Et, plus que tout, l’amour des gens ordinaires.

Ceux qu’on ne voit pas sur les photos officielles. Ceux qui suent en cuisine, qui lavent les planchers et la vaiselle, qui transportent les équipements ou qui ferment un restaurant à minuit passé sans jamais rêver recevoir une récompense.

Cole, lui, les voit. Et il n’oublie personne.

Ce que Jean Trudel a raconté dans son balado Stanley 25 donne la chair de poule. 

Après une victoire émotive en prolongation où il a encore été le héros, Cole Caulfield a voulu célébrer avec quelques coéquipiers. Rien d’extravagant, il voulait simplement casser la croûte. Il appelle un restaurant où il est un habitué, demande si la cuisine est encore ouverte.

On lui répond que non, ou presque. On est sur le bord de fermer. Mais parce que c’est lui, parce qu’il est Cole, on va le recevoir. Et c’est là que la magie opère.

Au lieu de simplement commander, manger et prendre des selfies, Cole Caulfield fait un détour. Il va en cuisine. Il serre la main du chef. Il lui donne son bâton du but gagnant.

Pas un vieux bâton d’entraînement. Pas un bâton commandité avec une signature automatique. Non. Le vrai. Celui de la victoire. Il donne aussi des rondelles à toute l’équipe en cuisine. Pas aux serveuses "cutes" qui veulent se faire "cruiser" par les joueurs, pas au gérant, pas aux gens visibles du resto. À ceux qu’on ne voit jamais. À ceux qui suent à l’arrière.

Cole Caufield donne toujours des billets de hockey aux employés de ses restos préférés.

Mais Jean Trudel, qui a pourtant entendu des dizaines d’anecdotes croustillantes sur les joueurs du Canadien depuis 20 ans, le dit sans détour : donner un bâton aussi précieux... c’est une première.

Jamais un joueur n’avait fait un tel geste.

 “PK Subban aurait probablement booké une équipe de tournage pour filmer le tout”, dit-il avec justesse. Mais Cole, lui, n’a rien filmé. Pas d’Instagram. Pas de caméras. Rien d’autre qu’un geste sincère, profondément humain.

Ce Cole Caulfield n’a rien à voir avec celui dont certains se moquaient il y a deux ans. Ce jeune homme qui, selon des rumeurs persistantes, aimait faire la fête un peu trop fort.

Lors du Championnat du monde 2024 à Prague, l’élimination rapide des États-Unis avait laissé un goût amer à plusieurs dirigeants.

Mais c’est surtout l’attitude hors glace de Caufield qui avait choqué : soirées festives, fréquentations douteuses, retours d’hôtel peu discrets.

 Bill Guérin, le patron de l’équipe nationale américaine, n’avait pas aimé ça. Il l’a même dit à ses adjoints :

“Caufield, c’est un gars de party. Je ne veux pas de ça.”

Mais Guérin a raté le tournant. Il n’a pas vu que Cole avait grandi. Qu’il avait laissé derrière lui les escapades à Québec en pleine nuit et les dates Tinder.

Qu’il n’était plus ce jeune insouciant qui profitait de la vie comme d’un week-end de brosse. Aujourd’hui, Cole Caulfield est en couple.

Avec Samantha, une femme que tous dans l’entourage décrivent comme solide, discrète, aimante. Une partenaire qui lui apporte ce que peu de joueurs osent admettre : de la stabilité.

Ce n’est pas un hasard si Caulfield est l'un des meilleurs buteurs de la LNH avec 12 buts. Ce n’est pas juste une question de lancers ou de tirs du poignet. C’est une question d’équilibre et de maturité.

Bill Guérin ne pourra pas l’éviter encore longtemps. Il devra appeler. Il devra l’inviter. Il devra admettre que Cole Caulfield est aujourd’hui l’un des trois meilleurs ailiers droits américains au monde.

Refuser de l’inviter pour des raisons extra-sportives serait non seulement ridicule, mais dangereux pour la crédibilité de Team USA. Ce n’est plus un kid de party. C’est un leader. C’est un marqueur. Surtout, c’est devenu un homme.

Et ce n’est pas juste son couple ou ses performances qui le prouvent. Ce sont les gestes comme celui raconté par Jean Trudel.

Ce sont les cœurs qu’il touche. Ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans une loge au Centre Bell, mais qui se souviendront toujours du soir où Cole leur a tendu une rondelle. Parce qu’il sait d’où il vient. Parce qu’il sait que la vraie vie est souvent derrière la porte de la cuisine.

Jean Trudel pose une question légitime à la fin de son récit : qui est responsable de ce changement de culture chez le CH? Est-ce Martin St-Louis? Chantal Machabée? Kent Hughes? Geoff Molson?

Probablement un peu tout ça. Mais c’est surtout l’ADN du vestiaire qui a changé. Quand ton capitaine, Nick Suzuki, apprend le français pour vrai, quand tes jeunes étoiles comme Lane Hutson et Ivan Demidov respectent autant le logo sur leur chandail, tu comprends que quelque chose de grand est en train de se construire. Et que Cole Caulfield n’est pas juste le meilleur buteur de la ligue : il en est aussi le cœur.

Cole Caulfield a eu des périodes difficiles à Montréal. Mais aujourd’hui, plus personne ne doute de lui. Pas après 12 buts. Pas après des gestes comme celui-là.

La vérité, c’est qu’il n’a jamais changé. Il a simplement grandi. Il est resté généreux, attachant et drôle — mais maintenant, il sait quand être sérieux.

Quand il marque, il ne pense plus à son prochain post. Il pense à sa blonde, à ses coéquipiers, et au chef du resto qui va recevoir son bâton.