Le ciel tombe sur la tête de Cole Caufield et Lane Hutson

Le ciel tombe sur la tête de Cole Caufield et Lane Hutson

Par David Garel le 2025-12-23

Le ciel tombe sur la tête de Cole Caufield et Lane Hutson

Le couperet est tombé. Et pour deux des joueurs les plus flamboyants du hockey américain, il n’a laissé aucune échappatoire.

Selon les informations obtenues par le réputé journaliste Michael Russo de The Athletic, Cole Caufield et Lane Hutson ne feront pas partie de l’équipe américaine qui se rendra à Milan pour les Jeux olympiques de 2026.

Le nom du petit sniper du Canadien de Montréal, aussi spectaculaire qu’électrisant, ne figure même pas sur la liste des réservistes. Quant à Hutson, dont l’éclosion offensive faisait saliver tous les analystes, n'a jamais fait partie des plans de la formation américaine.

Une humiliation en direct.

Ce n’est pas un simple oubli. C’est une décision politique, stratégique, assumée.

Bill Guerin, directeur général de l’équipe américaine, a tranché. Il a préféré Vincent Trocheck à Caufield. Il a préféré Adam Fox ou Noah Hanifin à Hutson. Pis encore, il aurait fait croire au clan Hutson qu’une place était envisageable. Une vengeance glaciale, selon certains, à peine voilée.

Pourquoi? Parce que le père de Lane, Rob Hutson, l’a humilié publiquement dans un balado. Parce qu’il a insinué que son fils pourrait jouer pour le Canada, et que Guerin l’a pris personnellement. Depuis ce moment, selon plusieurs sources, le nom de Lane Hutson est devenu toxique dans les cercles fermés de USA Hockey. Même Chris Kelleher, le bras droit de Guerin au Minnesota, n’a rien pu faire pour le défendre.

Caufield laissé pour compte… malgré des stats élites

Caufield, de son côté, affiche 17 buts et 35 points en 36 matchs cette saison. Il est l’un des meilleurs tireurs de la LNH en prolongation (11 buts depuis 2020-21), et un as du tir de barrage (11 en 23).

Mais Guerin a refusé de céder à l’émotion. Il a ignoré la vitesse, l’instinct, le facteur X. Il a préféré Trocheck, un vétéran moins spectaculaire, mais qui gagne ses mises en jeu, qui bloque des tirs et qui joue en désavantage numérique. Un choix de coach. Un choix de vestiaire.

Pourtant, The Athletic le dit clairement : l’équipe américaine a perdu par un but seulement au tournoi 4 Nations.Comment justifier d’écarter l’un des rares joueurs capables de marquer ce but-là?

La logique glaciale du statu quo.

Guerin n’a pas voulu chambouler l’équipe qui s’est rendue en finale du 4 Nations. Il a maintenu 12 des 13 attaquants de ce tournoi. Seul Chris Kreider a été retranché. Et à la ligne bleue, il a ramené Seth Jones, même s’il n’était pas au 4 Nations.

Officiellement, Quinn Hughes, Charlie McAvoy, Brock Faber, Jake Sanderson, Jaccob Slavin, Zach Werenski, et très probablement Adam Fox composent le top-7 défensif. Le dernier poste aurait pu revenir à Hutson, pour sa touche offensive. Mais selon Russo, ce sera Hanifin ou LaCombe, deux joueurs jugés plus "fiables".

Et pendant ce temps, Hutson continue d’encaisser des coups, pendant que Guerin l’ignore complètement.

Une attaque dénuée d’éclat?

Voici l’attaque prévue d’Équipe USA :

Assurés avant tout le monde: Auston Matthews (capitaine), Matthew Tkachuk, Brady Tkachuk, Jack Eichel

Confirmés : Jack Hughes, Dylan Larkin, Kyle Connor, Matt Boldy, J.T. Miller, Jake Guentzel, Tage Thompson

Compléments : Brock Nelson, Clayton Keller, Vincent Trocheck

Pas de Caufield. Pas de Patrick Kane. Pas de Jason Robertson.

Caufield se retrouve ainsi écarté au profit de Clayton Keller, qui a eu un excellent printemps aux Mondiaux, et de Trocheck, pour des raisons défensives.

Même Robertson, qui a inscrit 20 buts en 21 matchs depuis le 11 novembre, n’a pas été retenu. C’est dire à quel point les critères de sélection ont favorisé la prudence au détriment de l’instinct.

Le message envoyé par Guerin est clair : pas de place aux vedettes indisciplinées hors-glace (party boys), ni aux familles trop bavardes.L’équipe sera fermée, rigide, obéissante. L’Amérique façon Sullivan-Tortorella.

Mais à quel prix?

Des talents générationnels comme Caufield et Hutson pourraient se souvenir longtemps de cette exclusion. Et si les États-Unis venaient à s’incliner en prolongation? Si une pénalité était accordée et qu’aucun défenseur offensif ne savait quoi faire? Le nom de Lane Hutson reviendrait immédiatement.

Et si un match se terminait en fusillade? Si l’on avait besoin d’un tireur? Le nom de Cole Caufield reviendrait à la surface comme un fantôme qu’on croyait avoir exorcisé.

Le ciel est tombé sur leurs têtes. Et ce qui devait être l’apogée d’un rêve olympique pourrait se transformer en début de rupture entre USA Hockey et sa relève la plus créative.

Une chose est certaine : Bill Guerin a décidé de faire le ménage. Mais à force de nettoyer trop fort, il pourrait bien avoir effacé les couleurs qui rendaient cette équipe unique.

Souhaitons que les États-Unis s'effondrent devant nos yeux.