Cole Caufield perd sa place: Nick Suzuki s’efface au pire moment

Cole Caufield perd sa place: Nick Suzuki s’efface au pire moment

Par David Garel le 2025-12-21

Le Canadien de Montréal est allé chercher un point important à Pittsburgh dans une défaite de 4-3 en prolongation. Sur le plan du classement, c’est positif. Sur le plan olympique, c’est peut-être l’un des matchs les plus coûteux de la saison pour Cole Caufield et Nick Suzuki.

Parce que cette soirée-là, ce n’était pas un simple match de saison régulière. C’était une vitrine contre Sidney Crosby, contre Erik Karlsson, contre Kris Letang, dans un aréna chargé d’histoire, pendant que Crosby devenait le meilleur pointeur de l’histoire des Penguins. Les dirigeants de Team USA et d’Équipe Canada regardaient. Tout le monde regardait.

Et pour Caufield comme pour Suzuki, ça s’est transformé en cauchemar... olympique...

Cole Caufield a joué près de 20 minutes. Sur la feuille, ça peut sembler impressionnant. Sur la glace, c’était autre chose. À 5 contre 5, il a frappé un mur. Incapable de créer de l’espace. Physiquement dominé le long des bandes. Peu impliqué dans les batailles. Invisible dans les moments lourds.

En prolongation et en tirs de barrage, précisément les situations que Bill Guérin dit vouloir éviter, Caufield a été en feu.

Mais Guérin l’a répété : il ne veut pas de joueurs « de 3 contre 3 ». Il veut des joueurs complets. Des gars capables de survivre quand le match devient sale, serré, lourd.

Or, contre Pittsburgh, Caufield a encore donné l’image d’un joueur qui dépend du contexte, pas d’un joueur qui impose le sien. À force de le voir se faire tasser physiquement, perdre ses batailles, disparaître à forces égales, le message envoyé aux États-Unis est clair : ce n’est pas ce qu’ils recherchent pour Milan.

Et pendant que Caufield peine à convaincre, d’autres avancent. Oliver Kapanen, avec son 11e but de la saison, est maintenant le deuxième meilleur buteur du Canadien. Ivan Demidov, encore une fois, a été un moteur offensif. Juraj Slafkovský a été dominant, impliqué, physique, constant. Le deuxième trio a littéralement sauvé le point.

Caufield n’a pas fait mal. Mais il n’a rien imposé.

Pour Nick Suzuki, il semble avoir tout perdu aussi devant Team Canada.

Le capitaine du Canadien traverse une séquence difficile depuis plusieurs semaines, et ce match contre Pittsburgh n’a rien fait pour rassurer.

Lent dans les coins. En retard sur les jeux. Peu explosif le long des rampes. Toujours intelligent, toujours responsable, mais plus du tout dominant. Et quand ton principal atout, ton centre numéro un, n’arrive plus à dicter le tempo, tout s’écroule autour.

C’est là que le lien avec Caufield devient cruel.

La production de Caufield dépend énormément de Suzuki. Quand Suzuki est diminué, Caufield devient prévisible. Et dans ce match, ça s’est vu. Bolduc, utilisé 13 minute et des poussières, a été complètement perdu. Aucun impact physique. Aucun impact offensif. Le trio n’a jamais contrôlé le jeu.

Et pour Suzuki, le timing est atroce, surtout qu'il a encore raté sa tentative de tir de barrage (pourquoi Martin St-Louis continue-t-il de l'envoyer s'il échoue constamment?)

Pendant qu’il ralentit, Macklin Celebrini et Tom Wilson seraient assurés d'être sélectionnés. Suzuki a-t-il une identité assez différente pour être sélectionné? La réponse est non.

Ce match-là, contre Pittsburgh, n’a pas coûté une place officiellement. Mais il a confirmé des doutes. Pour Guérin, Caufield reste un joueur de finesse qui ne répond pas quand le jeu devient lourd. Pour le Canada, Suzuki ressemble de plus en plus à un joueur qui va perdre sa place à la dernière minute.

Le Canadien est reparti avec un point. Merci à Slafkovský. Merci à Demidov. Merci à Kapanen.

Mais pour Caufield et Suzuki, cette soirée-là restera peut-être comme un avertissement brutal : le rêve olympique ne se perd pas en une soirée, mais il peut s’effondrer très vite quand la léthargie frappe au pire moment possible.

Le timing ne pourrait pas être pire. Ouch.