Commotion à Brossard: le père de Juraj Slafkovsky dans l'eau chaude

Commotion à Brossard: le père de Juraj Slafkovsky dans l'eau chaude

Par David Garel le 2025-05-22

C’est un dossier qui aurait dû rester dans l’ombre. Un de ceux qu’on tait pour ne pas nuire au développement d’un jeune joueur.

Mais le père de Juraj Slafkovsky a tout fait pour transformer une situation délicate en commotion médiatique. Et le résultat? Une tempête de malaise, de frustration et d’indignation dans l’écosystème du Canadien de Montréal.

L’histoire commence banalement. Un partisan ose dire, sur X, que Juraj Slafkovsky aurait dû être à Brossard à s’entraîner au lieu de se reposer, surtout après sa saison difficile.

Il mentionne aussi que refuser de participer au Championnat du monde, malgré une bonne santé, envoie un drôle de message. Le tout, accompagné d’une vidéo d’Ivan Demidov en train de s’entraîner.

Mais ce qui devait rester un commentaire banal s’est transformé en controverse nationale quand Juraj Slafkovsky père, actif sur X, a décidé de répliquer. Sa réponse? Une attaque frontale, à peine voilée de menace :

"Tu peux dire ce que tu veux sur les réseaux sociaux. J’aimerais juste te voir en personne pour que tu me le répètes en pleine face."

Le message original auquel il répondait a été supprimé. Mais le mal était fait. Ce n’est pas la première fois que le paternel de Slaf met le feu aux poudres. Ce n’est pas un incident isolé. C’est une suite logique.

Souvenons-nous. Ce même père avait déjà fait un doigt d’honneur à son propre fils, Juraj Jr, dans les gradins d’un tournoi alors que ce dernier avait à peine 12 ans.

Pourquoi? Parce qu’il ne se repliait pas assez vite en défense. Un geste "amusant", raconté avec légèreté dans certains médias, mais qui prenait aujourd’hui une couleur beaucoup plus inquiétante.

L’an dernier, une capture d'écran d'un message privé révélé par une source de Hockey30, le père de Slafkovsky affirmait que Martin St-Louis était littéralement en train de DÉTRUIRE son fils. Il critiquait le système de jeu, la gestion de l’avantage numérique, et l’improvisation constante dans l’équipe.

« Il y a une grande incompréhension chez plusieurs joueurs sur la façon dont St-Louis gère certaines situations. Il favorise certains joueurs au détriment du succès collectif et de la cohésion de l’équipe. »

"Ce n’est pas du hockey. Ils courent après la rondelle comme des moutons. Aucune combinaison, que de l’aléatoire. Je serais surpris s’ils l’ont repêché pour foncer sur le gardien sur la quatrième ligne."

Plus tard, dans une accalmie apparente, il avait tenté de calmer le jeu dans une entrevue à TVA Sports :

"Je suis heureux qu’il ait enfin eu l’opportunité que mérite un premier choix au total. J’aime son évolution des dernières semaines. Je crois que le temps est proche où les statistiques parleront vraiment en sa faveur."

Mais le mal était fait.

Le sommet du malaise? Ce fameux soir où Juraj Sr. marche sur le logo du Canadien de Montréal dans le vestiaire, après le départ des journalistes.

C’est Juraj Jr. qui, choqué, s’emporte et crie sur son propre père. La scène est tellement bruyante que même les médias, pourtant à l’extérieur de la pièce, entendent les éclats de voix.

Témoignage de Eric Engels, journaliste à Sportsnet :

"Les Canadiens recouvrent leur logo d’un tapis lorsque les médias sont présents. Une fois la pièce vide, la moquette est retirée. Juraj Slafkovsky a amené son père dans la pièce après notre sortie. Vous ne devinerez jamais où il a mis les pieds. 'Junior' a paniqué."

Le fils aurait pratiquement poussé son père hors du vestiaire, tellement il était mal à l’aise. Voilà le genre de scène irréaliste qu’on imagine à la télé, mais qui s’est réellement déroulée au Centre Bell.

Et ce n’est pas fini.

Le père de Slaf est aussi à l’origine de critiques internes envers Martin St-Louis. Il reproche au coach de favoriser certains joueurs, de faire preuve d’un système incohérent, et de ne pas reconnaître les qualités de son fils. Il milite depuis des mois pour que Juraj évolue au centre, comme Tage Thompson. Son argument?

"Juraj a tous les atouts d’un joueur de centre : physique, habileté à repérer ses coéquipiers, bonne première passe. L’utiliser à l’aile limite ses possibilités."

Il a même été jusqu’à évoquer une fracture au sein du vestiaire, avec des clans formés autour de certains leaders et une méfiance envers la direction.

Pendant ce temps, les partisans, eux, perdent patience. Pas tant envers Juraj, mais envers l’ambiance chaotique qui l’entoure. Entre les critiques contre Martin St-Louis, les tensions internes, les messages du père et les rumeurs constantes sur une possible transaction à Long Island, le terrain devient glissant.

Et c’est là que la goutte a fait déborder le vase.

Cette semaine, le père de Slafkovsky est allé trop loin. Réagir à la critique d’un partisan en le menaçant à peine voilée? Ce n’est plus de l’amour paternel. C’est de l’ingérence. Et c’est dangereux.

Le CH a protégé Juraj pendant deux saisons. Il a été défendu par Chantal Machabée, il a reçu un contrat de 60,8 millions sur 8 ans. Mais il n’est pas aidé par la présence omniprésente – et souvent toxique – de son père.

Même Martin St-Louis, pourtant toujours bienveillant, commence à froncer les sourcils. Ce n’est pas normal qu’un entraîneur doive composer avec les humeurs du paternel d’un joueur à travers les réseaux sociaux.

Et ce n’est pas normal qu’un jeune de 20 ans, qui peine encore à trouver sa constance dans la LNH, doive gérer en plus une crise familiale et médiatique chaque fois qu’il rate un match.

On pensait que l’histoire d’Alex Galchenyuk et de son père hyper-invasif avait servi de leçon. Visiblement, non.

Le père de Slafkovsky doit comprendre une chose : défendre son fils, oui. Mais lui nuire, non. Et en ce moment, chaque message qu’il publie, chaque colère qu’il exprime, chaque attaque qu’il lance, est une balle de plus dans le dos d’un joueur qui n’en a pas besoin.

Il est temps pour le Canadien de Montréal de poser des limites claires. Et il est temps pour Juraj Jr. de reprendre le contrôle de son environnement. Parce qu’à Montréal, chaque seconde compte, et chaque distraction peut faire dérailler une carrière.

Et si le père de Slaf ne comprend pas ça… peut-être que c’est lui qu’on devrait envoyer à Long Island, pas son fils.

Commotion à Brossard: le père de Juraj Slafkovsky dans l'eau chaude
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