Commotion à Québec: Gary Bettman dévoile la vérité sur Pierre-Karl Péladeau

Commotion à Québec: Gary Bettman dévoile la vérité sur Pierre-Karl Péladeau

Par David Garel le 2025-05-25

Pendant des années, on a pointé du doigt Gary Bettman comme le grand méchant loup dans la tragédie des Nordiques de Québec. 

Le commissaire de la LNH était devenu, dans l'imaginaire collectif, le bourreau qui avait arraché l'âme sportive d'une ville entière. Mais la vérité vient enfin de tomber, et elle fait l'effet d'une véritable gifle à la figure de Pierre Karl Péladeau et de son empire médiatique.

Car non, ce n'était pas Bettman le responsable. C'est Marcel Aubut lui-même, l'ancien président des Nordiques, qui vient de dévoiler la vérité dans une entrevue saisissante accordée au Journal de Montréal.

Dans ce témoignage-choc, il affirme que les discussions avec le Colorado n'étaient qu'une manoeuvre tactique pour faire réagir le gouvernement du Québec.

« Je lui ai dit (à Charlie Lyons, propriétaire de Comcast qui a acheté les Nordiques) : je vais me servir de toi, tu n'auras jamais mon club, jamais ! » s'est souvenu Aubut, désignant ainsi comme coupables les dirigeants politiques de l'époque et non la LNH.

Tout s'est effondré parce que le gouvernement Parizeau a refusé d'investir. Le projet de casino proposé par Aubut pour soutenir la construction d'un nouvel amphithéâtre a été rejeté.

Et pendant que les politiciens reculaient, Bettman, lui, n'a fait que son travail.

« Il était triste. Il m'a dit que ça lui faisait de la peine de perdre une culture, un actif majeur pour la ligue. Mais je le mettais devant une situation sans nouveau Colisée, sans aide. »

La bombe est là : Bettman voulait garder Québec dans la LNH. Mais il a été forcé de constater l'impasse. Et trente ans plus tard, on continue à nourrir une fable entretenue par TVA Sports et Québecor, selon laquelle le commissaire aurait un plan secret pour écarter Québec.

C'est faux. C'est une manipulation médiatique construite de toutes pièces pour masquer l'échec de Péladeau.

Rappelons que Bettman a déjà répété, sur toutes les tribunes, qu'il n'avait jamais reçu d'offre concrète de Québecor.

Et le 25 octobre 2024, lors d'une conférence de presse au Centre Bell, il a envoyé une véritable flèche à Péladeau en affirmant que ce dernier n'avait pas les reins financiers pour mener à bien un projet d'équipe à Québec.

« Ce qu'il manque à Québec, ce n'est pas la passion, c'est un groupe solide et stable. »

« Je vais être très clair. Pierre-Karl Péladeau ne m’a jamais fait d’offre. Jamais. »

Une phrase glaciale, livrée sans détour, qui a résonné comme une gifle. Puis, comme pour enfoncer le clou, il a poursuivi :

« Si le projet des Nordiques ne revient pas à la vie, ce n’est pas à cause de la Ligue. C’est parce que personne n’a mis l’argent sur la table. »

Un moment de vérité télévisé, où Bettman a fait tomber le masque de trente ans de déni médiatique.

Le message était clair : la LNH n'est pas fermée à un retour à Québec, mais pas avec Péladeau. Bettman, même en vacances à La Malbaie dans les années 90, avait de l'affection pour la région.

Oui, le même Bettman qu’on a diabolisé à Québec venait se reposer au cœur de Charlevoix, fasciné par la beauté du fleuve, l’accueil des gens et l’intensité tranquille du Québec régional.

Ce n’est pas un homme étranger à la province ou insensible à sa culture. C’est un homme qui, à cette époque, aimait sincèrement ce coin de pays, au point d’y revenir régulièrement pour décrocher de sa vie trop intense comme commissaire de la LNH.

C’est pourquoi, quand Marcel Aubut lui a annoncé qu’il devait vendre les Nordiques, Bettman n’a pas sauté de joie. Bien au contraire. Selon les confidences d’Aubut lui-même, Bettman lui aurait répondu que ça lui brisait le cœur de voir une culture aussi enracinée quitter la LNH.

Il ne voyait pas le départ des Nordiques comme une manœuvre d’affaires, mais comme une perte humaine, culturelle, identitaire.

Bettman a toujours su ce que Québec représentait pour le hockey, mais il se retrouvait devant un cul-de-sac : pas d’aréna moderne, pas de soutien gouvernemental, pas de solution crédible sur la table.

Il a même dit que le départ des Nordiques était une perte énorme pour la ligue. Ce n'est donc pas un mépris du Québec. C'est une question de gouvernance, de crédibilité et de solidité financière.

Encore aujourd'hui, Bettman le répète :

« Il n'y a aucune opposition au retour des Nordiques si les conditions sont réunies. »

Mais les conditions ne le sont pas. Et le principal obstacle, c'est Péladeau. Bettman n'a jamais digéré son impulsivité, son comportement imprévisible, ses attaques publiques contre la LNH. Pour une ligue qui mise sur la stabilité et la diplomatie, Péladeau est un risque qu'elle refuse de prendre.

La preuve? En 2016, quand Québecor a soumis une candidature officielle, Bettman a préféré Las Vegas. Derrière les portes closes, il aurait affirmé qu'il ne voulait pas de Québecor comme propriétaire. Depuis, la candidature dort dans une filière. Et aucune relance sérieuse n'a été faite.

Et pourtant, à TVA Sports, on continue de nourrir l'espoir. Jean-Charles Lajoie annonce encore que Québec sera la 36e équipe. On invite Bettman sur le plateau, comme s'il était l'obstacle. Mais les témoins, les faits, les déclarations officielles contredisent ce narratif simpliste.

C'est un moment de vérité. Marcel Aubut, le fondateur des Nordiques, vient de dire que tout était une mise en scène. Qu'il n'a jamais voulu vendre. Que Bettman a été solidaire. Que l'État a refusé d'aider. Et que depuis, personne ne s'est levé pour ramener l'équipe, à part un homme que la LNH ne veut pas.

Le retour des Nordiques n'est pas impossible. Mais il ne passera pas par Péladeau. Il faudra un nouveau visage, un nouveau projet, un nouveau discours. Parce que tant que l'empire Québecor restera le porte-voix de cette campagne, les décideurs de la LNH continueront de fermer la porte. Et ils auront raison.

Devant les accusations persistantes selon lesquelles Geoff Molson ferait obstruction au retour des Nordiques, Gary Bettman a également voulu mettre les choses au clair de manière catégorique.

« Geoff m’a toujours dit, même dans des conversations privées, qu’il voterait en faveur d’une équipe à Québec si le projet est solide. Il n’a jamais tenté de bloquer quoi que ce soit », a-t-il affirmé.

Bettman a insisté pour dire que Molson n’était pas l’obstacle dans ce dossier, balayant d’un revers de main les insinuations relayées par certains médias.

« Il a toujours été favorable, même loin des caméras. Ce n’est pas de lui que vient le problème. »

Par cette déclaration, le commissaire a voulu dissiper le mythe d’une collusion montréalaise contre Québec, en recentrant le débat sur l’enjeu fondamental : l’absence d’un investisseur crédible et structuré.

Le mensonge est tombé. Bettman n'est pas le coupable. C'est le casting autour du projet qui ne passe pas. C'est la gouvernance, pas la passion.

Et si Québec veut un jour retrouver son équipe, il faudra d'abord regarder en face ceux qui, pendant trop longtemps, ont fait croire le contraire.