Commotion à TVA Sports: c’est terminé pour la station

Commotion à TVA Sports: c’est terminé pour la station

Par David Garel le 2025-04-11

C’est un échec cuisant.

Une humiliation en pleine heure de grande écoute. Un véritable coup de pelle médiatique en pleine figure du réseau TVA Sports, autrefois fier détenteur des droits de diffusion de la Ligue nationale de hockey en français.

Pendant que tout le Québec avait les yeux rivés sur l’arrivée d’Ivan Demidov à Toronto, un seul site a su capter l’événement, en faire un moment viral, marquer l’imaginaire collectif : Danslescoulisses.com. Pas TVA Sports. Pas RDS. Maxime Truman. Seul.

Pas pour rien que le réseau va bientôt fermer, comme on peut l'entendre dans l'extrait vidéo suivant:

Le choc est brutal, mais il faut le dire avec toute la franchise que mérite un tel désastre : TVA Sports s’est fait scooper.

Comme un dinosaure dans un monde numérique, le géant s’est endormi au volant pendant que le "petit média indépendant", que Mario Langlois a qualifié de poubelle sur les ondes du 98,5 FM, fonçait à toute allure dans la voie rapide du web.

Ce qui devait être l’occasion rêvée de se redonner un peu de prestige – ou au moins de visibilité – est devenu la confirmation que TVA Sports a perdu la bataille de la pertinence.

TVA avait pourtant envoyé un journaliste sur place. Nicolas Coutier, un professionnel respecté, mandaté pour couvrir l’arrivée du phénomène russe.

Mais le résultat? Rien. Aucun extrait viral. Aucune image captée qui a fait le tour des réseaux sociaux. Aucun moment qui a touché les amateurs. 

Les seules images qui ont circulé? Celle de l’équipe de Danslescoulisses. Leurs vidéos ont été reprises par TSN, Sportsnet, et vues des centaines de milliers de fois. TVA? Silence radio. Comme si la chaîne n’avait jamais été là.

Pendant que les clips de Maxime Truman inondaient X , Facebook, Instagram, TikTok et même les chaînes anglophones, TVA Sports regardait passer le train.

 Leurs caméras étaient là, mais elles n'ont capté ni l’émotion, ni la frénésie, ni le cœur. Elles n’ont rien généré. Pas une reprise, pas un retweet. Zéro impact. Nada. Le vide.

Et ce n’est pas qu’un accident isolé. C’est la conséquence directe d’une déconnexion profonde entre TVA Sports et le public québécois, entre TVA Sports et les codes du journalisme moderne.

Maxime Truman, en envoyant l'un de ses observateurs avec une caméra, un flair redoutable, une capacité à comprendre l’instant, a prouvé en une soirée ce que TVA Sports n’a pas compris en 10 ans de pertes cumulées : le hockey n’appartient plus aux médias traditionnels. 

Il appartient à ceux qui savent capter l’émotion, diffuser vite, et parler vrai.

Cette bourde, ce blackout stratégique, vient s’ajouter à une liste déjà longue de ratés financiers et éditoriaux pour TVA Sports.

On parle d’un réseau qui a accumulé plus de 200 millions de dollars de pertes depuis 2011. D’un réseau qui se bat pour survivre, qui vont de perdre les droits nationaux de la LNH, qui n’aura probablement plus un seul match du Canadien à diffuser après 2026, et qui, maintenant, se fait humilier sur le terrain numérique par un média web indépendant.

Et comme si ce n’était pas assez, les images de Danslescoulisses ont été reprises avec mention du crédit. Ce n’est pas seulement que Truman a eu le scoop. C’est que le monde entier du hockey a reconnu que c’était LUI qui l’avait eu.TVA? Rien. Pas un clin d’œil. Pas une citation. Pas même un extrait sur Sportsnet. Rien.

L’ironie est totale. Dans un mois où TVA Sports lance (enfin!) sa chaîne YouTube – avec 15 ans de retard – voilà qu’ils se font ridiculiser par ceux qui ont bâti leur succès sur le web.

Pendant que TVA dépense encore des fortunes sur des salaires d’animateurs fatigués, Truman, lui, prend la place que TVA n’a pas su protéger. Le roi est mort. Vive le roi.

Ce fiasco n’est pas seulement une gifle à TVA Sports. C’est un message clair pour Pierre Karl Péladeau : la maison brûle. Et même quand on tente d’allumer un extincteur, c’est le voisin qui éteint le feu à notre place.

Une chose est claire : si TVA Sports continue de fonctionner avec l’arrogance d’un géant déconnecté, il n’y aura bientôt plus rien à sauver.

Les scoops, l’émotion, les clics, le cœur du hockey, ils sont ailleurs maintenant. Chez ceux qui savent encore comment parler au peuple.

Chez ceux qui ne méprisent pas leur audience. Chez ceux qui comprennent que le sport se vit sur le web et non plus à la télévision.

Et ce soir, pendant que Maxime Truman dort avec son buzz médiatique, TVA Sports doit ruminer son échec, seul, dans le silence le plus assourdissant.

On se met à la place de Pierre Karl Péladeau ce soir — et il doit être en furie. Lui qui a englouti des centaines de millions dans une division sportive qui saigne à blanc, qui paie grassement des animateurs surpayés pour faire de la télé fade à l’antenne, vient de se faire humilier par un site web indépendant, danslescoulisses.com, avec une fraction des moyens… mais cent fois plus d’instinct, de flair et de débrouillardise.

C’est une claque. Une de celles qui font mal, parce qu’elles viennent pointer là où ça fait le plus mal : la vérité. Et la vérité, c’est que TVA Sports a perdu son agilité, sa pertinence, sa rapidité d’exécution.

Pendant que ses têtes d’affiche se battent pour obtenir du temps d’antenne ou une nouvelle chronique sur la fin de la saison de Pierre-Luc Dubois, le vrai hockey, la vraie émotion, le vrai public est ailleurs.

Cette histoire envoie un message très clair : ce n’est pas l’argent qui crée les scoops. Ce n’est pas le nombre de caméras.

Ce n’est pas le prestige du logo. Ce sont les tripes, le terrain, l’instinct, la volonté de livrer du vrai journalisme. Et si Péladeau ne comprend pas ça aujourd’hui, il le comprendra bientôt, quand il ne restera plus rien à sauver.

Parce qu’à ce rythme, les coulisses, c’est TVA Sports qui va bientôt s’y retrouver… pour de bon.

Et c’est peut-être ça le plus triste : on dirait que tout le monde le sent. Que le vent de la fin souffle déjà, même si le contrat avec la LNH expire officiellement en 2026.

La vérité, c’est que c’est déjà terminé. Il flotte cette odeur sourde et amère de quelque chose qui meurt en silence. C’est terminé… avant même que l’heure sonne.