Commotion dans la salle de presse: Kent Hughes envoie promener un journaliste

Commotion dans la salle de presse: Kent Hughes envoie promener un journaliste

Par David Garel le 2025-01-08

Le point de presse de mi-saison du directeur général du Canadien de Montréal, Kent Hughes, s’annonçait comme une formalité.

Pourtant, une intervention du journaliste de La Presse, Simon-Olivier Lorange, a transformé l’exercice en un échange tendu et mémorable.

Avec ses questions incisives, Lorange a cherché à mettre en lumière ce qu’il perçoit comme des lacunes dans l’évaluation des joueurs par l’organisation.

La réaction de Hughes, bien que mesurée, laissait transparaître une irritation à peine voilée.

Cet épisode marque un tournant dans la relation entre Simon-Olivier Lorange et les dirigeants du Canadien.

Connue pour son franc-parler, Lorange n’en est pas à sa première confrontation. Il a déjà été en désaccord public avec Martin St-Louis, qu’il critique régulièrement pour ses choix tactiques et son approche parfois méprisante des données avancées.

Cette fois-ci, c’est Kent Hughes qui a dû naviguer dans les eaux agitées des questions du journaliste.

Tout a commencé lorsque Lorange a interrogé Hughes sur des décisions récentes liées à l’évaluation des jeunes joueurs.

"Vous avez échangé certains vétérans pour faire de la place à des jeunes comme Justin Barron et Cayden Primeau, mais Barron est maintenant à Nashville et Primeau joue à Laval.

Pensez-vous que votre évaluation de ces joueurs était erronée, ou est-ce qu’ils ont simplement joué en deçà de vos attentes?" a demandé Lorange, sans détour.

Hughes, visiblement agacé, a répondu en expliquant les contraintes auxquelles il fait face en tant que directeur général :

"Quand on parle d’échanger des joueurs, il faut prendre en compte les règles du ballottage et la limite de 23 joueurs dans l’alignement.

Nous ne pouvions pas garder 10 défenseurs dans la Ligue nationale. Ce sont des décisions qui s’imposent dans ces contextes."

Mais Lorange ne voulait pas abandonner. Il a relancé en insistant sur le fait que l’organisation semblait avoir sacrifié des vétérans comme Kovacevic et Jake Allen pour privilégier des joueurs qui n’ont pas répondu aux attentes.

Hughes a rétorqué :

"Notre objectif, avec des acquisitions comme Alexandre Carrier, était de combler des besoins spécifiques. Ce n’est pas une question de mauvaise évaluation."

L'extrait vidéo est malaisant au possible: 

Cet échange a rapidement attiré l’attention des médias et des partisans. Certains ont salué la persévérance de Lorange, qui cherche à obtenir des réponses claires et transparentes.

D’autres ont vu dans son insistance une tentative de provoquer Hughes pour alimenter une controverse.

Ce n’est pas la première fois que Simon-Olivier Lorange se retrouve au centre d’une polémique impliquant une figure du Canadien.

Depuis plusieurs mois, il critique ouvertement Martin St-Louis, qu’il accuse de manquer de rigueur dans ses analyses et de mépriser les données avancées.

Son approche directe et sans compromis a même poussé le coach à quitter une conférence de presse en lâchant un retentissant « Tabarnak! ».

@rds.ca Martin St-Louis visiblement irrité lorsque questionné au sujet de Cayden Primeau 😅🤬 #GoHabsGo ♬ original sound - RDS

Lorange a cette fois tout tenté pour faire sortir Kent Hughes de ses gonds...sans succès...

Mais Kent Hughes, d’habitude calme et posé, a montré des signes d’agacement. Le DG était bel et bien irrité.

« Premièrement, il y a les waivers. On ne peut pas garder 10 défenseurs dans la Ligue nationale."

Voyant que Lorange n’est pas satisfait, Hughes poursuit, sur un ton plus direct :

« Alors, si tu parles de Barron… Si on aurait pu échanger Barron au lieu des autres, est-ce que ça aurait changé quelque chose? Je ne crois pas. »

Mais Lorange, tenace, relance avec une précision chirurgicale :

« Non, ce n’est pas ça que je veux dire. Vous avez échangé Kovacevic pour faire de la place à Barron, et Allen pour garder Primeau.

À ce moment, Hughes prend une grande inspiration, visiblement exaspéré, avant de répondre :

« Avec Alexandre Carrier, on cherchait à remplir un rôle spécifique que nous n’avions pas à l’interne. Ce n’est pas une question d’attentes ou d’évaluations ratées. C’est une question de besoins. »

Alors qu’un autre journaliste tente de prendre la parole, Lorange revient à la charge pour poser une dernière question :

« Est-ce qu’on va revoir Cayden Primeau cette année à Montréal? »

Hughes, après une pause, répond de manière plus posée mais toujours ferme :

« Cayden n’a pas eu le départ qu’il voulait, mais on croit que, pour regagner sa confiance, il est mieux qu’il joue dans la Ligue américaine en ce moment. »

Cet échange, bien que maîtrisé par Hughes, a montré une tension palpable dans la salle de presse. Lorange, fidèle à son style incisif, a refusé de relâcher la pression, tandis que Hughes a dû puiser dans ses réserves pour éviter une perte totale de sang-froid.

Ce point de presse, censé être une analyse de mi-saison, s’est transformé en un moment révélateur des frustrations au sein de l’organisation du Tricolore et de la relation tendue entre l’équipe et les médias.

Cependant, une partie importante du public québécois s’est rangée du côté du DG, voyant dans l’attitude de Lorange un acharnement injustifié.

Hughes, de son côté, semble peu affecté par les critiques de Lorange. Bien qu’il affiche parfois une impatience visible face aux questions du journaliste, il bénéficie d’un large appui des partisans, qui apprécient son franc-parler et son approche humaine du coaching.

Simon-Olivier Lorange s’est taillé une réputation de journaliste incisif, prêt à poser les questions difficiles, même au risque de provoquer l’agacement de ses interlocuteurs.

Son approche est controversée. Pour certains, il incarne un journalisme rigoureux et nécessaire dans un marché comme Montréal, où les attentes envers le Canadien sont immenses.

Pour d’autres, il dépasse parfois les limites du professionnalisme, s’acharnant sur certains sujets et individus.

Ce dernier point est particulièrement pertinent dans le cas de sa relation avec Martin St-Louis. Depuis que l’entraîneur-chef est à la barre du Tricolore, Lorange ne rate pas une occasion de souligner ses faiblesses, qu’il s’agisse de ses choix tactiques ou de son refus apparent d’intégrer pleinement les données analytiques dans sa prise de décision.

Malgré les tensions, le Québec semble prendre le parti de Martin St-Louis dans ce duel médiatique. L’entraîneur, avec son approche directe et parfois sans pitié, correspond à l’image d’un leader passionné et authentique.

Ses interventions, bien qu’imparfaites, résonnent souvent avec les partisans, qui préfèrent un discours brut à des réponses soigneusement calibrées.

En revanche, Simon-Olivier Lorange, avec son ton parfois professoral et ses questions perçues comme provocatrices, peine à séduire une partie du public.

Pour beaucoup, ses interventions manquent de nuance et donnent l’impression qu’il cherche davantage à attirer l’attention qu’à contribuer de manière constructive au débat.

Kent Hughes, qui a jusqu’à présent réussi à maintenir une image de calme et de professionnalisme, a montré lors de ce point de presse qu’il n’était pas à l’abri des frustrations.

De son côté, Simon-Olivier Lorange semble déterminé à continuer à poser les questions difficiles, même si cela signifie s’attirer les foudres de l’organisation et de certains partisans.

Le feuilleton entre Simon-Olivier Lorange et les figures du Canadien de Montréal n’est pas près de se terminer.

L’épisode avec Kent Hughes montre que même les dirigeants les plus aguerris peuvent être ébranlés par des questions persistantes.

Le Canadien de Montréal doit trouver un équilibre entre l’ouverture aux critiques légitimes et la protection de ses membres contre les attaques perçues comme excessives.

Dans ce contexte, Simon-Olivier Lorange continuera à diviser l’opinion publique.

Mais une chose est claire comme de l'eau de roche : son rôle de poil à gratter ne laisse personne indifférent.

Montréal n’a pas fini de suivre ce duel médiatique, qui promet de nouveaux rebondissements dans les mois à venir.

Oui, ce Lorange est bel et bien devenu l'ennemi du Canadien de Montréal.